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Billets

Election : tout repose sur la CENI

Par Le 21/11/2011

Le 28 novembre, c’est dans 7 jours.  Des congolais iront aux urnes pour voter. La campagne émouvante va s’arrêter deux jours avant cette date : le 26 novembre. Violence, intolérance, haine tribale l’ont caractérisée.  De quoi inquiéter plus d’un observateur sur son issue heureuse. La CENI, elle y tient mordicus.  La date du 28 ne passera pas sans élections, affirme Ngoy Mulunda. Le temps est maintenant à l’analyse de ceux qui pourrait surgir après ces élections dans ce pays post-conflit.  Le jeu se joue essentiellement entre deux candidats à la présidence : Etienne Tshisekedi et Joseph Kabila.  L’un d’entre eux devra l’emporter.  Tout dépendra de la manière dont la CENI va se comporter et de l’attitude des candidats face aux résultats qui seront rendus publics. Les assurances de deux candidats quant à l’éventualité de leurs victoires ne peuvent que susciter des craintes. Kabila est sur de demeurer sur son fauteuil, Tshikedi se voit déjà dans la peau du président. Leurs adeptes  respectifs ont adoptés des attitudes triomphalistes avant même la tenue de ses élections. Et pourtant il n’y aura qu’un vainqueur.  Si chaque partie campe sur sa position de « vainqueur », les resultats de la CENI seront surement désapprouvés par une partie.  La gestion de ce mécontentement d’une frange des congolais pourrait influer, en mal,  sur la bonne marche du pays. Les conséquences fâcheuses sont redoutées par plus d’un observateur.  La victoire d’une partie risque de plonger l’autre dans la résistance. Le climat politique de l’après élection dépendra du travail que la CENI va abattre.  Cette institution citoyenne doit laisser le peuple s’exprimer librement sur son choix et rendre fidèlement au public le choix du peuple. Toute tentative de manipulation des résultats ne portera que préjudice à la nation toute entière.  Hélas, les prémisses de ces élections n’augurent pas des lendemains meilleurs. Plaise à Dieu que le pire n’arrive au Congo.  

Joska Kaninda

LE MORCELLEMENT DE LA RDC : ISSUE FATALE

Par Le 14/12/2010

L’entité Congo Démo(n)cratique, forte de plus de 2 345 000 km2 (supposés), subit rageusement de l’extérieur comme en son sein de déchirants tiraillements qui ne laissent présager qu’une seule chose : son atomisation à plus ou moins long terme, en plus ou moins grosses parties plus ou moins autonomes. Tel n’est nullement le souhait de celui qui écrit cet article. Tel est cependant ce qui risque d’arriver un jour…
1. Le non-État congolais
Une surface dotée d’une population et délimitée par une frontière (dont le tracé est du reste incertain par endroits) n’est pas nécessairement un État, aussi grande que soit cette surface. Encore faut-il que les institutions fonctionnent correctement et assurent le minimum des droits fondamentaux aux habitants. Or que voyons-nous ? Absence quasi-totale d’une saine justice, corruption à tous les étages, violations massives et quotidiennes des libertés individuelles, prédation dans les caisses publiques, non-assouvissement des besoins primaires (eau saine, électricité digne de ce nom, nourriture suffisante), désorganisation de l’Armée clochardisée comme la majorité des travailleurs de la « fonction publique ». En RDC, tout semble truqué, faux ; tout se résume en un jeu malsain dont les seuls gagnants sont les gens au pouvoir. Avec une telle ambiance, il faut voir le ciel orange pour nommer la RDC État. Voilà d’ailleurs la raison pour laquelle j’évite soigneusement d’employer le terme « balkanisation » dans ce topic, ledit terme suggérant en effet la présence d’un État…
2. Nous ne sommes nullement maîtres de nos frontières
Jusqu’à preuve du contraire, ce n’est pas nous, les Congolais, qui avons tracé les contours de la RDC : les Belges, Allemands, Italiens et autres Français y sont pour beaucoup. Nous, on était dans des cases, on faisait la chasse, la cueillette et la pêche artisanales. De force, sans nous aviser, sans qu’on le veuille ni qu’on nous le demande, on nous a fabriqué une soi-disant Nation. Même le découpage de nos provinces est le pur fruit du colon ! Pourquoi doit-on se plaindre lorsque ledit colon décide, un beau matin, de remodeler les tracés ? On serait un État indépendant ? Laissez-moi rigoler un coup ! Rien, absolument rien d’important ne se passe sur le sol rdcien qui ne soit connu des Occidentaux et décidé par eux-mêmes ! Guerres par-ci, remaniement ministériel par-là, c’est connu des Blancs, car par eux téléguidé ! Vive le cinquantenaire…
3. Des dirigeants peu soucieux de la bonne tenue de l’État
Comme dit supra, vu le rythme endiablé (pour ne pas dire diabolique) qu’a adopté la mauvaise gestion en RDC, il est plus que patent de constater que ceux qui nous gouvernent font fort peu de cas de l’intérêt général. Une fois au poste de Ministre, l’on doit se remplir les poches et organiser de véritables saignements orgiaques des caisses publiques, boire et consommer les thunes à vomir copieusement. Une fois au Parlement, l’on aide ledit Ministre à s’ingénier dans sa sale besogne en s’abstenant de sanctionner les actes de banditisme monétaire dont il est passé champion hors-pair. Une fois magistrat, les yeux bandés puis endommagés par les liasses de billets verts ou bleus, on protège tout ce petit monde de délinquants cravatés (tolérance zéro de mes couilles !). Le bouquet revient aux généraux, parfaits bouchers de leurs subalternes dont ils détiennent depuis des lustres la solde, au point de se constituer une petite fortune. Pire ! De cette honteuse manière (voire directement avec l’ennemi), ils facilitent toutes sortes de rebellions et d’infiltrations. Résultat ? La souveraineté du prétendu État congolais s’écorne sans cesse : les Nord et Sud Kivu échappent en partie au pouvoir de Kinshasa, la Zambie convoite une portion du Katanga, Kahemba au Bandundu n’est plus tellement au Bandundu, les Enyele (orthographe non garantie) sèment la terreur à l’Équateur sur terre comme le long du fleuve, l’Ituri échappe partiellement au contrôle du gouvernement central.
Morcellement de la RDC ou pas, les gars au pouvoir s’en foutent royalement… du moins tant que cette situation n’empêchera pas leur escarcelle de se gonfler.
4. Une population loin de nourrir des visées patriotiques
Ceux qui racontent que les Congolais sont soudés, liés par un désir commun d’unité nationale soit se trompent soit trompent le monde. Le fameux clivage est-ouest, pas du tout chimérique, figure bel et bien parmi les réalités les plus ancrées du patelin rdcien. Cela se matérialise parfaitement dès qu’on se plonge dans le monde du travail, spécialement dans la capitale. À l’Université de Kinshasa, pour être recteur, on doit provenir du Bas-Congo ou du Kasaï. À la CEI (qui doit se métamorphoser en CENI), parler swahili s’avère un atout non négligeable en vue de briguer et de conserver un bon poste. Dans un cabinet ministériel, être natif de la province du mandataire est vivement recommandé, quasiment obligé.
En province, toute personne ayant un bon boulot qui n’est pas du terroir est considérée (même si on ne le dit pas sur tous les toits) persona non grata. Un PDG de la MIBA Kasaï originaire de l’Équateur ? Invraisemblable ! Autant lui envoyer une foudre réglementaire, histoire d’abréger son séjour ou ses jours ! Mieux : même entre sujets d’une même tribu, il est fréquent d’assister à des querelles parfois mortelles autour d’un grade quelconque à l’Armée ou au sein d’une entreprise publique.
Au demeurant, d’essence, le Congolais est casanier et égoïste. La seule unité qui lui importe, c’est celle de sa famille restreinte, à la rigueur celle de son clan, tout en visant en réalité son intérêt personnel.
5. Conclusion
À la seule condition d’un éveil général de la population congolaise, éveil, à vrai dire, causé par je ne sais quoi (du moment qu’on aime souffrir et faire souffrir en RDC), tous les paramètres indiquent un futur et inévitable morcellement du territoire dit national. Ceux qui croient en l’unité (nationale, bien entendu), quand bien même ils seraient nombreux, ne tiennent pas les rênes du pouvoir et, par-dessus le marché, n’ont aucune influence sur les prises de décisions internationales, ces Occidentaux tirant toujours les ficelles de la RDC dont ils ont eux-mêmes tracé les frontières et dont la majorité des habitants est dépourvue d’éducation et de sentiment patriotiques. Normal : quand on est dirigé par des non-nationalistes, d’où viendrait le sens de la patrie ?

Le Penseur Libre

La persistance d’une stratégie de "Placebo Sécuritaire" fragilise la défense de l’Est de la RDC

Par Le 27/07/2010


C’est depuis plus de trois semaines que la région de Beni et ses environs sont en proies à des opérations de l’armée nationale congolaise contre les ADF/Nalu qui semblent résister et même prendre de l’avantage sur terrain. En effet, selon plusieurs témoignages dont celui de la société civile de Beni, nos militaires éprouvent d’énormes difficultés à contenir ces rebelles qui ont opté pour la stratégie de guérilla à travers de petits groupes d’attaques mobiles éparpillés dans la région. Il est indécent de continuer à s’accrocher à une politique sécuritaire qualifié de "PLACEBO" qui conduit vers une catastrophe humanitaire avec plus de 100.000 personnes déplacées dans des conditions inhumaines et des villages entiers désertés. Au même moment le gouvernement, à travers une presse acquise, nous distille un discours d’apaisement en promettant un lendemain meilleur comme par enchantement.

Nous avons essayé de réveiller l’attention de nos dirigeants sur la menace qui guette nos compatriotes de cette partie du pays en publiant des articles sur l’infiltration de notre territoire nationale par des éléments du réseau terroriste affilié à Al-Qaïda. Malheureusement, le message n’a pas été bien pris par certaines personnes proches du pouvoir à Kinshasa qui ont multiplié des menaces à notre endroit. Qu’à cela ne tienne, nous persistons et signons que l’heure est gave et que tout congolais doit se mobiliser pour défendre la patrie en danger.

Dans le souci de mieux informer nos compatriotes sur la situation qui prévaut à l’Est de la RDC, nous avons échangé avec un collègue journaliste, spécialiste des questions géostratégiques qui assiste actuellement au 15è sommet de l’Union Africaine à Kampala. Ce monsieur estime qu’à l’heure actuelle le réseau terroriste ne peut être combattu efficacement que si l’on privilégie le renseignement humain et des opérations de forces spéciales. Toute autre stratégie ne pourrait que favoriser l’enracinement de ce réseau sur le territoire national.

Les services de renseignement ont avec l’information une relation souvent ambiguë. Matière première de leur activité, l’information est à la fois un «in put » et un «output », et c’est le processus de l’un à l’autre qui détermine l’efficacité des services de renseignement. Ainsi, un bon renseignement résulte d’un faisceau d’informations fournies par des sources indépendantes. Sa fonction première est de renseigner et non de collecter de l’information. Dans un monde où l’information abonde, ce n’est plus sa confidentialité qui est essentiel, mais la rapidité avec laquelle elle peut être traitée, validée par la confrontation avec la réalité et son intégration dans la prise de décision. Mais au centre de tout ce dispositif, il y a l’agent, l’humain dont les services de renseignement doivent s’assurer de sa loyauté.

Les responsables ougandais ont compris qu’il y a eu faille au sein des différents services de renseignement, ce qui a obligé le président Museveni à réunir tout le staff du métier.
Cette réunion a eu lieu le vendredi 23/07/2010 et, durant 5 heures de travail, les responsables du renseignement ont essayé de donner les raisons qui expliquent l’échec enregistré alors qu’ ils étaient au courant, depuis plus d’une semaine, d’une possible attaque terroriste sur Kampala. Ce qui nous a le plus intéressé dans les débats durant cette rencontre, ce sont les informations sur la RD Congo que nous résumons en ceci :"le projet de faire exploser des bombes à Kampala a été concocté par des ADF dans le camp de Nadui, qui est aussi leur QG situé dans le secteur de Eringeti à l’Est de la RD Congo où Jamil Mukulu alias le professeur dispose de 800 combattants en plus des enfants soldats. Tous les combattants sont des musulmans dont 40% d’Ougandais, les autres sont Congolais, Tanzaniens, Sénégalais, Somaliens ou des tiers de l’Afrique de l’Ouest. Toute leur formation se fait en Nadui camp, ils sont formés aux arts martiaux et depuis le début de cette année, ils ont constitué un groupe spécialisé dans le traitement des masques à gaz pour porter sur le visage. C'est une indication que ce groupe est susceptible de projeter du gaz sur la population. La formation de ces combattants est assurée par des instructeurs professionnels principalement des Pakistanais, des Somaliens et des Érythréens. Le plus grand lien qui relie ADF, Al Shabaab, Al-Qaida, Talibans en Afghanistan et au Pakistan, c'est que tous sont de la secte Salaf. L’adjoint de Jamil Mukulu est Musa Baluku qui est également l’Imam de la mosquée de Nadui. […] Quelques jours avant l’explosion des bombes, l’UPDF avait finalisé le plan d’envahir leur cachette de Nadui avec l’appui des Américain et de l’armée congolaise."  En relisant soigneusement ces quelques points traités lors de la rencontre Museveni et les responsables des services de renseignement ougandais, on a froid dans le dos et l’on se demande si les autorités congolaises sont conscientes du danger qui couve réellement à l’Est du pays.

Le second point relevé par notre collègue, c’est que le réseau terroriste ne peut pas être défait par des opérations classiques de l’armée nationale mais bien par des infiltrations des forces spéciales au cœur du dispositif terroriste. Depuis plus d’un demi-siècle, la guerre a changé et les terrifiantes batailles de position ont perdu l’exclusivité des situation de guerre. Ainsi, les Forces spéciales suppléent-elles les pesanteurs et les risques des guerres conventionnelles. La multiplication des conflits dits "de basse intensité" (attaques terroristes, guérillas, etc.) requièrent de nouveaux guerriers, à la mesure de conflits nouveaux : surentraînés physiquement et mentalement, les membres des FS (Forces Spéciales) peuvent se glisser en territoire ennemi (montagnes, forêts, marécages, etc.) et y demeurer de longues semaines en parfaite autonomie, afin d’y exécuter les missions les plus dangereuses et d’enjeux stratégiques. Rapides, précis, discrets, ultra équipés, ces hommes travaillent de l’intérieur, comme à son insu, l’organisme à abattre. Les USA ont promis aux responsables ougandais une aide substantielle dans la formation et l’équipement des unités de FS.

En marge du 15è sommet de l’UA, il s’est tenu à Kampala le lundi 26/07 une réunion à huis clos des pays de l'Autorité intergouvernementale de développement d'Afrique de l'Est (Igad), consacrée à la situation précaire en Somalie en présence des bailleurs de fond. Le sous-secrétaire d'État américain aux Affaires africaines, Johnnie Carson, le commissaire européen au Développement, Andris Piebalgs ou encore le directeur Afrique du Quai d'Orsay, Stéphane Gompertz, étaient présents lors des débats. Il y a été réitéré l’engagement de la communauté internationale à combattre la progression des Chaabab et enrayer le terrorisme dans la région, après le double attentat perpétré à Kampala par le groupe armé afilié à Al-Qaïda.

Le déploiement de 2 000 soldats supplémentaires,promis par les pays de l'Igad, au sein de la Mission de l'Union africaine en Somalie (Amisom), qui en compte pour le moment 6 100, devrait se faire d'ici à quelques petites semaines. L'Ouganda devrait rapidement renforcer sa présence, et Djibouti pourrait également envoyer des troupes. La Guinée, par ailleurs, a promis d'envoyer un bataillon à l'Amisom.  Jean Ping, le président de la Commission de l'Union africaine, a déclaré que cette dernière pourrait prochainement compter 10 000 hommes.

Nous estimons franchement que la présence du président Kabila aurait été salutaire pour la RD Congo car il avait des interlocuteurs valables pour poser le problème du pays et exiger qu’une attention soutenue soit accordée à la RDC pointée comme le vivier des ADF alliés aux El Shabaab. Malheureusement, il semble que le ministre congolais des AE, M. Tambwe Mwamba ait focalisé son discours sur la souveraineté de la RD Congo dont l’armée est en train de frapper les cibles ADF dans la région de Beni et ses environs. Ce qui aurait mis mal à l’aise l’Ouganda et surtout les partenaires occidentaux disposés à intervenir financièrement et matériellement afin qu’une stratégie globale soit adoptée par tous les pays de la région pour anéantir ce réseau terroriste. Terminons cette réflexion en paraphrasant M. James Dean qui disait :"Puisqu’on ne peut changer la direction du vent, il faut apprendre à orienter les voiles".

Le Millenaire

La mort de Chebeya, des pressions sur Kabila

Par Le 05/06/2010

Des réactions fusent de partout depuis l’assassinat de Floribert Chebeya le mercredi 3 juin dans des circonstances qui restent encore à élucider. L’ONU, les Etats-Unis d’Amérique, la France, la Belgique, la société civile de la RDC, la Conférence Episcopale de la RDC, l’Amnesty International, les activistes de droit de l’homme à travers le monde on condamné cet assassinat et exigent des enquêtes indépendantes pour faire toute la lumière sur cette affaire macabre.
Le département d’Etat Américain est allé jusqu’à soupçonner l’implication du gouvernement congolais dans cet odieux assassinat.
Comme pour dire que le gouvernement congolais doit jouer franc jeux dans cette affaire. Diligenter une commission d’enquête indépendante et établir des responsabilités.
Tout autre agissement risque de faire inscrire la RDC dans le registre des états qui marchent sur les droits de l’homme avec toutes les conséquences que cela peut comporter.
Nul n’ignore que dans un passé récent le Congo, alors Zaïre de Mobutu, s’était plongé dans un isolement diplomatique à cause de l’affaire « Lititi Mboka » de l’université de Lumbabashi.
En effet, en 1989 des incidents avaient eu lieu à l’Université de Lumbashi et occasionné mort d’étudiant. Le gouvernement de l’époque n’avait pas facilité les choses aux enquêteurs internationaux qui voulaient voir claire dans ce dossier. On connaît la suite. Le Zaïre de Mobutu a été isolé diplomatiquement et certaines coopérations bilatérales ont été rompues avec des pays de l’occident. Le pouvoir de Mobutu en avait subi le coup. C’était l’un des points qui avaient milité à l’affaiblissement du pouvoir de Mobutu.
Le pouvoir Kabila a intérêt à jouer franc jeu et démontrer qu’il n’est pas impliqué dans cette salle affaire en cette période où le pays s’apprête à fêter le cinquantenaire de son indépendance et à une année des élections générales prévues pour 2011.
Surtout que les promesses faites lors de la dernière campagne présidentielle tarde à se réaliser. La grogne social est à son comble : salaires de misère et irréguliers, chômages patent, accès difficile à l’eau et à l’électricité, accès difficile aux soins médicaux, conditions de vie précaire…
Il faut éviter d’avoir la société civile sur son dos.
Les Mobutistes savent combien la société civile avait malmené leur pouvoir.
Déjà, la société civile menace de boycotter les festivités du cinquantenaire si la lumière n’est pas faite sur la mort de Chebeya. Il faut prendre cette déclaration très au sérieux. Pas plus tard qu’au mois de mai dernier les populations de Beni et Butembo avaient boycotter le défilé de la journée internationale du travail sur demande de la société civile.
Alors même qu’il n’est pas encore parvenu à rétablir la paix sur l’ensemble du pays, le pouvoir Kabila doit éviter de faire face aux manifestations de rue convoquer par la société civile. La répression des telles manifestations, avec des bavures policières qui s’en suivent toujours, va achever de confirmer la cruauté du régime. L’insécurité qui en sera la conséquence va empêcher à certaines hautes personnalités de répondre à l’invitation du cinquantenaire.
Ceux qui ont mis fin à la vie de Chebeya auront œuvrer pour la discréditation du pouvoir Kabila. Il appartient au pouvoir de se disculper et de nouer des bons rapports avec la société civile.

Joska

L’ONU consacre l’instabilité de la RDC.

Par Le 31/05/2010

La République Démocratique du Congo est loin de recouvrer sa stabilité. La communauté internationale ne l’ignore pas. La dernière résolution des Nations Unies sur la RDC est claire à cet effet.

La Monuc devient la Monusco, Mission de Nations unies pour la stabilisation de la RDC. Le nom dit tout en lui-même. L’on ne peut stabiliser que ce qui est instable.

Bien plus, la Monusco aura aussi pour tâche la sécurisation des populations civiles. Comme pour dire que l’armée, la Police et les autres services spécialisés de la RDC accusent une certaine faiblesse en cette matière.

Il faut craindre que la Munusco ne puisse remplir les missions dévolues à l’Etat congolais.

Cette résolution de l’ONU devrait, à notre avis, donner matière à réflexion aux dirigeants de la RDC.

Les trois ans  de transition et les cinq ans du mandat e électoral n’ont pas suffi pour doter ce pays d’une armée et des services de l’ordre à même de garantir la sécurité des personnes et de leur bien.

Il va sans dire que la Munusco ne quittera la RDC que quand elle sera convaincue de sa stabilité. Cette mission de l’ONU va participer à la stabilisation de ce pays post conflit. Il faut s’attendre à des couacs entre le gouvernement et la Monusco dans les prochans jours au nom de la souverainneté nationale.

 

Malaise dans le paysage politique congolais. Péril en la demeure ?

Par Le 29/05/2010

30 jours nous séparent de la journée commémorative du cinquantenaire de l’indépendance de la RDC et 14 mois de la fin du mandat présidentiel en cours.

Pendant ce temps, le climat général est nuageux dans ce pays post conflit.

Les promesses de pacification de l’Est du Congo faites lors de la dernière campagne présidentielle tardent à se réaliser. Cela, en dépit de l’entrée sur le sol congolais, des troupes rwandaises et ougandaises au début de l’année 2009.

Les mayi-mayi et les FDLR continuent à allonger la liste des morts, de déplacés de guerre, des femmes et filles violées et des pillages dans les provinces Nord Kivu et du Sud Kivu.

L’insécurité est permanente dans la région de Beni-Butembo où les assassinats et autres vols à mains armées sont devenues monnaie courante.

En Ituri, dans la province Orientale, la coalition Monuc-FARDC n’est pas encore parvenue à en découdre avec la milice FPJC encore active dans le territoire de Irumu.

Les rebelles ougandais de la LRA continuent à semer la désolation dans le district du Haut Uélé et celui du Bas Uélé notamment dans les régions de Dungu et de Bondo.

Au mois d’avril dernier, Kisangani, chef lieu de la ville de la province Orientale, vivait la psychose d’une éventuelle attaque. Ce qui avait mis des troupes en état d’alerte.

La Province de l’Equateur à encore frais en mémoire les dernières attaques des Enyele dans la ville de Mbandaka.

Pas plus tard que le 23 mai 2010, la même psychose avait gagné Lubumbashi, chef lieu de la province du Katanga. Des policiers et militaires ont été postés à tous les endroits stratégiques de cette ville. Une vingtaine de personnes soupçonnées de "complot" ont été arrêtées et d’autres enquêtes sont en cours pour débusquer tous ceux qui projetaient de "mettre le désordre" à Lubumbashi, a déclaré lundi 25 mai un ministre provincial de cette province.
Deux jours plus tard, des coups de feu ont été entendus à Kamina, toujours au Katanga, sans que des précisions ne soient données sur ses auteurs..

Au plan social, c’est le déboire total. Les maigres salaires d’agents et fonctionnaires de l’Etat (l’armée et la police compris) sont irrégulièrement payés. Les conditions de vie des populations ne font que s’empirer. Le chômage prend de l’ascenseur.

Bref, les espoirs suscités par les dernières élections présidentielles s’évanouinssent.

Hélas, c’est dans ce contexte que, sur le plan politique, est survenue la création, le 24 mai 2010, d’une nouvelle plate forme au sein de l’AMP (Alliance pour la Majorité Présidentielle) dénommée « Centre Libéral et Patriotique », CLP, jetant ainsi le pavé dans la marre.Quatre grandes personnalités membres de l’AMP sont à la base de cette initiative qui, dit-on, aurait irrité le chef de l’Etat Joseph Kabila. Il s’agit de Olivier Kamitatu, José Endundu Bononge, Modeste Bahati Lukwebo et Mbusa Nyamwisi.

Une consigne de prudence aurait été recommandée aux membres des chancelleries occidentales de Kinshasa au regard du climat politique malsain qui prévaut actuellement de ce pays.

Bien avant cela, les députés provinciaux de la Province Orientale originaires de l’Ituri réclamaient l’élévation de leur district au rang de province conformément aux dispositions constitutionnelles et fixaient le délai butoir au 14 mai 2010.

Bien que rien ne se soit passé sur terrain, dans ce district troublé de la RDC, cette réclamation des députés de l’Ituri a tout de même fait tache d’huile. Elle a réveillé le chat qui dormait. D’autres districts du Congo ont eu à se rappeler de cette disposition constitutionnelle. Ce qui ne fait qu’accroître l’insatisfaction des populations.

Avec la Monuc, les violons sont loin de s’accorder. Le gouvernement de la RDC réclame un plan de désengagement de la Monuc pendant que cette dernière semble ne pas être pressée de vider le lieu dans ce pays. La dernière résolution de l’ONU sur le Congo prolonge le mandat de la Monuc jusqu’en décembre 2011 et transforme la Monuc en Monusco (Mission de Nations Unies pour la Stabilisation du Congo). 2.000 casques bleus vont se désengager d’ici le 30 juin 2010 pendant que les autres resteront en place jusqu’en 2011.

Seule assurance, Kinshasa a réussi à harmoniser ces rapports avec Kampala et Kigali, deux capitales impliquées dans les troubles connus par la RDC les dix dernières années.

Ce qui le met à l’abri de certains tracas,

La position stratégique de la RDC

Au delà de toutes ses considérations, plusieurs observateurs estiment que la région de Grand Lac est l’une de celles qui préoccupent la communauté internationale actuellement.

Les grands de ce monde tiennent à l’accalmie dans cette partie de l’Afrique en vue de barrer la route notamment au terrorisme et au trafic de drogue.

Le danger que représente la Corne de l’Afrique et le Soudan nécessite un bon contrôle de la région de Grand Lac et cela passe par la stabilisation du Congo.

Hélas ce pays passe pour la porte à tous les troubles de cette région. Il est presque devenu les sanctuaires des groupes armés tant nationaux qu’étranger.

Kinshasa ne donne pas l’impression d’avoir la capacité de maîtriser la situation sécuritaire de ce géant au centre de l’Afrique.

La ruée vers le pétrole du Lac Albert et du Lac Tanganyika occasionnera, sans doute, des problèmes liés aux différentes firmes multinationales qui courent derrière l’acquisition des permis d’exploration et d’exploitation de cet or noir. Les problèmes notamment d’ordre sécuritaire ne manqueront pas de se poser.

Réservoir de plusieurs ressources, le Congo intéresse tous les grands de ce monde.

Aussi voudraient-ils que sa direction soit entre des mains sûres à même de satisfaire à la fois aux intérêts du peuple et aux leurs.

Pendant ces quatre années du premier mandat présidentiel issu des élections, Kinshasa n’a pas nécessairement convaincu tous les lobbies occidentaux sur sa capacité à bien gérer les enjeux de l’heure dans cette région de l’Afrique.

Un décor planté ?

Au regard de tout ce qui précède, des commentaires vont dans tous les sens dans les salons politiques.

Les uns y voient une machination du pouvoir en place en vue de justifier la non tenue des élections à l’échéance de 2011 tandis que les autres pensent à un complot visant à déstabiliser le pouvoir en place, saboter les festivités du cinquantenaire de l’indépendance et même tenter un coup de force. Tout peut donc arriver.

Tout ce qui se passe sur terrain en RDC n’empêche pas au Président Joseph Kabila de se balader à travers le monde. Ce qu’il ne se permettait pas quand le CNDP de Laurent Nkunda avait le vent en poupe à l’Est du Congo.

Il n’y a que les assurances de Kigali et de Kampala qui peuvent justifier cette « quiétude » du chef de l’Etat Congolais. Le Rais ne se doute plus d’une éventuelle attaque soutenue par ces deux voisins à partir de l’Est du Congo.

Machination du pouvoir ?

Les partisans de cette thèse considèrent que le pouvoir de Kinshasa n’est pas étranger à tout ce qui arrive en RCD sur le plan sécuritaire. Il tirerait des ficelles, au loin, en vue d’envenimer le climat social et politique et trouver ainsi des justifications pour la non tenue des élections à l’échéance de 2011. Pour eux, il n’est pas certain que l’argent pour l’organisation de ce scrutin sera mobilisé à temps sans l’intervention de la communauté internationale.

Conscient qu’une bonne partie du peuple congolais accepterait difficilement un tel report, le pouvoir prépare un climat malsain qui pourrait justifier ce comportement.

Un complot international ?

Il n’est pas exclut que ceux qui veulent avoir la maîtrise du Congo s’inscrive dans la logique de trouver l’ « oiseau rare » à même de jouer le rôle qu’ils souhaitent dans cette région de l’Afrique. Auquel cas, ils planteraient déjà le décor pour une éventuelle déstabilisation du pouvoir de Kinshasa. Tous les scénarios seraient possibles dans ce cas.

Détériorer le climat social pour énerver la population, maintenir le pays dans une insécurité permanente, instrumentaliser les personnalités politiques.

Tout pour rendre impopulaire le pouvoir de Kinshasa et installer un climat propice pour un éventuel coup. En s’acharnant à demander le départ de la Monuc, Kinshasa craint-il que cette mission de l’ONU au Congo ne soit mise à contribution pour accomplir ce coup ?

Kinshasa devrait, à notre avis, repenser sa politique tant intérieure qu’extérieure pour éviter des surprises amères. Les bons rapports avec l’Ouganda et le Rwanda ne suffisent pas. Il faut bien plus que ça. Rencontrer les préoccupations des grands de ce monde en maîtrisant les enjeux de l’heure dans cette région de l’Afrique.

Faire preuve d’une bonne capacité de gestion et de la maîtrise de la situation sécuritaire intérieure du Congo.

Il y a péril en la demeure.

Joska Kaninda Nkole

 

Economie: l’Ouganda envahi l’Est du Congo

Par Le 23/05/2010

L’opinion générale congolaise est hostile au morcellement de ce pays. Ce n’est un secret pour personne. C’est l’une des raisons qui ont prévalues pour barrer la route au plan de la balkanisation de ce pays. Ça, c’est sur le plan politique.

Economiquement, la division du Congo est entrain de se confirmer.

Toutes les provinces de l’Est du Congo sont tournées, économiquement vers l’Est pendant que les restes ont leurs regards dirigés vers l’Ouest s’agissant de l’économie.

Les dix ans de guerre connus par la RDC ont concouru à cela. Pendant ces années troubles, les congolais de l’Est ont appris à s’approvisionner dans des pays de l’Est et y ont pris goût.

Les produits manufacturés de première nécessité comme le sucre, le savon, l’huile de table, le sel, les matériaux de construction, et bien des produits divers viennent des pays de l’Est et particulièrement de l’Ouganda.

Les produits en provenance de la Chine, du Japon, de Dubai, de Corée sont plus visibles à l’Est du Congo que ne les sont des produits en provenance de l’Occident.

80 pourcent des véhicules qui circulent à l’Est du Congo ont des volants à droite. Une influence des pays anglophones.

L’intérêt pour la langue anglaise ne cesse de croître à l’Est du Congo puisque facilitant les transactions commerciales avec les pays de l’Est.

La réfection du tronçon routier Beni-Kisangani a permis l’entrée au Congo des sociétés de transport ougandais. C’est le cas de Nile coach et de Grace coach qui ont mis des bus pour le transport des personnes sur les axes Kampala-Aru-Mahagi-Bunia-Kisangani, Mahagi-Bunia-Beni-Butembo, Kasindi-Beni-Kisangani.

L’Ouganda a un impact économique remarquable à l’Est du Congo.

L’or, de diamant, le coltan, le café, le bois produits à l’Est du Congo ont pour voie de sortie l’Ouganda.

Les usines ougandaises déversent leurs produits sur la région Est de la RDC. Toutes les villes ou localités congolaises limitrophes et frontalière de l’Ouganda utilisent le shilling ougandais comme monnaie. Toutes les bières et boissons gazeuses consommés dans ces localités proviennent de l’Ouganda. Ce qui n’est pas le cas de l’autre côté de l’Ouganda où le Franc congolaise n’est pas d’usage en plus qu’aucune boisson congolaise n’y est vendu.

Un petit tour à Aru, Ariwara, Mahagi, Kasindi, Bunagana, Ishasha… vous fera découvrir cette réalité.

Très prochainement l’Ouganda va fournir du courant électrique à certaines localités de l’Est de la RDC. Les accords ont été déjà signés.

L’influence économique de l’Ouganda à l’Est du Congo va grandissante. Bukavu, Goma, Beni, Butembo, Bunia, Kisangani, Buta et Isiro ne sont exemptés de l’influence économique ougandaise.

L’économie ayant de l’influence sur la politique, cette influence grandissante de l’Ouganda pourrait avoir des effets sur la politique congolaise.

Qui dit mieux ?

 

 

 

 

 

 

Les USA optent pour un "Peace Building" en RDC

Par Le 21/05/2010

Il y a peu de temps, la politique de l’administration Obama dans la région était axée sur un Sud Soudan autonome afin d’isoler le régime de Béchir et ainsi pouvoir mieux gérer les crises au nord de la RDC, de l’Ouganda et dans la corne de l’Afrique. Il semble que la situation ait évolué autrement, obligeant les stratèges américains à revoir leur copie sécuritaire de la région. D’après un recoupement d’informations, Washington ne serait plus tenté par l’aventure d’autonomie du Sud-Soudan mais plutôt d’un Soudan uni et fort dont le régime pourrait être progressivement retourné comme ce fut le cas de la Libye. En effet, et comme l’ont soutenu plusieurs chefs d’Etats africains, l’autonomie du Sud-Soudan donnerait également des idées au Darfur et personne ne pourrait désormais maîtriser les conséquences d’une telle balkanisation du Soudan dans une région où les Islamistes n’attendent qu’une telle situation apocalyptique pour accroître leur sphère d’influence. Afin d’éviter un nouveau bourbier dont personne ne saurait contenir, les services américains auraient mis en place une nouvelle stratégie de gestion de cette région : le " Peace Building " basée sur une réinstallation/relocalisation pour une longue durée de tous les groupes armés étrangers en RD Congo. Cette stratégie consisterait à occuper et à fidéliser les combattants en leur offrant des espaces vitaux pour eux et leurs familles respectives : la RDC étant sous peuplée, l’arrivée de ces gens pourrait constituer une main d’œuvre rentable pour ce vaste pays inexploité selon des experts occidentaux.

En effet, on estime que le président Béchir devrait accepter la proposition de coopérer après que la communauté internationale ait fermé les yeux sur les conditions de sa réélection et la mise (tacite) en quarantaine de son mandat à la CPI. Il devrait en principe arrêter ses alliances avec les Janjanwid et les combattants LRA afin de permettre une stabilisation de la région. Au même moment, Béshir devrait reprendre les négociations avec certains groupes armés du Darfur pour un réel cessez-le-feu. Parallèlement à cette approche, les USA (en négociation avec le régime Kabila) estiment que les résidus des groupes comme LRA, Fdlr, Adf/Nalu ne devraient plus pouvoir rentrer dans leurs pays respectifs afin d’éviter de troubler l’ordre y établi. L’option levée serait de les écarter des frontières en les ramenant à l’intérieur de la RD Congo pour une réinstallation définitive (combattants et leurs familles). Pour les Fdlr, les sites sont déjà repérés : l’Ituri (région de Boga) et le Katanga (vers la localité de Kisenge) où un premier groupe de combattants Fdlr et dépendants (160 personnes) ont été transférés le 02/05/10. Il reste le dossier LRA dont la priorité reste l’arrestation/l’assassinat de Kony (afin de libérer la conscience de ses troupes comme ce fut le cas de Savimbi) avant d’envisager la réinstallation des combattants. Les services américains y travailleraient sérieusement.