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Confusion dans la ville de Goma

goma-0.jpegUne bombe est tombée encore le matin du samedi 24 octobre sur la ville de Goma tuant une femme. Il s’en est suivi une marche de colère. Des habitants de ce chef lieu de la province du Nord Kivu ont circulé dans les rues avec le cercueil de la femme tuée. Vers la mi-journée, une foule en colère aurait incendié un véhicule de la Monusco et endommagé le site onusien de l’aéroport de Goma. Une manière de désapprouver les méthodes utilisées, jusque là, par cette mission pour résoudre la crise de l’Est de la RDC. Pendant ce temps, sur les lignes de fronts, chaque camp annonçait sa suprématie sur l’autre sans que l’on ne sente un véritable changement sur les différentes positions des uns comme des autres. Le statuquo demeure, chaque partie occupant toujours ses positions.
Le vendredi 23 août 2013, à Luanda en Angola, un sommet rassemblant le président angolais José Edouardo dos Santos, son homologue congolais Joseph Kabila et le dirigeant Sud-Africain Jacob Zuma, pour faire le point sur la situation en RDC n’a pas apporté des innovations qu’attendait une certaine opinion congolaise. Un accord de coopération militaire a été signé entre la RDC et l’Afrique du Sud. Cet accord définit la coopération entre les parties dans les domaines de la formation de forces armées et de la Police de la RDC. Dans le domaine économique, des questions relatives aux ports de Lobito en Angola, de Durban en Afrique du Sud, tout autant que le barrage d’Inga sont abordées dans cet accord. Pour le président Angolais cette rencontre devrait permettre de vérifier le degré de mise en œuvre de l’accord cadre pour la paix, la sécurité et la coopération en RDC et dans la région, et de décider des mesures permanentes pour accélérer la résolution du conflit en RDC. C’est de la langue de bois tout simplement pour un peuple qui souffre de l’incapacité de ses dirigeants à lui procurer la paix et el bien-être.
Sur le plan médiatique, ce sont des accusations mutuelles sur la responsabilité quant à l’origine des bombes qui sont tombées sur Goma le jeudi 22 août 2013. Kinshasa accuse Kigali et le M23. Kigali s’en défend. Le M23 incrimine Kinshasa et ses alliés de FDLR. Une cacophonie totale.
Les deux camps se battent, chacun, pour avoir de son côté les faveurs de la communauté internationale. Kinshasa veut attirer la compassion de la Monusco en démontrant les barbaries du M23 dans la ville de Goma et ainsi la pousser à s’engager résolument dans la traque des milices. Le M23 fait tout ce qui est en son pouvoir pour faire croire que Kinshasa et ses FDLR sont à la base du malheur qui vient de s’abattre sur Goma. Un jeu de ping-pong d’un cynisme accru.

Qui en sortira gagnant ?
Rendu prisonnier par l’opinion publique de l’Est du Congo, le Régime de Kinshasa a difficile à conclure des accords avec le M23. Hélas, les FARDC tardent à donner la solution militaire à cette crise. Il ne lui reste plus qu’un espoir : la contribution efficace de la Monusco dans la traque de M23. Préparée par la société civile, la population de Goma, consciente des problèmes d’ordre organisationnel des FARDC, attend de la Monusco son salut.
Pour sa part, le M23 ne peut pas s’hasarder à reprendre la ville de Goma sans s’attirer le courroux de toute la communauté. Le Rwanda, considéré comme soutien à cette insurrection, ne pourra pas permettre une pareille aventure qui va achever de le discréditer auprès de la communauté internationale.
Du côté de la Monusco, très peu d’analystes voient cette force s’engager à combattre les milices sans une contribution efficace des FARDC. La formation d’une armée nationale Républicaine devient donc une nécessité. Malheureusement, ce n’est pas demain que cela pourra être possible.
Le président Kabila tente en vain de convaincre ses fidèles alliés pour qu’ils lui viennent en aide militairement. On l’a vu multiplier des visites dans plusieurs capitales africaines mais le dossier se traite loin du continent. Il semble que les choses soient d’avance ficelées et que le président congolais le sait déjà. Ce n’est donc pas les concertations nationales et encore moins les jérémiades des politiciens véreux qui changeront la situation. Et les alliés de Kabila le lui auraient fait comprendre gentiment.
Sans une négociation sous une forme ou une autre, il n'y aura pas d’issue et c’est le peuple qui paiera la note salée...

Joska Kaninda Nkole

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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