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M23 : après Kibumba, objectif Goma ?

Depuis le jeudi 15 novembre, la région de Kibumba (plus ou moins 25 Kms de Goma) est sous tension. Les affrontements armés entre M23 et FARDC ont encore  remis des centaines des familles dans les rues en plus de morts enregistrés de part et d’autre.  Chaque camp accuse l’autre d’avoir attaqué le premier en violation de la trêve qui a été décrétée en attendant les éventuelles négociations.
Le vendredi 16 novembre 2012, plusieurs officiels congolais se félicitaient d’avoir repoussé les hommes de M23 qui avaient tenté de prendre le contrôle de Kibumba. Des chiffres des rebelles tués variaient, selon des sources, de 12 à 150.  Pour leur part, les rebelles du M23 ne reconnaissaient pas avoir connu des pertes et affirmaient avoir fauché quelques officiers supérieurs des FARDC.
Le samedi 17 novembre 2012, c’était autour du M23 d’annoncer d’avoir mis en déroute les FARDC dans la région de Kibumba et pris le contrôle de cette entité administrative.  Bilan : plusieurs morts et de nombreux déplacés de guerre.
Après la prise de Kibumba ces rebelles ont tenté de foncer sur Goma le même jour. Ils approchaient déjà le camp de Kanyamushira lorsque la coalition Monsuco-FARDC les a stoppés net  grâce aux frappes aériennes. Pour plus d’un observateur, n’eut été l’apport de la Monusco, ces insurgés auraient dangereusement avancé  vers le chef lieu de la Province du Nord Kivu.  De quoi clouer le bec à  tous ceux qui ont toujours voulu faire croire à l’opinion publique que la présence de contingents de la Monusco à  l’Est de la RDC ne valait pas sa peine.
Au sol, affirme-t-on, ils n’y avaient pas d’obstacles majeurs pour les rebelles, l’infanterie des  FARDC connaissant un problème sérieux d’organisation. La cohésion  pose problème au sein de cette armée au sein de laquelle des suspicions empêchent les uns et les autres à se faire mutuellement confiance. Il suffit, apprend-on des sources concordantes, d’avoir une morphologie dite « douteuse » pour être suspecté. Il en est de même des militaires soupçonnés d’être de connivence ou d’avoir des liens tribaux avec des politiciens présumés hostiles au pouvoir en place à  Kinshasa.  Ce climat de suspicion empêche aux éléments FARDC d’opérer dans un esprit de corps. La politique aurait occupé une bonne place au sein de l’armée congolaise.
Il est temps pour les dirigeants militaires de la RDC de se ressaisir afin d’éviter une énième humiliation à notre armée en ce temps où tous les habitants du Nord Kivu ont tous leurs espoirs fondés sur elle.
Alors que le M23 se précipitait pour entrer à  Goma, une coalition FDLR-Mayi-Mayi l’a attaqué le même samedi soir, par derrière, à Kiwanja et Kalengera. Des renforts de M23 venus notamment des Rutshuru ont réussi à repousser cette coalition et garder le contrôle de ces deux localités.
Le matin de ce dimanche 18 novembre 2012, les affrontements ont repris tôt le matin entre les deux belligérants. Les bruits de bottes des éléments de M23 seraient déjà perceptibles dans les périphéries de Goma. Les détonations d’armes se font entendre au centre ville de Goma où plusieurs sources affirment que les rebelles sont déjà à quelques 5 kms de l’aéroport de Goma. Ces rebelles de M23 ont fait une mise en garde aux contingents de la Monusco à qui ils demandent de plus pilonner leurs positions et de garder la neutralité, faute de quoi ils se comporteraient en défensif vis-à-vis des troupes de la Monusco.
Quelques FARDC continuent à se battre autour de l’aéroport de Goma pendant que d’autres auraient choisi de décrocher et seraient entrain de se replier vers la localité de Sake avec leurs femmes et enfants.
Des sources généralement bien informées nous apprenons qu’après avoir attendu, en vain, des négociations politiques, le M23 serait décidé à faire précipiter les choses. Ayant constaté le refus de Kinshasa de se mettre sur la table de négociation, ces rebelles voudraient lui forcer la main et éviter ainsi des affrontements qui sont très nuisibles aux populations civiles. Il serait donc question pour le M23 de mettre tout en œuvre pour prendre d’autres localités sous contrôle des FARDC et  obliger ainsi Kinshasa à venir à la table de négociation.
Joska Kaninda

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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