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Rutshuru: les populations victimes des affres causés par des FARDC

La souffrance de la population du territoire de Rustshui dans la province du Nord Kivu n'est forcément pas l'oeuvre des inteharamwe et autres combattants rwandais du FDLR. Des compatriotes congolais, entretenus par quelques officiers FARDC sont à la base de l'insécurité générale caractéristique de cette partie de la RDC. Nos limiers qui ont effectué dernièrement le trajet Rutshuru-Busanza-Kitagoma ont pu s'en rendre compte. Alors que l'on claironne la paix dans des bureaux climatisés de Kinshasa, les habitants du groupement de Busanza passent des nuits entières à la belle étoile ou dans des brousses fuyant les atrocités dont ils sont l'objet de la part des hommes armés qui s'adonnent allègrement au pillage systématique des villages et au rançonnement de la population. des notables consultés sur place attribuent cette insécurité aux bandes armées qui travaillent de connivence avec quelques officiers des FARDC des camps de Rutshuru et de Rugarama. Le conflit de succession au trône de ce groupement qui oppose le chef de groupement de Busanza monsieur Sebisusa à M. Meto MUSIGE (le cousin de son son rival Claude Ndabateze) alimente aussi cette insécurité. Claude Ndabateze qui était au trône pendant le règne de Mobutu avait fui la guerre de la rébellion et permis ainsi à Sebisusa de le succéder. Toutes ses tentatives pour reprendre le pouvoir se sont butées à la résistance de Sebisusa. Ce qui l'aurait poussé à créer des bandes armées avec mission d'entretenir l'insécurité dans la contrée, opposer la population au chef actuel et justifier son retour aux affaires. Le samedi 16 octobre 2010, un bandit attrapé sur la route Rutshuru-Busanza est passé aux avoeux. Il a déclaré qu'il faisait partie de la bande armée chapeautée par un certain Kasimenti qui bénéficie du soutien de quelques majors des FARDC. Ce sont ses officiers qui leur fournissent armés, munitions et tenues militaires en contre partie des butins qu'ils se partagent. Monsieur Kasimenti Rukara est un motard bien connu dans le milieu. Il transporte généralement des militaires sur le tronçon Ruthsuru-Busanza. Cet homme connu pour ses accointances avec les militaires aurait, après avoir appris l'arrestation de ce bandit, pris le chemin de Goma pour se sauver. L'on croit savoir qu'il prendrait des contacts avec quelques autorités militaires pour étouffer l'affaire. Ce qui est curieux, constatent les notables de la place, ces inciviques ne s'attaquent jamais aux convoies du chef de groupement, des membres du clergé catholique et même du préfet de l'école de la place. Des attaques sont exclusivement orientées vers des pauvres habitants de Busanza et des passants qui empruntent les routes environnantes. Pour les habitants de Busanza, il n'y a pas des FDLR dans la contrée. C'est vers Sake ou Nyamirima que la présence des FDLR est souvent signalée. Ceux qui opèrent dans leur groupement sont des militaires déserteurs associés aux jeunes du milieu. Une fouille organisée dernièrement dans quelques maisons de Busanza a permis de constater que de nombreux boutiquiers étaient détenteurs d'armes à feu et même des tenues militaires. Allez vous poser la question de savoir qui les approvisionnent en ces effets militaires. Comme si cela ne suffisait pas, cette pauvre population de Busanza fait face à des graves tracasseries policières. Des petites infractions qui pouvaient être tranchée par des autorités coutumières sont récupérées par la Police qui inflige des amandes exorbitantes aux parties. Le Poste de Police de Kitagoma est réputé dans l'imposition des fortes amendes qui obligent certains paysans à vendre des champs entiers pour y faire face. Sur le plan religieux un antagonisme entre chrétiens protestants et catholique est entretenu délibérément. Une mésentente est constatée entre le chef de groupement et le curé de la paroisse de Karambi. Le curé de cette paroisse l'abbé Kanumbi fait régner sa loi à Busanza. Ils incitent des chrétiens catholiques à ne pas fréquenter des chrétiens protestants au risque de faire suspendre aux sacrements. Ce qui risque de susciter le courroux des chrétiens protestants qui gèrent l'hôpital de Karambi au risque de faire priver les aides extérieures qui viennent par le canal de cet hôpital aux formations médicales catholiques. Ce curé va jusqu'à ordonner la fermeture des portes de l'église quand il doit dire la messe. Les autorités provinciales et nationales doivent tout faire pour aider cette population de Busanza à vivre dans la quiétude. Ce qui se passe à Busanza est aussi constaté dans les territoires de Masisi, Lubero, Walikale ou même Beni où des faux FDLR et ADF Nalu maltraitent les populations. Ces milices fabriquées de toutes pièces par certains officiers militaires de FARDC à la recherche de l’argent facile reçoivent ce qu’il faut pour leurs opérations des éléments FARDC. Les habitants de ces territoires ne cessent pas de clamer que certains de leur bourreaux sont porteurs des tenues FARDC. Cette indispline caractéristique de l’armée nationale congolaise à l’Est du Congo risque, si l’on y prend pas garde, d' être le détonateur d’éventuelles conflits armés. C’est une bombe à retardement. L’ennemi de la RDC est aussi à rechercher au sein même des FARDC. Il ne faut pas toujours pointer du doigt les autres pays. Il n’y a qu’à voir l’opulence dans laquelle baignent certains officiers de FARDC pour se faire l’idée sur la provenance illicite de leurs fortunes. A cette allure, la prochaine revolte proviendra des FARDC eux-mêmes. Le pays a besoin d’une armée républicaine et disciplinée.

Joska Kaninda Nkole

mise en ligne le 20 octobre 2010

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Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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