Adieu la province Orientale, vive celle de l’Ituri

La province Orientale est décédée.  De ses cendres sont nées quatre nouvelles provinces. Son arrêt de mort a été rendu public le mercredi 18 novembre 2015.  Ce jour, Jean Bamanisa Saidi, dernier gouverneur de la province Orientale,  a passé la main aux Commissaires Spéciaux désignés  pour diriger les quatre nouvelles provinces issues de son démembrement : la Tshopo, l’Ituri, le haut Uélé et le Bas Uélé. La cérémonie de remise et reprise a eu lieu à Kisangani en présence de plusieurs personnalités.
A Bunia, le bureau de l’ancien district de l’ituri se prépare pour accueillir les nouveaux dirigeants de cette jeune province. Plusieurs services qui fonctionnaient dans l’enceinte du bâtiment administratif de ce district sont invités à vider le lieu et à s’orienter ailleurs en vue de permettre l’installation des nouvelles structures de la province. Nos sources renseignent que certains de ces services auraient opté pour se faire abriter temporairement dans la résidence qui avait une fois abrité le chef de l’Etat Congolais situé juste à coté de l’ancien bureau de district.  La capacité d’accueille de cette résidence que louait la province Orientale pour servir de maison de passage aux différents  hôtes de marque du district est tellement faible pour contenir tous les services de l’ancien district. Reste à savoir si le bailleur va accepter ce changement d’utilisation de sa maison.
Les opinions divergent quant à la résidence provisoire du Commissaire Spécial de l’Ituri. Va-t-il habiter à l’hôtel ou dans sa résidence privée  en l’absence d’une résidence officielle ?
Une importante délégation venue de Mambasa, territoire d’origine d’Abdalah Pene Mbaka, séjourne à Bunia pour les préparatifs de l’accueil des nouvelles autorités de l’Ituri. Un comité est même mis en place pour réserver un accueil délirant aux nouveaux « maîtres » de l’Ituri.  Rien n’est laissé au hasard. L’on s’organise ça et là pour célébrer avec faste cet avènement de la province de l’Ituri, un rêve longtemps caressé qui vient de se transformer en réalité. 
Plusieurs défis sont à relever dans cette nouvelle province. C’est dans une ville de Bunia en proie à une insécurité croissante que la nouvelle équipe dirigeante de l’Ituri va débarquer. Il ne se passe pas un jour sans que l’on y n’enregistre des cas de vol à mains armées. Le tronçon routier Bunia-Mahagi est dans un état de délabrement très prononcé. Les conséquences se font déjà sentir sur les marchés de Bunia avec les prix qui commencent à galoper dans des marchés. La desserte en eau et en électricité pose problème dans une ville où le taux de chômage de jeunes est très élevé. Le chef lieu de l’ituri ne dispose pas d’infrastructures immobilières pouvant abriter tous ses services ainsi que  les résidences de ses animateurs. L’activisme des milices est encore à l’ordre du jour dans le territoire d’Irumu et dans celui de Mambasa pendant qu’au lac Albert les violons sont loin de s’accorder entre les pêcheurs et les autorités chargées de la régulation de la pêche. La liste n’est pas exhaustive.

Joska Kaninda