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État de siège en Ituri: la fin d'un début ou le début sans fin précise?

Img 0083 1024x683La mise en oeuvre de l'Etat de siège a suscité l'espoir d'un retour rapide de la paix dans le Nord-Kivu et  l'Ituri, en RDC. C'est l'ultime recours pour mettre fin à l'existence des groupes armés dans ces deux provinces. Cette mesure bénéficie  d'une adhésion et d'un soutien populaire.
Hélas, après l'expiration du premier délai de 30 jours, beaucoup des compatriotes attendent encore voir des signaux de sont début. 
Certes, les gouverneurs militaires et leurs adjoints ont été désignés le 06 mai 2021. Ils ont pris possession de leurs fonctions le 10 et le 11 du même mois. Il s'en est suivi quelques visites d'inspections et des entretiens avec différentes couches sociales. Deux hélicoptères de combat sont visibles à Bunia. Selon le porte-parole de l'armée en Ituri, environ 20 villages ont été récupérés de mains de groupes armés. Les axes Bunia-Mahagi et Bunia-Komanda sont réouvert au trafic, la pression des miliciens sur la ville de Bunia est éloignée...
Et puis?
Les milices tardent à être traquées. Les armes demeurent en possession des miliciens. Certaines  autorités militaires nommées ne sont pas encores installées à leurs nouveaux postes dans ces provinces. Les troupes sont insuffisantes si pas inexistantes dans des pans entiers de ces provinces qui continuent à compter leurs morts. L'insécurité se porte encore bien dans plusieurs entités aux côtés des barrières  errigées  par les groupes armés et quelques éléments des FARDC pour rançonner la population. 
 De quoi briser les espoirs d'une population assoiffée de la paix.
Que deviendra cette partie du Congo en cas de l'échec de cette mesure ? 
Cette question revient sur plusieurs lèvres. L'éventualité d'un échec doit être écartée puisque pouvant occasionner le pire, pense-t-on dans plusieurs milieux.
Préssés de recouvrer la paix et  jaloux de certains de leurs droits restreints pendant cette période, les habitants de ces deux provinces déplorent cette sorte de lenteur constatée dans la mise en oeuvre de cet État de siège qui risque de tirer en longueur. Ils sont donc exigeants et veulent voir un résultat positif dans un bref délai.
Tout est mis en oeuvre pour neutraliser l'ennemi.  Nous sommes venus avec la mission de mettre hors d'état de nuire tous les groupes armés et d'autres malfrats qui endeuillent l'Ituri. Tel est en substance le propos que le général Jonhy Loboya Nkashama a tenu devant une poignée des journalistes de Bunia, le jeudi 04 juin 2021. Ce gouverneur militaire croit, dur comme fer, que l'armée congolaise  va y parvenir, à tout prix.  Cet officier supérieur a sollicité l'accompagnement de la presse pour l'accomplissement heureux de  cette noble mission.  Dans la complémentarité et la mutualisation des efforts, les journalistes doivent prêter main forte à l'armée en sensibilisant la population à se désolidariser des miliciens et à dénoncer tout cas suspect. 
Plus de 90% de ceux qui tuent en Ituri sont des fils du milieu. S'ils acceptent de se rendre, il y aura réduction de dégâts humains lors des opérations de grandes envergures qui pointent déjà à l'horizon, a-t-il renchérit. 
Le général Jonhy Luboya Nkashama a profité de cette occasion pour recadrer certaines choses répendues dans l'opinion de l'Ituri par certaines mauvaises langues. 
La présence de l'administration militaire en Ituri est une conséquente des tueries et massacres perpétrés par les habitants de cette province sur leurs propres frères.  Les premiers benificiaires de cette mesure exceptionnelle sont les habitants de l'Ituri et non les officiers nommés.
Rien ne fera reculer l'armée dans sa traque contre des tueurs, violeurs et voleurs. Nous n'avons pas droit à l'échec, a martelé ce haut gradé des FARDC.
Lors de sa dernière descente en territoire de Djugu,  le 05 juin 2021, ce gouverneur militaire a rassuré la population lors d'un meeting : dans deux semaines vous constaterez un grand changement, s'agissant de la pacification.
La population demande à l'administration militaire de renforcer la discipline dans les rangs des éléments des FARDC  pour favoriser la collaboration civilo-militaire indispensable pour garantir le succès des opérations sur terrain. Les bastonnades, arrestations arbitraires et extorxions des militaires sur les civils doivent être bannis. 
Cela passe aussi par l'amélioration des conditions de travail et de vie des militaires engagés sur les différents fronts.
Plus des actes que des paroles, tel est le voeux de la population.
Joska Kaninda Nkole

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