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État de siège en Ituri: le haut et le bas

Img 0083 1024x683Deux semaines seulement après l'entrée en vigueur de l'Etat de siège en Ituri, des avis sont partagés quant à son succès.
Des actions déjà menées sur terrain forcent l'admiration des FARDC, chez les uns, et suscitent des craintes, chez les autres.
Toutefois, cette mesure exceptionnelle bénéficie d'une adhésion massive des habitants de cette province en proie à l'insécurité depuis fin 2017. La paix c'est l'unique chose qu'ils attendent impatiemment.
Après son arrivée à Bunia, le 10 mai 2021, et sa prise officielle des fonctions, le 11 mai 2021, le gouverneur militaire s'est directement mis au travail. 
Deux visites d'inspections ont été effectuées, par lui, dans l'Ituri profond. L'une sur l'axe Bunia-Iga-barriere-Lopa, dans le territoire de Djugu, le 12 mai, et l'autre sur l'axe Bunia-Gety, dans le territoire de Irumu, le 19 mai. 
Partout il a fait des adresses à la population pour la conscientiser à adhérer au processus de paix. Demandez aux miliciens de déposer leurs armes et de se rendre sans conditions, tel était, en substance, son message. 
Le général Jonhy Luboya Nkashama a aussi multiplié des rencontres avec les différentes couches sociales de Bunia pour leur transmettre des instructions sur la manière de se conduire pendant cette période particulière. 
S'agissant des opérations militaires, le porte-parole de l'armée a fait, devant la presse, un bilan à mi-parcours élogieux. 
Pour le lieutenant Jules Ngongo, plus de vingt villages jadis sous contrôle des assaillants sont passés entre les mains de forces loyalistes dans le territoire de Djugu, Irumu et Mambasa.
A ceci il faut ajouter 38 miliciens  déjà neutralisés,9 autres capturés et 9 armes du type AK-47 récupérées.
Cette pression des FARDC sur les groupes armés a eu pour effet la reprise du trafic sur les axes routiers Bunia-Mahagi, Bunia-Monbwalu et Bunia-Komanda. Ceci a occasionné la baisse des prix sur les différents marchés de Bunia.
Tout ceci à été fait dans 11 jours.
Ces prouesses de l'armée congolaise sont appréciées par la population de l'Ituri. Cependant, des petites faiblesses sont à déplorer. C'est, notamment, des cas  d'assassinat des trois compatriotes enregistrés dans la ville de Bunia pendant cette période, l'érection des barrières sur des routes par certains militaires pour exiger de l'argent aux passants et certaines tracasseries ,observées ça et là , dans le chef des hommes en uniforme. 
Fuyant les opérations militaires dans leurs villages respectifs, certains compatriotes avaient trouvé refuge en brousse. Ils ne savent plus retourner dans leurs villages craignant de subir des représailles des militaires dans cette province où, parfois, les miliciens sont confondus aux paisibles citoyens. La société civile s'inquiète aussi des odeurs noseabondes que l'on ressent aux alentours de certains théâtres de combats en territoire d'Ituri. Elle croit savoir qu'il s'agirait des cadavres abandonnés et invite les autorités d'accélérer leur enterrement pour éviter le pire aux populations environnantes.
 Quoi qu'il en soit, les habitants de l'Ituri attendent que cet État de siège leur apporte la paix et le plus tôt que possible. Ils souhaitent un renforcement de la discipline dans les rangs des FARDC et le renforcement de la collaboration civilo-militaire. Des opérations de grande envergure sont attendues par les ituriens qui incitent sur le fait que l'Etat doit mettre des moyens conséquents à la disposition des militaires opérant aux fronts pour les mettre à l'abri des tentations. Une passerelle de communication devrait être établi entre les différents chefs coutumièrs et la hiérarchie militaire en Ituri, pense-t-on. 
Joska Kaninda Nkole

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