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Honorable Dr Adirodu Mawazo donne le profil du futur gouverneur de l’Ituri

Adirodu2Dr Adirodu Mawazo est sorti de son silence. Face aux enjeux électoraux qui se pointent à l’horizon, l’élu de Irumu lève de la voix pour donner sont point de vue sur les questions brulantes de l’heure en Ituri, en RDC et dans la région des Grands lacs.  Pour lui, la sensibilisation communautaire est une alternative pour la pacification du Sud-Irumu, à côté des affrontements armés menés par les FARDC contre les éléments de FRPI dans cette contrée.  Ce représentant du peuple rêve d’une province de l’Ituri prospère et moteur du développement de la RDC. Pour lui, cette province a besoin, pour cela, des dirigeants ayant une réelle vision de son développement traduit dans un programme réaliste. Le portrait-robot du futur gouverneur de l’Ituri, Adirodu Mawazo l’a dressé sans complaisance. S’agissant du processus électoral en cours en RDC, cet élu du peuple estime que la CENI doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour donner au peuple congolais des élections qu’il souhaite tant et dans un délai raisonnable. Ci-dessous, l’interview qu’il nous accordé le dimanche 28 février 2016 dans sa résidence du quartier Lumumba à Bunia.
 

Le Millénaire (L.M.) : Selon vous, comment peut-on trouver solution au problème de l’activisme de la FRPI dans la région du Sud-Irumu après plusieurs tentatives échouées?


Adirodu Mawazo (A.D) : J’ai déjà produit plusieurs documents avec une série des réflexions à ce sujet. C’était dans l’objectif de susciter d’autres réflexions analogues de la part des tiers, de sorte que du choc des idées jaillisse la lumière tant attendu. 
Grace à ces différentes réflexions j ai fini par comprendre que les opérations militaires menées, sans répit par les FARDC, contre la FRPI ont montré réellement leurs limites quant au retour de la paix durable dans la région.  Cette conviction m’a poussé à proposer, à côté des opérations militaires, une voie alternative que j appelle la Communication pour le changement de comportement à travers la sensibilisation communautaire pour la pacification en chefferie de Walendu Bindi. Je suis content que cette sensibilisation communautaire ait déjà pris corps à travers l’Association des Jeunes pour la Reconstruction de l’Ituri, AJRI, en sigle. C’est  à travers cette organisation que cette sensibilisation se poursuit. Sa coordination est installée à Munobi, chef-lieu du groupement Bamuko. 
Les FARDC sont entrée aussi en danse par rapport  à cette sensibilisation par leur biais de son service d’éducation civique, patriotique et d’action sociale, de la 32eme Région militaire, 321eme direction de garnison commandement. Par sa lettre numéro 0015/EM321 DIR/SECAS/015 du 23 décembre 2015 portant sur la sensibilisation, écrite au chef du groupement Bamuko, ce service de l’armée nationale tient a participé aussi à une sensibilisation conjointe avec l’AJRI. 
Nous pouvons retenir, comme résultat de cette première phase de sensibilisation qui se poursuit, la réaction des dirigeants de la FRPI, par leur lettre du 10 janvier 2016 adressée aux membres de l’AJRI et autres parties prenantes à la pacification en Chefferie de Walendu Bindi. Cette lettre était leur réaction au protocole d’accord proposé entre l’AJRI et la FRPI pour la pacification par voie de dialogue permanent entre parties dans la chefferie de walendu Bindi. Je crois fermement que la sensibilisation communautaire peut concourir à une paix durable dans cette région si tout le monde s’y implique effectivement. 


L.M : la collaboration MONUSCO et FARDC récemment renouée peut-elle résoudre la question sécuritaire de l’Ituri ?


A.M : Tout d’abord, c’est une bonne nouvelle pour moi. Cela,  surtout qu’elle a été annoncée bien avant par le Représentant Spécial du Secrétaire Général de l’ONU et Chef de la MONUSCO lors de son passage à Bunia et de sa visite le 05 décembre 2015 à Gety- Etat. 
Le numéro un de la Monusco avait déclaré,  en ce qui concerne la FRPI, que tant que ce groupe armé continuera à piller, voler, violer et à commettre des exactions sur sa propre population, les opérations militaires des, FARDC visant sa neutralisation avec l’appui de la MONUSCO, se poursuivront jusqu'à la reddition totale, de gré ou de force, de ses éléments.


L.M : La Province de l’Ituri est devenue effective. Quel  est votre rêve sur  cette jeune province ?


A.M : L’Ituri est une province qui regorge plusieurs potentialités. Pour votre information, Ituri figurait parmi les 7 premiers districts sélectionnés par les bailleurs des fonds pour être élevés au statut des provinces au délai constitutionnel  de 36 mois après la mise en place des institutions élues en 2006. Cette province a la vocation d’être le moteur du développement et même le grenier de la République.  Deux choses me semblent essentielles pour permettre à l’Ituri de jouer le rôle de locomotive dans le développement de la RDC : l’éradication définitive de l’insécurité armée récurrente et entretenue officiellement par l’activisme de la FRPI ainsi que la désignation de dirigeants qui ont, non seulement, la volonté mais aussi la capacité intrinsèque réelle de transformer cette potentialité énorme de l’Ituri en richesse réelle à redistribuer équitablement aux populations de l’Ituri.


L.M : Les gens se bousculent déjà pour le poste du gouverneur. Quel est le portrait-robot du gouverneur idéal pour l’Ituri ?


A.M : Le 26 mars de cette année, il  y aura élection des gouverneurs de 21 provinces. J’exprime ma joie et ma satisfaction personnelle  face à l’annonce de cette élection de gouverneur de province. Avec ce scrutin, nous parviendrons à mettre fin au fonctionnement de la décentralisation à double vitesse animée, d’une part, par les gouverneurs élus et, d’autre par, par les gouverneurs nommés du gouvernement, appelés Commissaires Spéciaux du gouvernement. 
Le vote de gouverneur se passe au second degré. Les députés provinciaux, qui sont des électeurs, assumeront la responsabilité historique face au souverain primaire qui est le peuple.
 En ce qui me concerne, fort des réalités sociopolitiques, économiques, culturelles et historiques de l’Ituri, le Gouverneur de cette province devrait répondre aux exigences suivantes :
•    Etre d’une bonne moralité et irréprochable de toutes malversations financières connues ou non, 
•    Etre non conflictuel, impartial et facile à aborder par tous, 
•    Avoir une expérience avérée dans la gestion,
•    Avoir un niveau d’instruction suffisante ou une expérience équivalente compatible,
•    Avoir  une vision claire du développement de l’Ituri dans tous les secteurs et être en mesure de la  matérialiser à travers un programme cohérent de son gouvernement.
•    S’interdire de dilapider les fonds de la Province au profit de ses partisans politiques à Kinshasa
Aux députés provinciaux qui vont élire les gouverneurs, mon souhait personnel pour eux est celui de les voir poser cet acte de vote par conscience. Tout mot d’ordre reçu par intimidation ou le monnayage de vote  ne répondrait pas au souhait de développement économique de l’Ituri dont tout le monde attend le bénéfice.


L.M : Il  y a eu récemment une alliance entre Hema-Lendu en Ituri. Quel est votre appréciation sur cette alliance ?


A.M : Pour moi, cette alliance n’est qu’une manifestation de ce qui a toujours existé depuis le peuplement historique de l’Ituri et que, malheureusement, les colonisateurs belges ont altéré profondément par cette vieille politique connue de « divide ut imperes », c’est-a-dire divisé pour régner. Pire, les politiques congolais qui se sont succédés après l’indépendance en ont fait une règle dans la gestion des peuplex. Aujourd’hui, les deux communautés en ont pris conscience et se sont exprimées par la déclaration conjointe Hema-Lendu du 22 février 2016 à Bunia. Cette déclaration conjointe de deux communautés constitue, de mon point de vue, une mise en garde faite à l’ endroit de quiconque,  originaire ou  non, voulant prospérer en Ituri, économiquement ou politiquement, tenterait de se servir de cette politique coloniale de discrimination contre ces deux communautés. Je termine en disant qu’un homme averti en vaut deux !


L.M :Des élections ont eu lieu en Ouganda le président en exercice s’est fait réélire. Qu’est-ce que cela vous inspire-t-il ?


A.M: En tant que démocrate, je ne peux que me féliciter de tout pouvoir qui vient de l’expression du peuple par la voie des urnes. Sauf information contraire à votre niveau, le Président Yoweri Museni a été encore une fois élu président de la République de l’Ouganda par son peuple souverain en la matière.
Je me pose la question de savoir qui, à la place du souverain primaire ougandais, peut légitiment s’exprimer contre cette élection. Je ne peux que joindre ma voix   à celle du peuple ougandais pour féliciter le président démocratiquement élu avec espoir que cela va renforcer les relations de bon voisinage entre nos deux pays.


L.M : Un mot sur les processus électoral en cours en RDC.


A.M : S’agissant des élections, la RDC s’est dotée d’une institution chargée de cela. C’est la CENI qui a en charge toutes questions électorales et référendaires. De mon point de vue, la CENI est souveraine et il lui revient de défendre sa souveraineté en la matière, dans les limites du pouvoir et compétences qui lui sont reconnues par la Constitution et les lois de la République.


L.M : Quel est votre mot de la fin ?


A.M : Contrairement à ceux qui pensent que le pays se trouverait dans une zone de turbulences politiques aux conséquences prochaines incalculables, j’ai plutôt l’espoir dans l’avenir et dans l’intelligence du peuple congolais et celle de ses dirigeants en particulier.
Propos recueillis par Joska Kaninda 
 

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