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Ituri : Que peut-on attendre de Abdallah Pene Mbaka ?

AbdalaRécemment désigné Commissaire spécial  de l’ituri, Abdallah Pene Mbaka vient de passer près de deux semaines à Bunia. A ce chef lieu de l’ituri, il a entreprit des consultations avec les représentants de différentes couches sociales de cette province. Question pour lui de tâter le pool de son entité administrative.  Si tous les ituriens applaudissent l’élévation de leur entité administrative au statut de province, ils divergent cependant quant aux chances de réussite du nouveau chef de l’exécutif provincial. 
Les septiques pensent qu’Abdallah est comme pris dans un étau. Il devra à la fois satisfaire ses mentors de Kinshasa, qui l’on propulsé à la tête de la province, et rencontrer les préoccupations des habitants de l’Ituri. Une tâche qui lui sera hardie au regard des divergences caractéristiques  entre les intérêts des politiciens de Kinshasa et ceux des congolais de la base. Aussi, pense-t-on, qu’en l’absence d’un cadre légal organisant le fonctionnement des Commissariats Spéciaux,  Abdallah n’aura pas une marge des manœuvres nécessaires pour lui faciliter la mise en œuvre d’une politique de développement de sa province.
Dans une contrée où la logique communautaire prédomine, ce Commissaire Spécial risque de se faire imposer ses collaborateurs par des communautés qui, au finish, vont le prendre en otage, préviennent certains observateurs politiques.
Les optimistes quant à eux estiment qu’en dépit de tout, avec un peu d’ingéniosité, Abdallah Pene Mbaka peut faire quelque chose ; ne fut-ce que poser des jalons du développement de l’Ituri. Il lui suffira, pour cela, de s’appuyer sur les leaders communautaires et d’être à l’écoute attentive de la base. En tant que fils du terroir, Abdallah a l’obligation de faire la différence  dans sa manière de gérer cette province, pense-t-ils. L’ituri doit être géré autrement. Sinon, avant la province de l’Ituri sera égal à l’apres province de l’Ituri.
Plusieurs ituriens attendent juger Abadallah Pene Mbaka à l’ouvrage dans cette province où plusieurs promesses faites à la population par les hommes politiques congolais tardent à se réaliser.
Les  limiers de « Le Millénaire » on eu, le vendredi 04 décembre dernier, un entretien à bâton rompu avec ce tout premier dirigeant de l’Ituri-province dans sa résidence privée de Bunia. Nous vous proposons ici le condensé de cet entretien.

A propos de l’état de lieu de l’ituri, Abdallah l’a dressé de manière partielle en attendant qu’il fasse le tour de sa province, à la fin des consultations qu’il mène, pour établir un état de lieu global.  Il a trouvé une population de l’Ituri disposée à accueillir une province qu’elle attendait depuis plus d’une décennie. Les ituriens ont accepté leur province, nous a-t-il indiqué.  C’est un atout majeur s’agissant de l’état d’esprit de la population. Ce qui n’est pas nécessairement le cas ailleurs. 
Les défis à relever dans cette province sont énormes, a soutenu le Commissaire Spécial de l’Ituri.                                                                                                                                       Sur le plan sécuritaire il  a épinglé notamment l’activisme des FRPI et les menaces des ADF-Nalu au Sud d’Irumu, la nébuleuse de mayi-mayi dans le territoire de Mambasa, le mouvement des coupeurs des routes, le phénomène des kidnappings avec exigence des rançons ainsi que le recours à la justice populaire particulièrement dans les territoires de Mahagi et d’Aru.                                                                                                                         Dans le domaine des infrastructures, le numéro un de l’Ituri hérite d’une province presque sans routes praticables. Grâce à l’AGK on a  une partie du  boulevard asphalté à Bunia. L’entreprise I &I se bat pour remettre en état la route de l’aéroport. La route d’intérêt capital, Bunia-Mahagi, est dans un état piteux.                                                                                                          Les infrastructures immobilières font défaut. Ceci pose un sérieux problème pour abriter les institutions de la province et héberger ses différentes autorités. Nous travaillons dans une résidence privée et avons entamé les travaux de réhabilitation du bâtiment administratif de la province pour lui donner un visage digne de l’Ituri, nous-a-il confié. 
La sécurisation et la pacification de la province font partie des priorités que s’est assignées Abadallah Pene Mbaka. A ceci s’ajoute l’effort qui doit être fournit pour relier les différents coins de l’Ituri par des routes praticables.                                                                              Sans la sécurité et la paix on ne sait rien faire, a martelé ce tout premier dirigeant de l’Ituri-province. Il estime qu’il faut assurer la circulation des biens et des personnes à travers l’ituri en vue de contribuer à son développement.                                                                                   Pour y arriver, il faut  la maximisation des recettes de la province pense-t-il. C’est pourquoi il a procéder à la création d’une régie financière pour l’Ituri : La Direction Générale des Recettes de la Province de l’Ituri, DGRPI.  Il a aussi désigné ses animateurs. Ceci pour que, en dehors des rétrocessions venant de Kinshasa, la province soit en mesure, avec ses recettes propres, de faire des montages financiers et pouvoir entamer certaines réalisations. Le personnel de cette régie a été sélectionné selon les critères de compétences professionnelles et de représentation de cinq territoires de l’Ituri, a soutenu le chef de l’exécutif provincial de l’Ituri. Cela, en vue de faire participer tous les fils de cette province à la mobilisation des recettes  et à la création des richesses. Abadallah pene Mbaka n’est pas partisan de l’exclusion. Son mot d’ordre  c’est « unis nous resterons fort, mais divisés on ne saura rien faire ». Il invite l’équipe des pionniers désignés à la DGRPI à la loyauté pour planter les jalons du développement de la province. Ces hommes et femmes ne doivent pas trahir la province et la République, aliéner les avoir du pays, faciliter la corruption et la concussion. Ceux qui sont disposés à vendre leur pays n’auront pas droit au chapitre pendant son règne. Les caisses de l’Ituri sont aujourd’hui vides à cause des agents déloyaux qui ont occasionné le coulage des recettes de la province, a renchéri le Commissaire Spécial de l’Ituri.
Abadallah s’inscrit en faux contre ceux qui pensent qu’il serait prisonnier des communautés ituriennes. Toutefois, il reconnait que  la réalité iturienne est avant tout communautaire. Il y a le souci de la cohabitation pacifique des communautés en Ituri. Le manque de dialogue entre communautés avait fait basculer cette partie de la RDC dans la violence, Nous devons réinstaurer le dialogue et la confiance entre communautés pour que la cohésion provinciale soit une réalité. J’ai estimé que je devais commencer par les communautés avant d’aller à la rencontre d’autres forces vives de la province, a indiqué celui qui fait office du gouverneur de l’Ituri. Maintenant que j’ai pris la casquette d’un gouverneur, je dois avoir une nouvelle vision de chose, une vision partagée qui va refléter  et ternir compte des  différentes opinions, nous a-t-il confié. D’où l’utilité des consultations. Qu’est ce que les autres pensent de leur Ituri ? C’est cela son souci.
Parlant de l’importation d’une main d’œuvre politique dont certaines bouches l’accusent, Abadallah tranche net : Ceux qui m’entourent ne sont que filles et fils de l’Ituri. Il y en a qui étaient ailleurs et qui ont décidé de rentrer dans leur patelin. N’ayons pas honte, lorsque l’Ituri manquera une certaine expertise, moi je n’aurais pas honte d’aller la rechercher ailleurs. J’ai placé à la DGRPI, les gens qui œuvraient au sein de cette structure pour sécuriser leurs emplois.
L’Insécurité qui prévaut en Ituri serait-elle l’œuvre des hommes en uniformes ?  A cette question, le Commissaire spécial de l’Ituri répond négativement : Non. Ce sont des allégations que l’on entend mais sans preuves suffisantes. Il peut y avoir des brebis galeuses de gauches à droites et la justice est là pour les sanctionner. Le plus important c’est que nous puissions, tous, nous mettre autour d’une même table pour réfléchir par rapport à ce défi. Parce que la sécurisation des personnes et de leurs biens est une nécessitée et une priorité des priorités. Si nous n’arrivons pas à le faire, le décollage de notre province risque d’être hypothéqué.
Pour ce qui est des barrières et des tracasseries dont sont l’objet les operateurs économiques de l’Ituri, Abdallah promet de s’y investir personnellement pour trouver des voies de solution à cet état de chose qui occasionne un manque à gagner pour le trésor de la province et de l’Etat. Il a promis de faire des mis en garde sévères aux tracassiers.
Tous les services doivent dépendre de moi. Plus question de faire des rapports à Kisangani, a insisté le numéro un de l’Ituri. Tout mouvement du personnel étatique doit être fait à partir de Bunia. Il faut oublier la province Orientale et vivre celle de l’Ituri.
Abdallah Pene Mbaka a terminé son propos en invitant les ituriens à l’unité, à la confiance envers leurs dirigeants, à l’effort et à l’abnégation. 
Unis nous ferons beaucoup des progrès. Toutes les provinces ont leurs conflits. Il faut seulement savoir les surmonter,  a affirmé Abdallah. Paraphrasant un de ses ainés, il a déclaré  qu’en Ituri on n’y est pas provisoirement ensemble mais plutôt  définitivement ensemble. Ce qui oblige tous les ituriens d’accepter de vivre ensemble. Pour lui le développement de la province passe par la confiance que les ituriens vont placer dans leurs dirigeants, à tous les niveaux. Enfin il a convié chaque iturien à mettre sa main à la pate pour relever les défis qui sont de taille, à consentir des efforts particuliers et même des sacrifices pour le bien être de leur province.
L’occasion faisant le larron, Abdallah Pene Mbaka a invité tous les ituriens à soutenir le dialogue initié par le chef de l’Etat Joseph Kabila Kabange. Pour lui, c’est la seule issue du salut pour la RDC.

Joska Kaninda

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