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'Jean Bamanisa: le retour de tous les dangers?

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La cour constitutionnelle a jugé inconstitutionnelle la motion de défiance votée par les élus de l'Ituri le 20 novembre 2019 contre le Gouverneur Bamanisa.

 L'arrêt a été rendu le vendredi 07 février 2020, plus de deux mois après sa destitution. 
Cette décision de Justice permet à ce gouverneur déchu de reprendre ses fonctions. 
La " réhabilitation " de l'homme de "Twache ziaka" est diversement accueillie dans l'opinion générale de l'Ituri. 
Pour certain, c'est même un "retour de tous les dangers".

 La frustration des élus provinciaux.

D'ordinaire, la frustration pousse parfois à des réactions incontrôlées. Un besoin frustré devient intense. Le refouler peut conduire à la recherche des mécanismes d'autodéfense et donc à des conduites névrotiques. 
Si les députés provinciaux décident de ne pas s'avouer vaincus, il y a risque qu'ils puissent encore faire usage  des pouvoirs constitutionnels leurs reconnus pour contrôler et sanctionner les membres du gouvernement provincial. 
Au delà de cette " réhabilitation " judiciaire, il y a un travail politique à faire pour rapprocher les vues entre les membres de deux institutions provinciales. 
Aussi faudra-t-il que le bénéficiaire de cette décision judiciaire s'efforce de " charmer" et " rassurer " ses pairs politiques de l'Ituri œuvrant dans les institutions nationales à Kinshasa.

La chasse aux sorcières.

La destitution du gouverneur et tous les corolaires qui l'on suivi ont laissé des blessures et des fissures parmi les ituriens. 
Deux camps s'étaient visiblement constitués: ceux qui soutenaient le gouverneur et ceux qui appuyaient les élus. 
Sa réhabilitation risque de donner libre cours à une chasse aux sorcières. Les "vainqueurs" auront tendance à s'en prendre aux " vaincus". Dans des services provinciaux comme la DGRPI, bien d'agents craignent de subir une "épuration" pour leurs opinions. Il en est de même des opérateurs économiques considérés , à tort ou à raison, comme "auteurs invisibles" de la fameuse motion de défiance. Ces commerçants craignent de subir la "rigueur" du Gouverneur réhabilité.

Les enjeux électoraux CACH et FCC

Le retour de Jean Bamanisa paraît, aux yeux de certains, comme une aubaine pour le CACH. Considérant qu'il a été " combattu" par ses pairs du FCC, son retour aux affaires risque de le pousser à avoir plus de penchant pour le CACH qui lui aurait facilité la tâche. 
Pour la Coalition CACH qui a besoin d'avoir le contrôle des provinces, la présence d'un "neutre" comme Bamanisa à la tête de l'Ituri qui compte plus de 8 millions d'habitants ne peut être que préférable dans l'optique de préparation des échéances électorales de 2023.
Nous apprenons, des milieux proches des élus de l'ituri qu'il y aurait un mécontentement dans leur camp au regard de la manière plus ou moins expéditive que la Cour Constitutionnelle a traité ce dossier. L'on se plaindrait du fait que l'extrait de rôle a été affiché le 07 février 2020 et le jugement rendu le même jour, sans donner du temps(48heures) aux avocats de la partie adverse.  
Loin d'être " triomphal" ce retour aux affaires du Gouverneur Bamanisa devrait être l'occasion de sceller une réconciliation de tous les habitants de l'Ituri pour le bien être de cette province. 
Il faut éviter un deuxième feuilleton de cette crise.
Joska Kaninda

Date de dernière mise à jour : 08/02/2020

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