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Les massacres de Beni s’invitent dans une province de l’Ituri confrontée aux catastrophes naturels et conflits de pouvoir

Bureau province ituriLa province de l’Ituri connait plusieurs problèmes ce dernier temps. L’entité dirigée par Abdallah Pene Mbaka fait face aux catastrophes naturelles dans le territoire de Djugu, aux conflits de pouvoir dans le territoire de Mahagi et aux problèmes sécuritaires dans les territoires d’Irumu et de Mambassa.  A ceci s’ajoute les chantages par rapport à la formation du futur gouvernement provincial.


Les massacres de Beni s’invitent en Ituri
Les tueries du territoire de Beni dans la province du Nord Kivu ont finalement franchi la frontière de l’Ituri. Le vendredi 06 mai 2016, vers 13 heurs, les massacres ont eu lieu dans les localités de Ndalya et de Byane, à quelques 62 kms de Komanda dans le territoire d’Irumu. Des témoins rapportent que des hommes, armes blanches et fusils en mains, ont tué des innocents. Le bilan fait état d’au moins neuf morts parmi lesquels des femmes et des enfants. 
L’importation de ces odieux massacres dans la province de l’Ituri préoccupe au plus haut point ses habitants et particulièrement les habitants de Komanda. Cette localité située à quelques 80 kms de Bunia abrite, à ce jour,  plus de 2500 ménages déplacés du nord Kivu.  
Le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU en Ituri a rapporté, le lundi 09 mai à Bunia,  que six mille autres déplacés se sont ajoutés à Komanda après les massacres du 06 mai à Ndalya. Pour cette structure onusienne, une mission d’évaluation des besoins de ces déplacés était déjà dépêchée sur terrain pour s’enquérir de la situation avant toute intervention. 
Pour sa part, le Gouverneur de la province de l’Ituri a, aussitôt son retour de Kinshasa le mardi 10 mai 2016, promis l’assistance de la province à ces compatriotes en détresse. Abdallah Pene Mbaka a même programmé de rendre visite à ces sinistrés dans les tous prochains jours.  
L’annonce des massacres de Ndalya  a  plongé les ituriens de Komanda dans une psychose. Des voix s’élèvent déjà pour inviter à la vigilance. Il ne faut pas que les tueurs de Beni profitent des vagues d’arrivées de déplacés pour s’infiltrer en Ituri en vue d’y perpétrer des massacres, pense-t-on dans ce milieu. Les autorités administratives de l’Ituri devraient s’investir pour arriver à distinguer les vrais déplacés du Nord Kivu des éventuels fauteurs des massacres. 
C’est aussi l’occasion de clarifier le mouvement migratoire de certains congolais venant du Nord Kivu qui peuplent la région de Boga dans le territoire de Irumu à la recherche des terres cultivables. L’importation des conflits du Nord Kivu en Ituri risquerait de compliqué la donne de cette jeune province qui fait aussi face à ces propres conflits internes. 
Pendant ce temps, dans la province du Nord Kivu, le gouverneur Julien Paluku Kahongya a délocalisé le comité provincial de sécurité de Goma à Irengeti pour bien suivre la situation sécuritaire dans le territoire de Beni. Cette mesure inquiète la société civile de Komanda qui craint que cela ne puisse pousser les présumés ADF-NALU à venir s’abriter en Ituri. Cette structure invite les autorités à prendre des mesures qui s’imposent pour sécuriser Komanda et ses environs où l’on signale la présence des assaillants dans les forêts environnantes.
Dans le territoire de Mahagi, des conflits de pouvoir  coutumier sont à la base des plusieurs conflits. Plus de 300 cases ont été incendiées à la suite de ces conflits.

Les catastrophes naturelles dans le territoire de Djugu
La localité de Joo et submergée d’eaux depuis le 26 avril 2016. Les eaux de la rivière portant le même nom ont débordé pour inonder cette localité située à quelques 80 kms au Sud de Bunia dans le groupement Lossandrema en territoire de Djugu. Cette catastrophe naturelle a occasionné des dégâts matériels importants et de pertes en vies humaines dans ce centre situé au bord du lac Albert. Trois morts, 80 blessés et plus de 600 maisons détruites, tel est le bilan fait par les autorités administratives du milieu. Plus de 800 ménages se sont déplacés dans des localités voisines, affirme l’administrateur du territoire de Djugu. La société civile de Joo déplore le manque d’assistance en faveur des plusieurs ménages en détresse et le risque du développement des épidémies dans cette localité sinistrée.  Les élus nationaux de l’Ituri déclarent avoir intéressé le gouvernement central de Kinshasa pour exiger des mesures urgentes en faveur de la population sinistrée de Joo. C’est ce qu’a déclaré l’honorable Tchedya Pataye sur les ondes d’une radio de Bunia. Pour sa part, le gouvernorat de l’Ituri y a dépêché, le mardi 10 mai 2016, une commission pour évaluer la situation en vue d’une assistance rapide.   Joo donne l’impression d’être abandonné à son triste sort puisque l’assistance humanitaire tarde à venir.
Comme si cela ne suffisait pas, le mardi 10 mai 2016, une autre catastrophe est survenue dans les localités de Mbogi1 et  Mbogi2 toujours au bord du  lac Albert. Un autre bilan macabre a été dressé : 70 maisons endommagées, quatre enfants morts noyés et plusieurs ménages déplacés. Là encore, ce sont les eaux de la rivière Mbogi qui ont débordé leur lit. 
Soulignons que dans la même contrée,  il y a quelques années un glissement de terre dans la montagne de Musekere avait occasionné des dégâts importants dans plusieurs villages longeant le bord du lac Albert dans le territoire de Djugu.
A toutes ses préoccupations, le gouverneur Abdallah Pene Mbaka promet des solutions urgentes et pense mobiliser toutes les ressources tant provinciales, nationales que des humanitaires quant à ce.
Wait and see, disent les Anglo-Saxons. 
Joska Kaninda 
 

Date de dernière mise à jour : 12/05/2016

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