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 Minembwe a été érigée en commune. L'affaire fait jaser et même râler au point de susciter un tollé général dans l'opinion publique de la RDC.

Cette commune est érigée par Kinshasa et non par Kigali. C'est encore Kinshasa qui va désigner ses animateurs.  Administrativement, cette nouvelle commune dépendra de Bukavu qui, à son tour, dépend de Kinshasa. Pour dire que c'est la RDC, et non le Rwanda, qui aura le contrôle sur cette entité administrative décentralisée. 
Jusque là, rien devrait inquiéter les congolais.

 *D'où vient cette peur bleu?* 

Le problème c'est la présence massive des sujets rwandophones dans cette partie de la RDC.
 L'histoire récente de la RDC associe la colonie rwandophones de la RDC aux massacres et autres malheurs qui se sont abattus sur les congolais pendant plus de deux décennies.
Des politiciens ont véhiculé des messages plus ou moins hostiles à cette communauté considérée comme le bras allongé du Rwanda en RDC. 
Une distance, ou mieux une barrière, psychologique s'est ainsi établie entre les rwandophones et les autres congolais.
Sur le plan politique, l'élévation de Minembwe au rang de commune suscite des inquiétudes, les élections en RDC étant basées sur les appartenances communautaires. Avec cette commune, il va sans dire que, dans l'éventualité de l'organisation des élections municipales, les rwandophones vont se tailler la part belle dans son Conseil municipal pour élire un bourgmestre de leur aubédience. 
Si jamais, cette commune réussissait à se faire ériger en circonscription électorale, ce sera une voie ouverte aux rwandophones pour briguer des sièges à l'Assemblée provinciale du Nord Kivu et pourquoi pas au Sénat de Kinshasa. 
Ceci n'enchante pas ceux qui tiennent à réduire, sensiblement, l'influence rwandaise sur la scène politique congolaise.
Dès lors qu'un fou prend conscience de sa folie, il cesse de l'être dit-on. Cette prise de conscience collective des congolais contre la balkanisation de leur pays est à féliciter. Plutôt que de l'exprimer au travers des discours qui frisent la haine et la rwandophobie, il faut développer des stratégies et mécanismes pour protéger l'intégrité territoriale et imposer la présence de l'Etat congolais sur chaque périmètre de son territoire. Puisque nous savons déjà que le Rwanda a des ambitions sur la RDC, développons une intelligence qui va lui faire échec.  
Nous ne devons pas donner l'impression que "le grand RDC" a peur du "petit Rwanda". Ce serait consacrer la suprématie d'un " nain" sur un "géant".

 *Joska Kaninda.*.

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