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Procès Roger Lumbala: des témoins fulminent à Epulu

Residence temoinDes bruits des mécontentements des  témoins recrutés par des ONG locales pour charger Roger Lumabala, ont poussé  nos limiers à descendre sur terrain pour investiguer. 
Des enquêtes ont été menées à Bunia, Biakato, Mambasa, Epulu et Niania dans la province de l'Ituri, ainsi qu'à Bafwasende dans la province de la Tsopo et à Isiro, dans la province du Haut Uélé.
Les rencontres avec des témoins et la reconstitution des faits ont donné une moisson abondante. 
 Les témoins?
 Ils étaient quatre, deux hommes et deux femmes, des témoins recrutés par l' ONG Justice Plus et le Réseau Haki na Amani  pour aller charger Roger Lumbala en France.  
Il s'agit d'Albert, Abeli, Victorine  et Big mama.
Ils ont fait le déplacement de Paris, à la fin de l'année 2021, pour faire leurs dépositions à la Police française. 
" Nous n'avons jamais imaginé aller en justice contre qui que ce soit. C'est sont eux (NDLR: les membres des ONG) qui sont venus nous sensibiliser avant de nous recruter", a martelé Big Mamma, une femme témoin. Tenancière  d'un restaurant à Epulu, cette dame a précisé à nos limiers  qu'une cagnotte de 1500 dollars américains était promise à chacun d'entre-eux, par l'ONG Justice Plus.
Les ONG de Bunia ont effectué, en 2021,  des enquêtes pour cibler des éventuelles victimes de l'opération " Effacez le tableau", a-t-elle poursuivi.
Suivant des critères fixés par elles(NDLR: Justice Plus et Réseaux Haki ni Amani), 4 personnes ont été retenues, dans un premier temps, dans la région d'Epulu..
Les 4 récrues ont eu droit à quelques jours de briefing à Bunia où elles étaient logées à l'hôtel de l'Unité, aux frais de Justice Plus, avant d'être retournées dans leurs milieux respectifs.
 Pour des formalités de voyage,  ces témoins ont été rappelés  à Bunia pour avoir leurs passeports de voyage avant d'être envoyés à Kinshasa pour recevoir leurs visas. Dans la capitale congolaise, ils ont eu droit au logement,  à l'hôtel Mungu ni Jibu, dans la commune de Bandalunguwa, et à la prise en charge de leur séjour, par cette même ONG.
Revenus à Bunia, en attendant leur voyage de France, ils ont refusé de rentrer sur Epulu.

Voyager pour l'Europe pouvait susciter la jalousie dans nos villages, nous a expliqué Albert,  un témoin.
 C'est encore l'hôtel de l'Unité qui les avait accueilli à Bunia,le temps pour eux  d'attendre le jour du voyage.
Ils ont mis ce temps à profit pour réclamer les 1500 dollars promis à chacun. 
 Il n'était pas question, pour eux, de voyager avant d'avoir obtenu cette somme d'argent.
Trois jours avant leur voyage, un agent de Justice Plus a tendu à chacun 300 dollars. C'était la déception  et la désolation totale dans le groupe. 
Tout le monde était prèt à desister. 
"Nous n'avions pas accepté que l'on vienne nous prendre de nos villages pour nous ramener en Europe sans nous avoir donné l'argent promis", s'est confié  Big Maman à nos limier.
"N' eut été les conseilles nous prodigués par des amis et connaissances, nous ne serions pas partis", a-t-elle renchéri. 
"Nous sommes partis espérant que le complément nous sera versé une fois en France", a affirmé Albert.

Absente à son domicile, Victorine, pour sa part, s'est limitée à confirmer, au téléphone, les propos tenus par ses collègues. 
Bien malgré eux, ils ont embarqué dans les avions pour la France où ils ont fait leurs dépositions dans deux bureaux de la police.
N'ayant pas eu vent d'un éventuel complément de leurs " primes" à Paris, ils ont pris le courage de faire des réclamations auprès d'une dame blanche dont le nom  n'a pas été révélé à nos limiers.  
Cette pression va permettre  que 500 dollars soit remis, à chacun, à Paris. Deuxième déception.
"Si je savais qu'il n'y avait pas  de l'argent dans ce truc, je ne me serai jamais deplacé", s'est exclamé Albert, rencontré par nos limiers  dans sa maison de fortune à Epulu.
"Si cette ONG ne paie pas nos " droits" il n'est pas exclut que l'on saisisse la justice", a indiqué Big Mamma, toute furieuse.
Visiblement, ces "victimes" regrettent de n'avoir pas été  motivées convenablement par des ONG qui les avaient recrutées.
Nos limiers les ont retrouvées à Epulu déçues et mécontentes d'avoir servi une cause qui ne leur a pas procuré " bonheur". 
La même ONG a recruté des pygmées qui, dans les prochains jours, iront aussi en France pour témoigner,  ont révélé ces témoins.
"Un deuxième voyage en France ne sera pas possible, pour nous,  si la situation financière de notre premier voyage n'est pas clarifiée", a conclu Big Mamma..
Visiblement, ces témoins croient avoir été floués par l'ONG Justice Plus.
Rappelons que c'est depuis fin 2020 que Roger Lumbala est détenu en France. Il comparaît au Tribunal de Paris pour des faits lui reprochés qui remontent aux années 2000, au moment de la rébellion.

Nous reviendrons sur ces faits dans nos prochaines livraisons.
 Joska Kaninda Nkole

Date de dernière mise à jour : 18/06/2022

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