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Tueries de Djugu: la population exprime son ras-le-bol*

Img 20200318 wa0012Ce qui se passe dans le territoire de Djugu inquiète plus d'une personne. C'est vraiment de l'inacceptable.

Les dernières tueries ont occasionné encore des déplacements massifs des populations.  Plusieurs entités du territoire de Djugu ont été ciblées par ces distributeurs de la mort ce dernier temps: Digene, Dhego, Tshele, kobu, Lipri, Fataki, Maze... Ces inciviques ont ôté la vie à plus de 130 personnes dans moins de deux semaines.
L'opinion générale de l'ituri n'y pige rien.  Personne ne comprend pourquoi l'armée nationale peine à en découdre avec cette milice de CODECO. Pendant trois ans, de 2017 à 2020, les forces loyalistes tournent en rond sur cette question. 
Wago, supposé bastion de ses assaillants, a été récupéré par le FARDC sans que rien ne change sur terrain. 
Des arrestations des miliciens et leur jugement devant la tribune n'ont rien apporté. 
Capturé au mois d'octobre 2019, Kesta, présenté comme l'un des cerveaux moteurs de ces assaillants, s'est extirpé du cachot de l'Etat Major de la zone opérationnelle FARDC dans des conditions qui restent encore à élucider. 
Les tueries continuent toujours. La situation se détériore davantage. Les morts continuent à se compter.
Cette multiplication des atrocités énerve l'opinion générale de l'ituri. 
La confusion dans l'identification des vrais semeurs des troubles demeure persistante. 
Certains, à tort ou à raison,  accusent la communauté Lendu d'être auteur de ces massacres et initiatrice du mouvement CODECO qui endeuille l'ituri. 
D'autres pensent à un complot national, et pourquoi pas international, pour pouvoir mettre l'ituri à feu et à sang. Mais, pour quel bénéfice? 
Le lundi 16 mars,  deux  personnes ont été encore capturées  par les FARDC: Kesta et TSENI. Certaines langues font croire que ce serait plutôt les " assaillants" qui auraient livré ces fauteurs des troubles entre les mains des forces loyalistes. Difficile de rétablir la vérité quant à ce. Kesta et TSENI sont considérés comme des cerveaux de cette entreprise meurtrière. Dieu seul sait s'ils  sont réellement ce qu'on dit d'eux. Est- ce eux qui approvisionnent cette milice en armes et munitions? Si non, comment ces " inciviques" s'approvisionnent-ils en armes et munitions ?  L'énigme reste entier quant à ce.
L'ennemi serait-il entrain de semer la confusion dans son mode opératoire? Est-ce une manière de démontrer que cette entreprise macabre n'est pas l'oeuvre des Lendu seuls?  S'agit-il d'une diversion? 
Ces questions demeurent sans réponses. C'est la confusion totale.

 *Eviter de tomber dans le piège.* 

Le mot d'ordre de deuil vient d'être donné par la communauté Ente de l'ituri. Du mercredi 18 au vendredi 20 mars, il n'y aura pas d'activités dans la ville de Bunia. Ceci, en signe de protestation contre le travail non satisfaisant abattu, jusque là, par les gouvernements tant provincial que national dans la recherche de la paix. Plusieurs voix s'élèvent déjà pour appeler la population à l'auto- prise en charge. " La résistance populaire" hante les esprits de plusieurs ituriens.
Il faut que l'Etat congolais prenne, et à temps, ses responsabilités. 
Que l'on ne pousse pas les communautés ituriennes à se prendre elles-mêmes en charge pour la restauration de la paix dans cette partie de la RDC. 
Ce serait vraiment suicidaire pour cette partie de la RDC. 
Il ne faut pas permettre à ces " inciviques" d'annihiler les efforts consentis par les uns et les autres pour rebâtir Bunia après la guerre interethnique de triste mémoire. 
Il faut continuer à mettre la pression sur les dirigeants congolais afin de les pousser à remplir leur mission régalienne de sécuriser la population, notamment celle de l'Ituri. Ces tueries de Djugu mettent à nu l'inefficacité de l'État congolais, et donc de ses dirigeants.
 Joska Kaninda Nkole

Date de dernière mise à jour : 19/03/2020

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