A l’instar de Tshisekedi et Mobutu, Kabila fabrique Vital Kamerhe

Le 14 décembre 2010, Vital Kamerhe a annoncé publiquement son départ du PPRD, la création de son parti politique l’Union pour la Nation Congolaise et son positionnement dans l’opposition. Depuis, cette prise de position de cet artisan du kabilisme ne cesse de faire couler encre et salive. Des commentaires vont dans tous les sens.  Au delà de cette controverse autour de la nouvelle orientation prise par Vital Kamerhe, il y a lieu d’épingler le fait que le régime Kabila est entrain de faire  la campagne de cet ancien président de l’Assemblée Nationale sans le savoir.Un effet, psychologiquement parlant, un besoin frustré devient intense. C’est  pourquoi des bonnes réclames publicitaires se veulent de courte durée en vue de susciter un besoin intense chez les auditeurs ou téléspectateurs.  En ce mois de décembre 2010, le régime Kabila a empêché à Vital Kamerhe de parler aux populations de Goma et de Bukavu. Les stratégies ont été savamment montées pour troubler toute manifestation publique de ses partisans. Peut être que les hommes du pouvoir pensaient qu’en agissant ainsi, ils vont faire taire Vital Kamerhe. Erreur. L’histoire récente de la RDC démontre que les emprisonnements, brimades, privation des libertés, interdictions de meeting que Mobutu a infligé à  Etienne Tshisekedi ont fini par faire de lui le combattant de la démocratie.  Mobutu a, par le mauvais traitement d’Etienne Tshisekedi, rendu l’UDPS très populaire en RDC au point que le mot d’ordre du leader de ce parti était vite suivi par le gros de la population zaïroise de l’époque. En empêchant à Kamerhe de parler à sa base de Goma et de Bukavu, l’on a fait qu’intensifier le besoin de cette base à l’écouter.  Beaucoup pensent que cet homme fait désormais peur au pouvoir qui craint qu’il ne puisse révéler certaines vérités aux populations congolaises. En brimant, Kamerhe, le pouvoir réveille, au sein de la population, le besoin immense de l’écouter.Dans ce pays que l’on appelle démocratique, la liberté d’expression et d’association est garantie à tout le monde par la constitution. Il faut laisser Kamerhe s’exprimer et permettre à  la population de bien cerner la portée de son discours en vue de faire un choix judicieux dans l’avenir. Toute les tentatives de museler cet ancien « bulldozer  du PPRD» ne fera qu’accroitre sa cote de popularité et donc faire de lui un leader et opposant incontestable. A moins que Kabila ait décidé de fabriquer Vital Kamerhe comme Mobutu l’avait fait pour Etienne Tshisekedi.

Merveille Mbuyi

mise en ligne le mardi 27 decembre 2010

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