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Assassinat de Chebeya, le pouvoir congolais dos au mur

Les pressions venues de plusieurs institutions à travers le monde ont précipité les choses. Contrairement aux habitudes, le gouvernement congolais a mis la main sur des personnes suspectées d’avoir assassiné l’activiste de droit de l’homme Floribert Chebeya.  Sont tombés  dans les filets des officiers supérieurs de la Police Nationale : le colonel Daniel Mukalay et le Général John Numbi. Ces deux présumés assassins seraient déjà aux arrêts au Conseil National de Sécurité en plus que le Général John Numbi a été suspendu de ses fonctions.
C’est une première dans ce pays où les enquêtes sur des assassinats et autres disparitions des personnes  ont l’habitude de rester sans suite. La rapidité avec laquelle on a mis la main sur ces suspects soulève quelques interrogations surtout que deux jours plus tôt, Le prof. Lumanu Mulenda Bwana N’Sefu déclarait dans un communiqué de presse, qu’à ce stade de l’enquête ordonnée à tous les services de sécurité et de renseignement, «aucune piste n’était privilégiée.
Le gouvernement congolais joue sûrement à sa crédibilisation en cette période où le pays se prépare pour fêter le cinquantenaire de son indépendance. Il faut rassurer les personnalités invitées à ses festivités. Sinon, ce sera du gâchis.
L’opinion congolaise vient de se rendre à l’évidence que son gouvernement ne peut faire bonne justice que quand il est secoué par la communauté internationale.
Plusieurs congolais estiment que le gouvernement doit aller jusqu’au bout : organiser un procès public en vue rétablir la vérité. L’opinion voudrait savoir les raisons qui ont milité à cet assassinat.
A ce sujet, Maitre Jean-Claude Ndjakanyi Avocat au barreau de Bruxelles, a révélé qu’il a, sur base d’un dossier et d’un mandat lui transmis par le directeur exécutif de la Voix de sans Voix, déposé une plainte entre les mains du juge d’instruction de garde contre certaines personnalités congolaises dans le cadre de l’affaire du massacre des adeptes du mouvement politico-religieux Bundu dia Kongo (BDK). L’avocat bruxellois a poursuivi en disant que Lundi 31 mai dernier, soit quarante-huit heures avant sa mort tragique, Floribert Chebeya Bahizire lui demandait, via un courrier électronique, de déposer ladite plainte tout en signalant que la «VSV» allait se porter partie civile.
Comme vous le savez, des membres de «BDK» ont été tués en janvier 2007 et février-mars 2008, dans la province du Bas-Congo, par des éléments de la police nationale. Cette affaire a été mise sous le boisseau jusqu’à ce jour.
Chebeya aurait fait part, à cet avocat,  de l’intention de la «VSV» d’intenter un procès contre les responsables de ces massacres. C’est le cas notamment de Messieurs Denis Kalume Numbi (ministre de l’Intérieur au moment des faits), John Numbi Banza Ntambo, Inspecteur général de la police nationale et Raus Chalwe Ngwashi, Inspecteur provincial de la police au Bas-Congo.
Ces personnes avaient organisées et exécutées les tueries massives dont ont été victimes des membres de BDK.
Le directeur exécutif de VSV aurait aussi précisé que son association avait retrouvé un certain nombre de parents des victimes, disposés à se constituer partie civile.
Si les révélations de cet avocat sont vraies, il y a lieu d’établir la complicité des hommes du pouvoir congolais dans cet assassinat de Floribert Chebeya. Denis Kalume, John Numbi et Raus Chalwe Ngwashi sont comptés parmi les hommes très influents du pouvoir Kabila.
Un procès sur cette affaire risque d’être riche en rebondissement.
L’affaire Chebeya interpelle sur la capacité des institutions du pays à protéger les citoyens congolais et leurs biens. Des mauvaises langues vont jusqu’à affirmer qu’en l’absence de la Monuc c’est un régime de terreur qui sera mis en place en RDC.
Le gouvernement congolais doit, à notre avis, démonter le contraire.
Joska

 

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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