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RDC: Monuc partira, partira pas ?

Le climat est loin d’être au beau fixe entre le gouvernement congolais et la Monuc.

Ces  derniers temps, les deux parties ont donné l’impression de se livrer à une guerre silencieuse.

Le gouvernement a exigé de la Monuc, à la fin de 2009, le plan de son désengagement progressif en RDC.

En réponse, la Monuc avait rendu public, vers fin 2009, des informations en rapport avec l’assistance qu’elle apporte notamment aux troupes FARDC. Une manière de montrer l’importance de sa présence en RDC.

Qu’est ce qui serait à la base de ce coup de gueule?

Les partisans de la Monuc soutiennent que cette divergence de vue est liée à certaines incohérences du gouvernement congolais s’agissant du traitement de certains dossiers sensibles.

La Monuc exigerait la transparence notamment dans le paiement de soldes et fonds de ménages des militaires ainsi que dans la gestion de l’assistance que cette mission de nations unies accorderait aux FARDC.

La Monuc ne digèrerait pas par exemple que des fonds alloués aux militaires ne leurs parviennent pas sans qu’aucune sanction ne soit administrée aux éventuels détourneurs.

Pour sa part, le gouvernement congolais estime que la paix étant revenue sur toute l’étendue de la RDC, la Monuc  devrait penser à son départ. Une manière de ne plus avoir un poids sur le dos.

Au mois de février 2010, le gouvernement congolais est revenu à la charge pour demander à la Monuc de présenter son plan de désengagement d’ici juin 2010.

Le Conseil de sécurité de l’ONU attend des responsables de la Monuc des propositions concrètes, à ce sujet, d’ici le premier avril 2010.

Dans l’opinion congolaise les avis sont partagés notamment à l’Est. Bien d’observateurs estiment que la paix est encore fragile dans la partie Orientale de la RDC pour accepter un départ précipité des contingents de la Monuc.

Pour eux, la Monuc exerce un pouvoir dissuasif sur des groupes armés opérant dans cette partie du Congo.

Une fois absente, les groupes armés auraient plus de facilités en face d’une armée congolaise sans moyens de résistance. Ce qui ne manquera pas de jouer sur le processus de paix en cours.

L’Est du Congo regorge plusieurs groupes armés qui attendent encore de Kinshasa la prise en compte de leurs cahiers des charges.

Des promesses leurs faites par le gouvernement congolais tardent à se réaliser.

Le départ des contingents de la Monuc peut leur servir de motivation pour tenter d’utiliser les armes comme moyen de revendication.

Sur le plan social, la Monuc a donné du travail à plusieurs milliers des congolais. Son départ aura pour effet de gonfler les rangs des chômeurs dans cette partie du pays où de nombreux jeunes se sont habitués à l’usage des armes. Le banditisme et autres vols à mains armés risquent de prendre de l’envol à l’Est du Congo avec le départ brusque de la Monuc.

Cette opinion rencontre le vœux de la Monuc de commencer par le dégarnissement de l’Ouest du Congo et de n’entamer progressivement la partie Est (dans au moins trois ans) que dans la mesure ou cela n’entravera pas au processus de paix.

Une autre opinion estime pour sa part qu’il est temps que la Monuc plie bagage après une décennie passée en RDC.

Le Congo est un état souverain dont les institutions doivent fonctionner sans interférence extérieure.

Depuis que cette mission de l’ONU est en RDC, le gouvernement semble avoir un poids sur ses épaules.

Partout où une mission de l’ONU est passée au monde, la paix ne revient pas facilement, pensent certaines gens qui estiment que les agents de l’ONU ont toujours été de quelque chose dans le pourrissement des situations sur terrain en vue de justifier les prolongations de différentes missions, intérêts obligent.

Des mauvaises langues ont souvent attribué à la Monuc le soutien aux insurgés.

C’est le cas de Goma et de Bunia où des gens ont osé affirmer que la Monuc prêtait main forte aux troupes du CNDP comme à celle de FPJC.

 

Matembele

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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