La problématique des tutsi en RDC

La problématique de tutsi congolais

Le peuple tutsi est l’un de ceux qui ont posé d’énormes problèmes à la République Démocratique du Congo les dix dernières années.

La chute du dictateur Mobutu avait pour principaux acteurs des soldats tutsi qui avaient porté au pouvoir, en mai 1997, le président Laurent Désiré Kabila après seulement sept mois de rébellion.

En août 1998, c’est encore une « insurrection » à prédominance tutsi qui avait pris l’option de s’opposer au pouvoir Kabila. Il s’en est suivi un foisonnement des rébellions à l’Est du Congo. Ce qui a poussé la Communauté internationale à envisager le Dialogue inter congolais de l’Afrique du Sud pour épargner ce pays du risque de sa balkanisation.

En 2004, Laurent Nkunda, à la tête d’une autre insurrection, le CNDP, a donné du fil à tordre au gouvernement de Kinshasa. Cinq ans durant, jusqu’en 2009, Kinshasa n’était pas arrivé à bout de cette rébellion.

Il a fallu l’intervention du président rwandais Paul Kagame, un tutsi rwandais, pour que Laurent Nkunda et son CNDP soient mis hors d’état de nuire.

Bien avant tout ceci, la cohabitation entre les tutsi et certaines tribus du Kivu notamment n’était pas du tout aisée.

Considérés comme des envahisseurs rwandais, les tutsi se confrontaient à la résistance d’autres peuples quant à leur présence sur le sol congolais.

C’est la raison principale qui avait poussé le régime Mobutu de ne pas organiser les élections locales au Kivu dans les années 80.

La récupération politique

Pour des raisons électoralistes, quelques leaders politiques de la RDC ont fait de cette affaire des tutsi congolais leur cheval de bataille. Ils présent ce peuple comme la principale source de la misère du peuple congolais. Les tutsi nous ont amené la guerre, ils spolient nos terres, ils s’ingèrent dans les affaires politiques de notre pays, ils pillent nos ressources… tels sont des discours développés pour charmer la population. Une manière de justifier les échecs des gouvernants congolais.

C’est à croire qu’il suffit de faire partir les tutsi du Congo pour que tout marche bien dans ce pays.

Le peuple avait vomi Mobutu avant que l’AFDL ne commence sa campagne en 1996. Ce sont les contradictions au sommet de l’AFDL qui ont occasionné la fissure à la base de création de la rébellion du RCD en 1998 avec toutes ses conséquences.

Laurent Nkunda et son CNDP n’étaient une sorte de prolongation du RCD/Goma.

Plutôt que de chercher des boucs émissaires, le peuple congolais devrait s’occuper plus de la manière dont est géré son pays par des dirigeants politiques.

De l’existence des tutsi congolais

Sans entrer dans des considérations historiques, l’on peut constater que la République Démocratique du Congo regorge plus ou  moins 18 tribus  situées de part et d’autre de ses frontières avec ses neuf voisins. Les membres de ces tribus transfrontalières change, à volonté, leur nationalité selon qu’ils se trouvent d’un côté ou de l’autre de la frontière congolaise où ils ont, partout des parentés.

Un mukongo du Bas Congo n’éprouve pas beaucoup des difficultés pour se transformer en angolais ou congolais de brazzaville. Le Mululu ou lugbara de l’Ouganda se confond facilement avec celui du Congo. Le munande du Nord Kivu ne se retrouve pas étranger en territoire ougandais parmi les bakonzo.  Les bahema du congo et les toro de l’Ouganda cohabitent sans problème. Il en est de même de Ngaka, Ngandi ou Yakoma de la RDC avec ceux de la République Centre Africaine.

Les exemples sont légion.

Pourquoi le problème se pose-t-il pour le tutsi ?

La pauvreté, le manque d’emploi, la mauvaise redistribution du revenu national, l’accès difficile aux soins de santé et à l’éducation, les salaires de misères, le délabrement du tissu économiques et des voies de communication en RDC sont-ils des conséquences de la présence tutsi sur le sol congolais ?

Il y a sûrement une grande par des congolais eux même et leurs dirigeants politiques.

Dans ce monde devenu un village planétaire, il faut plutôt prêcher la cohabitation pacifique des peuples.

Loin des considérations ethniques, tribales, raciales ou de nationalité, la RDC a besoin d’une main d’œuvre abondante et des hommes travailleurs et productifs pour sont développement.