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Kayumba Nyamwasa: Pourquoi j'ai fui le Rwanda

Général Nyamwasa le recherché.

 

Par  Grace Natabaalo, le 05 mars 2010

 

L’ancien chef d’Etat Major de l’armée rwandaise, qui est maintenant en exil en Afrique du Sud, a nié  comploter un coup contre Kagame.

S’exprimant sur la Voix de l’Amérique,  pour la première fois depuis sa fuite après son  transit par l’Ouganda la semaine passée, Nyamwasa a aussi nié avoir des ambitions politiques pour renverser Kagame. Le Général Nyamwasa a joué un rôle clé dans l’Armée Patriotique Rwandaise depuis la guérilla qui a porté Paul Kagame au pouvoir en 1994.  Il est reporté que ses ambitions politiques variées ont fini par l’éloigner de la confiance du président Kagame. Il a énuméré les raisons qui l’on poussé à fuir une révolution qu’il avait pourtant servi au départ.

 

M. Nyamwasa, le gouvernement rwandais a allégué que vous êtes derrières les récentes attaques à la grenade survenues à Kigali. Quelle est votre réaction ?

 

C’est de la propagande malicieuse. Du harcèlement. J’ai connu des harcèlements quand j’était au pays et ils veulent étendre ce harcèlement même quand je suis dehors.

 

Quelle est la situation de votre famille restée en Inde. Votre épouse est passée à la radio pour déclarer qu’elle était en résidence surveillée.

 

 Certes. C’est une situation grave. Nous étions, comme famille, envoyés en Inde pour représenter le pays. C’est déplorable que ma famille qui n’a rien à faire dans les accusations portées contre moi soit harcelée. Ceci vous montre quelle sorte de régime nous avions servi.

 

Parlez nous de la genèse de vos déboires avec le gouvernement de Kigali.

 

Je ne suis pas le seul. Regardez la renversement de la situation de tous ceux qui ont avaient servis ce régime. Rencontrez ceux qui ont travaillé avec le Président Kagame et demandez leur combien sont encore avec lui. Si tous ont été mauvais et que lui seul ait été bon, le Rwanda n’a pas d’avenir.

 

Avez-vous été questionné par la sécurité rwandaise avant votre départ ?

 

Pas du tout. J’ai été questionné par un groupe de gens mis ensemble pour me traquer. C’était pour me provoquer et avoir des arguments pour mon éventuelle arrestation.

S’il ils disent que j’ai été questionné par un quelconque service de sécurité, ce n’est pas correcte.

 

Que pensez vous être à la base de tout ceci ?

 

Le régime de Kigali est tombé dans une totale dictature. Et vous savez que le pouvoir absolu corrompt absolument. Dans ce cas, vous ne devait pas avoir une opinion différente, vous n’êtes pas supposé débattre et si vous êtes perçu comme ayant une opinion différente sur n’importe quel point de vu, vous êtes considéré comme ennemi. C’est ce qui m’est arrivé.

 

Vous dites que vous aviez été questionné par un groupe des gens. Quelles sont les questions qui vous ont été posées ?

 

C’était des questions qui ne demandaient rien. La première question était que j’étais parti au Rwanda pour enterrer ma mère décédée et qu’il n’y avait pas des officiels du gouvernement lors de ces obsèques. En fait la première question était de savoir ce que j’avais fait du fait qu’il n’y avait pas des officiels du gouvernement à l’enterrement.

Pouvez vous imaginer ce genre de question à une personne qui endeuiillée ?

Et la seconde question était que j’étais parti en Angleterre pour étudier, mais j’y avais sympathisé avec des personnes rejetées du gouvernement.

Que j’ai sympathisé avec des familles de quelques derniers camarades, des choses pareilles. Toutes sortes de non sens.

 

Etes vous perçu, en quelque sorte, comme un éventuel concurrent politique pour la présidence du parti ?

 

Ça pourrait être une perception. Le fait que certains médias du palais écrivent des choses comme celle-là. Mais ça se passe dans plusieurs pays. Je n’ai aucune intention de rivaliser qui que ce soit. Même si s’était le cas, où est le mal ?

 

Vous n’aviez aucune ambition politique pour prendre la présidence du parti ?

 

Non, je crois en la démocratie. Si je voulais prendre une quelconque position dans le parti, j’aurai posé ma candidature. Mais pour être franc, cela n’a jamais été dans mes intentions. Tout ce que j’essaie de vous dire c’est que même si cela était le cas, ce qui ne l’est pas, ce ne constituerait pas un problème dans ma vision.

 

Pourquoi n’êtes vous pas resté à Kigali après votre questionnement par le service de sécurité. Avez-vous pensé que cela allait aggraver la situation ?

 

Aucune agence de sécurité ne m’a questionné. Le Secrétaire Général du Parti n’avait rien à faire avec la diplomatie. Il n’est pas le Ministre des affaires étrangères, il n’est pas le Président.

En premier lieu, il n’a jamais eu aucun droit pour me questionner. Si vous regarder les gens qui étaient dans la réunion, certains étaient des ministres, membres de parlement et officiers de la police. Il n’y avait rien comme organe de sécurité. C’est pourquoi je vous ai parlé d’un groupe d’opérateurs, des adeptes qui son là pour se positionner et marginaliser les autres.

 

C’était essentiellement une réunion des membres du parti au pouvoir qui vous ont invité d’y prendre part et aucune question ne vous a été posée par une agence de sécurité ?

 

Oui, cela est correct.

 

Tu as décidé que tu pouvais t’extraire toi-même de cette situation ?

 

Oui

 

 

Plusieurs fois, il y a ce type de départ du Rwanda. Les parties incriminées tentent de fuir le pays. Pourquoi ?

 

C’est parce qu’ils n’ont pas foi dans la justice, pas de foi dans le gouvernement et les institutions. Puisque vous n’avez pas foi, vous allez chercher la justice où elle est.

 

Mais  certains pourraient dire que vous avez servi ce pays pendant de décennies et c’est seulement maintenant que vous vous rendez comme de ce qui s’y passe parce que vous êtes victime. Ceci est il arrivé dans le passé ?

 

Oui, exactement c’est pourquoi j’ai fui. Parce que j’ai essayé de demander aux gens de faire de reformes, d’avoir des institutions assez fortes pour les défendre et ils sont encore marginalisés et monopolisés. C’est pourquoi j’ai quitté. Si j’avais foi dans les institutions, je serai resté.

 

Avez-vous l’espoir que votre femme et vos enfants vont vous rejoindre ?

 

C’est difficile. Elle est brave et pourrait être en mesure de le faire.

 

Avez-vous atteint le Ministre des affaires étrangères, supposé votre chef, pour lui parler de cette question avant votre départ ?

 

C’est une nouvelle entrant qui a besoin de protéger sa position. Que pouvez vous attendre d’elle ?

 

Quel est ton futur ? Que va tu faire ? Que pouvons nous attendre dans les mois ou années à venir ?

 

Regardez cela dans cette perspective. J’ai passé mes années de jeunesse luttant pour la justice et pour l’unité du peuple rwandais. Maintenant ça va devenir difficile par ce que je suis loin.

 

Avez-vous planifié rentrer au pays n’importe quand très bientôt ?

 

Non. Si j’en avais l’intention je n’aurai pas sollicité ces papiers (passeport SA)

 

Si l’opportunité se présentait d’elle-même et que vous soyez assuré de votre sécurité pourriez vous rentrer pour travailler dans la politique ?

 

Cela n’a jamais été mon intention parce que une personne ne change pas beaucoup. Je ne pense pas que je sois le sauveur.

 

Que pensez vous des allégations qui disent que vous concoctez un coup d’Etat ?

 

Nous étions habitué à entendre ces choses même pendant le régime de Habiarimana. Les dictateurs disent toujours cela.

C’est pour intimidé le peuple, intimidé tout celui qui tente de hausser sa voix. C’est essentiellement des intimidations. Les régimes dictatoriaux diront toujours cela comme au Zibambwe et en Corée du Nord.

 

Etes vous assuré de votre sécurité en Afrique du Sud ? Pourquoi n’étes vous pas parti en Ouganda ou dans un autre pays voisin ?

 

La proximité entre l’Ouganda et le Rwanda allait poser des problèmes entre les deux pays. Ensuite, le système judiciaire auquel je pourrai être assujetti était en perspective quand je venais.

 

Traduit de l’anglais par l’équipe du journal Le Millénaire

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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Commentaires

  • anonyme

    1 anonyme Le 06/04/2010

    c'eat vraiment drole et inquiettant voir des telles personnalites quitter ou sortir de la sorte.
    Que Dieu protege le Rwanda.

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