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Congo: Cinq années de démocratie au sommet

Joska Kaninda Joseph Par Le 12/03/2010 0

En Afrique, la démocratie se confond avec la tenue des élections, quelque soient leurs qualités reprochables.

La RDC ne fait pas exception à cette règle.

Après la tenue du dialogue inter congolais, tenu en 2002 en Afrique du Sud, les élections passaient pour la seule manière régler les problèmes de ce géant au centre de l’Afrique.

Le gouvernement de transition de l’époque n’avait pour principale mission que l’organisation des élections générales dans ce pays post conflit.

Et la communauté internationale poussait sur le bouton à cet effet.

Sans tenir compte de tous les préalables qu’il fallait  remplir avant la tenue de ses élections (formation d’une armée nationale, recensement générale des populations, ….) l’on est passé vite à la besogne.

L’ordre même de l’organisation de ses élections a été renversé.

Les élections locales, qui devraient être tenues avant toutes les autres, ont été classées en derniers lieux en 2006. L’on s’est précipité sur les élections présidentielle et législative.

Depuis, le peuple congolais attend toujours l’organisation des élections locales.

La commission électorale indépendante avait avancé des raisons des finances pour justifier le retardement des élections locales.

Le premier mandat présidentiel tant déjà à sa fin sans qu’il y ait des assurances quant à la tenue de ces scrutins.

La démocratie, comprise comme le choix des dirigeants par le peuple au travers des élections, ne ce sera donc exercée qu’au sommet (à la présidence, à la députation nationale et à la députation provinciale.

A la base, le pouvoir en place a imposé ses hommes comme administrateurs des territoires, bourgmestres et autres maires des villes.

Plus ces élections locales seront retardées, mieux cela vaudrait pour le pouvoir en place.

Des élections locales devraient permettre aux partis politiques qui ont pignon sur rues en RDC de faire élire leurs hommes à la tête certaines entités administratives. Ceci devrait, en principe,  faciliter aux formations politiques, notamment de l’opposition, d’avoir des fiefs électoraux et de les contrôler effectivement.

Si jusqu’aux échéances électorales de 2011, ces élections n’ont pas lieu, toutes les entités électorales seront sous l’emprise des hommes nommés par le pouvoir en place. Ce qui ne pourra que le réconforter.

Une bonne démocratie devrait s’enraciner à la base.  Permettre aux habitants des différentes contrées du pays de se choisir des dirigeants à même de prendre en compte leurs aspirations. Le Congo vit une sorte de démocratie au sommet et une dictature à la base.

 

Joska Kaninda

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