Alors que le FPR célébrait la désignation de Paul Kagame comme candidat à sa propre succession
aux prochaines élections le 15 mai 2010, dans la soirée, Kigali a été encore une fois frappé par deux
attentats à la grenade. Ce sont les quartiers populaires de Nyabogogo ,au centre ville, qui étaient
visés faisant, officiellement, un mort et 28 blessés.
Ces explosions sont perçues comme des signaux forts des opposants au Président Paul Kagame en vue de lui prouver qu’ils sont capables de déjouer son dispositif sécuritaire et frapper là où il s’attend le moins. Pour ce réseau invisible mais actif, Kagame a intérêt à comprendre rapidement le message et recadrer sa façon de gérer le pays s’il veut réussir son prochain mandat.
Pas qu’ils souhaitent le changement du régime mais plutôt son humanisation qui suppose une ouverture au dialogue au sein du FPR. Ces opposants, jadis proches de lui, sont capables du pire, à tout moment et seraient au cœur même de son dispositif sécuritaire. Certaines sources font croire que ce même samedi 15 mai 2010 les caméras de surveillance n’avaient pu fonctionner au stade de Amahoro. Si cette information s’avère vraie, il faut donc avouer que Paul Kagame n’a plus la bonne maîtrise de son dispositif sécuritaire. A voir seulement la manière dont le chef de l’Etat rwandais était ceinturé ce jour là par des gardes du corps, l’on ne peut pas se douter ce cet état de chose.
Cet homme, qui prétend être proche de son peuple, était pratiquement à une bonne distance de ses proches collaborateurs grâce à un cordon sécuritaire bien musclé.
Il faut reconnaître malgré tout le courage de Paul Kagame qui, en dépit d’une tension latente, à laisser le FPR organiser une manifestation monstre pour la présentation de sa candidature aux prochaines élections. Cet événement a permis de constater l’engagement des proches du régime qui, à l’occasion, rivaliser d’ardeur pour ce début de campagne.
Surprise, sur la liste des membres de l’équipe de campagne publiée ce jour figuraient des noms d’anciens caciques du pouvoir considérés mis à l’écart pour leurs ambitions ou complicité avec des généraux suspectés. C’est le cas de Charles Murugande, Damien Habumuremyi et James Musoni.
Peut être que Kagame a éviter de se mettre sur le dos tous ses anciens proches collaborateurs. Une récupération en douceur des anciens fidèles mis au garage permettra à Kagame de se rassurer une fois réélu. Les explosions étaient une sorte de mise en garde contre Kagame qui ne devrait pas prétendre se présenter comme le candidat préféré de tous Rwandais.
Il y a un mois, Kagame venait d’arrêter les généraux Karake et Muhire dans le but manifeste de neutraliser le noyau ambitieux au sein des RDF en prouvant aux plus sceptiques que rien ne pouvait se faire aussi longtemps que c’est lui qui détient les manettes du pouvoir.
Pour besoin de campagne, une récupération politicienne de ces explosions a été organisée par le pouvoir à travers la visite de Kagame aux blessés internés aux frais de l’Etat dans différents hôpitaux de Kigali.
Nombreux sont ceux qui pensent que malgré tout ce qui arrive présentement à Paul Kagame, ce Président Rwandais a, tout de même, les mérites d’avoir contribué pour un certain développement de ce pays pauvre.
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