Des réactions fusent de partout depuis l’assassinat de Floribert Chebeya le mercredi 3 juin dans des circonstances qui restent encore à élucider. L’ONU, les Etats-Unis d’Amérique, la France, la Belgique, la société civile de la RDC, la Conférence Episcopale de la RDC, l’Amnesty International, les activistes de droit de l’homme à travers le monde on condamné cet assassinat et exigent des enquêtes indépendantes pour faire toute la lumière sur cette affaire macabre.
Le département d’Etat Américain est allé jusqu’à soupçonner l’implication du gouvernement congolais dans cet odieux assassinat.
Comme pour dire que le gouvernement congolais doit jouer franc jeux dans cette affaire. Diligenter une commission d’enquête indépendante et établir des responsabilités.
Tout autre agissement risque de faire inscrire la RDC dans le registre des états qui marchent sur les droits de l’homme avec toutes les conséquences que cela peut comporter.
Nul n’ignore que dans un passé récent le Congo, alors Zaïre de Mobutu, s’était plongé dans un isolement diplomatique à cause de l’affaire « Lititi Mboka » de l’université de Lumbabashi.
En effet, en 1989 des incidents avaient eu lieu à l’Université de Lumbashi et occasionné mort d’étudiant. Le gouvernement de l’époque n’avait pas facilité les choses aux enquêteurs internationaux qui voulaient voir claire dans ce dossier. On connaît la suite. Le Zaïre de Mobutu a été isolé diplomatiquement et certaines coopérations bilatérales ont été rompues avec des pays de l’occident. Le pouvoir de Mobutu en avait subi le coup. C’était l’un des points qui avaient milité à l’affaiblissement du pouvoir de Mobutu.
Le pouvoir Kabila a intérêt à jouer franc jeu et démontrer qu’il n’est pas impliqué dans cette salle affaire en cette période où le pays s’apprête à fêter le cinquantenaire de son indépendance et à une année des élections générales prévues pour 2011.
Surtout que les promesses faites lors de la dernière campagne présidentielle tarde à se réaliser. La grogne social est à son comble : salaires de misère et irréguliers, chômages patent, accès difficile à l’eau et à l’électricité, accès difficile aux soins médicaux, conditions de vie précaire…
Il faut éviter d’avoir la société civile sur son dos.
Les Mobutistes savent combien la société civile avait malmené leur pouvoir.
Déjà, la société civile menace de boycotter les festivités du cinquantenaire si la lumière n’est pas faite sur la mort de Chebeya. Il faut prendre cette déclaration très au sérieux. Pas plus tard qu’au mois de mai dernier les populations de Beni et Butembo avaient boycotter le défilé de la journée internationale du travail sur demande de la société civile.
Alors même qu’il n’est pas encore parvenu à rétablir la paix sur l’ensemble du pays, le pouvoir Kabila doit éviter de faire face aux manifestations de rue convoquer par la société civile. La répression des telles manifestations, avec des bavures policières qui s’en suivent toujours, va achever de confirmer la cruauté du régime. L’insécurité qui en sera la conséquence va empêcher à certaines hautes personnalités de répondre à l’invitation du cinquantenaire.
Ceux qui ont mis fin à la vie de Chebeya auront œuvrer pour la discréditation du pouvoir Kabila. Il appartient au pouvoir de se disculper et de nouer des bons rapports avec la société civile.
Joska
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