Elles sont plusieurs centaines, des femmes congolaises abandonnées avec enfants en Ouganda. C’est à la faveur du retour en Ouganda, en 2004, des contingents ougandais qui avaient envahis la RDC lors de la dernière rébellion que ces congolaises se sont retrouvées dans ce pays étranger. Elles avaient suivi leurs maris ou concubins, des soldats ougandais.
Arrivés dans leur pays, de nombreux soldats ougandais avaient vite fait de renouer avec leurs femmes restées en Ouganda abandonnant ainsi ces congolaises à leur triste sort.
Leurs maigres revenus mensuels ne leur permettaient pas d’entretenir plus d’une femme.
Des congolaises ont ainsi commencé à mener une vie dure dans ce pays étranger.
Aux d’avril et de mai 2010, quelques médias ougandais ont relayé la détresse de ces femmes congolaises. Dans la région de Gulu plus de 500 congolaises abandonnées vivent de la prostitution et de la débrouille. Leurs maris, des soldats ougandais, ne subviennent plus à leurs besoins. Pire, même les enfants issus de leurs liens sont délaissés par leurs pères Ougandais.
Au mois d’avril 2010 le quotidien ougandais the Monitor révélait que les autorités administratives de Gulu avaient demandé à ses femmes de rebrousser chemin à défaut de rejoindre les camps de réfugiés. Cette mesure visait la protection des populations ougandaises de la propagation du sida consécutive à la prostitution de ces femmes.
Le même quotidien affirmait que ces congolaises avaient dit niet à leur rapatriement forcé arguant qu’elles ne pouvaient retourner dans leur pays avec des enfants étrangers. D’autres, infectées par le Sida ne trouvaient pas pourquoi elles devraient rentrer avec cette maladie en RDC pour être la risée de tous.
Surtout que pour ces sidéennes l’accès aux anti-rétrovirus serait plus facile en Ouganda qu’en RDC.
Ces femmes traumatisées ont besoin d’une prise en charge pour leur réinsertion dans la société. De sources dignes de foi nous avons appris que Jean Charles Okoto, Ambassadeur de la RDC en Ouganda aurait écrit une lettre au Ministère des affaires étrangères de l’Ouganda pour protester contre un éventuel rapatriement forcé de ces compatriotes.
Il convient que le gouvernement congolais se penche sérieusement sur cette question. Les soldats ougandais qui avaient pris des filles congolaises pour en faire des femmes et les amener chez eux en Ouganda devraient être mis devant leurs responsabilités.
A défaut de garder ces congolaises en mariage, ils devraient être contraints à les indemniser. Sinon, les deux Etats devraient se convenir pour réinsérer ses femmes dans la société et, surtout, prendre les pauvres petits enfants en charge.
Merveille Mbuyi