CMC à Djugu, Kimia mining à Mambassa : ces chinois qui exploitent impunément l’or de l’Ituri

L’exploitation illicite de l’or se porte très bien en Ituri. L’on se croirait dans un territoire sans maitres ni normes. Des individus et même des entreprises exploitent, de manière incognito, le métal jaune  de cette jeune province. Parmi eux ces spoliateurs se comptent des chinois « intouchables ».  Des hommes dont la présence en Ituri est « ignorée » par plusieurs services compétents en la matière. Dieu seul sait si leur séjour en RDC est légal. Protégés, hélas, par les éléments des Forces Armées de la République Démocratique du Congo, ces chinois sont rendus inaccessibles par toutes les structures étatiques locales.  Ils narguent les autorités locales et opèrent en violation des lois en matière d’exploitation minière en RDC.  
Les cas les plus patents sont ceux des entreprises CMC et Kimia Mining. Chapeautées par des chinois, ces deux entreprises opèrent respectivement dans le territoire de Djugu et dans celui de Mambasa. Elles se livrent à une exploitation semi-industrielle de l’or  sans se soucier du payement des redevances dues aux entités locales et, parfois, détruisent l’écosystème. 
Dans la collectivité de Baniari Kilo où exploite CMC, plusieurs voix, notamment celles des élus de l’Ituri,  se sont élevées pour décrier la destruction de l’écosystème par des exploitants chinois. L’eau de la rivière Ituri est chaque jour polluée pendant que plus de 20 kilomètres de forets ont été dévastés par ces chercheurs de l’or.  
Dans le territoire de Mambasa, des chinois de Kimia Mining exploitent en pleine réserve de faune à Okapi : un site faisant partie du patrimoine mondial à protéger. S
ignalons que des compatriotes congolais ont été déguerpis de cet air protégé sur décision des autorités tant nationales que locales  jetant ainsi plus de 43.000 jeunes dans le chômage. Alors que l’on s’époumone à faire partir des congolais de cette réserve à Okapi, voilà que des chinois y sont admis pour une exploitation illicite de l’or. Contraste.
Les autorités locales assistent impuissantes à cette exploitation illégale des ressources naturelles du Congo, des chinois bénéficiant des « parapluies » à partir de Kinshasa, pense-t-on dans les milieux aurifères de l’Ituri. 

Des tributs payés aux individus 
Si officiellement l’on faire croire que l’Etat congolais ne pige rien dans la présence de ces chinois dans les sites d’exploitation d’or, tous les indicateurs montrent clairement que certaines autorités locales tirent profit de cette exploitation illicite de l’or de l’Ituri. Nos sources indiquent que ces entreprises enveraient, périodiquement, des « colis précieux »  à quelques autorités de Bunia pour acheter leur silence. Grammes d’or, litres de carburants, vivres et même sommes d’argent sont régulièrement remis  à ces hommes influents de l’Ituri. En cas de retard de « livraison » ces autorités n’hésiteraient pas de dépêcher leurs émissaires sur les sites d’exploitations pour exiger leurs « droits ». 
Quelques personnes proches de ces chinois déclarent que ces entreprises auraient, à plusieurs reprises, déboursé des sommes importantes d’argent pour se mettre en ordre avec l’Etat Congolais au travers des personnalités bien connues mais sans réel succès. 
Joska Kaninda