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Franc Congolais : la contrefaçon se porte bien à l’Est

Tous les billets des Francs Congolais en circulation à l’Est du Congo ne proviennent pas nécessairement de la Banque Centrale du Congo.

Les marchés sont inondés par de la fausse monnaie, des billets frappés par des contrefacteurs loin de l’institution d’émission.

Des coupures de 500 francs congolais entrent aux pays par les frontières de l’Est : Aru, Mahagi, Kasindi, Ishasha, Bunagana…

Les habitants des villes comme Goma, Beni, Butembo, Bunia, Aru, Mahagi, Kisangani, Bukavu et leurs environs en savent quelque chose.

Des vendeurs de cette fausse monnaie se recrutent à Kampala en Ouganda, au Kenya à Nairobi et même loin de l’Afrique, dans des pays de l’Asie et même de l’Europe.

Le marché est très alléchant : 100 dollars américains contre six à dix billets de faux francs congolais.

Les acheteurs en provenance du Congo ne trouvent pas de la peine à faire passer cette monnaie tellement il y a des combines dans les milieux des douaniers, des banquiers, des militaires et mêmes des agents de sécurité.

Plusieurs cartons et même de containers passent les frontières avec cette fausse monnaie sous la barbe de ceux qui sont sensés sécuriser le pays, soutiennent certaines sources.

Une fois au Congo, cette monnaie est mélangée à la bonne pour faciliter sa consommation.

C’est ici que le concours des banquiers, cambistes, autorités militaires et civiles est souvent sollicité.

La paie des enseignants, fonctionnaires de l’Etat et même des militaires est parfois utilisée pour faciliter l’écoulement de cette monnaie. Il suffit, pour cela, d’avoir la complicité d’un agent payeur et le tour est joué. Ce qui pousse à croire que cette magouille est connue en haut lieu dans les sphères politiques congolaises.

Une autre partie de cette fausse monnaie est déversée dans des carrières pour l’achat des matières précieuses.

C’est l’une des raisons de l’enrichissement sans cause des quelques autorités militaires et civiles à l’est du Congo.

Le 05 mars 2010, la police Ougandaise a mis la main sur trois congolais et un carton de ces francs congolais saisi.

Ces contrefacteurs sont actuellement écroués dans les amigos de la police ougandaise à Kampala. Il n’est pas exclu qu’ils soient transférés à Kinshasa. Ce qui ne fera que des points de plus à l’équipe de l’Ambassadeur Jean Charles Okoto qui dirige la mission congolaise de Kampala qui, d’office, s’est saisie de cette affaire.

Une délégation de l’Etat Major Général de la Police aurait même été déployée à Kampala pour cueillir les trois congolais incriminés. 

Bien d’analystes estiment qu’il sera difficile d’arrêter cette hémorragie tant que l’Etat congolais n’aura pas amélioré les conditions sociales des ses agents et militaires.

Avec des salaires de misère, les autorités congolaises sont souvent tentées de se faire fortune par des voies illicites.

Un petit tour dans certaines villes de l’Est du Congo vous permettra d’être surpris par le train de vie que mènent certains officiers militaires, chefs des services de sécurité et même de l’administration publique.

Ces hommes et femmes, dont les salaires atteignent difficilement la barre de 100 dollars américains par mois, vous roulent dans des véhicules gros cylindrées, construisent des grandes villas et mènent une vie de bourgeois.

De là penser à leur implication dans des magouilles, il n’y a qu’un pas facile à franchir.

L’opinion congolaise de Kampala est surprise par  cette mobilisation tardive de la police congolaise quant on sait que cette pratique date d’il y a plusieurs années. Un carton des francs congolais ne représente rien devant des nombreux containers que l’on dit être passés sans que rien ne soit fait.

L’arrestation des ces contrefacteurs en Ouganda témoigne de la volonté de ce pays d’harmoniser ses rapports avec la RDC. Kampala a aussi mis aux arrêts un certain Tcheni qui se veut leader de l’URC et interdit de séjour en Ouganda le ténor de FPJC monsieur Sharif Manda.

Il va sans dire que le pays de Yoweri Kaguta Museveni veut charmer Kinshasa pour des intérêts liés à l’exploitation du pétrole dans le lac Albert.

 

 

Joska Kaninda

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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