FUIYANT DES TRACASSERIES ET DES SURTAXATIONS,

La tâche n’est pas facile pour les investisseurs qui décident d’implanter leurs entreprises à l’Est du Congo. En plus des infrastructures de base (voies de communication, électricité, adduction d’eau,….) qui sont en mauvais état dans cette partie de du pays, l’Etat ne semble pas avoir une bonne politique de la promotion des petites et moyenne entreprises.
Le patron de l’entreprise TAKENGO, l’entrepreneur Arsène Katsuva est l’un de ceux qui ont expérimentés les difficultés de l’implantation d’une entreprise notamment à Beni dans la province du Nord Kivu.
C’est depuis environs 10 ans que cet homme d’affaire s’est investi dans l’implantation d’une fabrique de vin, liqueur et jus dans la ville de Beni. Il y emploie plus ou moins 350 travailleurs et son vin Takengo s’est, petit à petit, imposé auprès de nombreux consommateurs de l’Est du Congo et même des pays limitrophes. 
Hélas, nos limiers ont surpris Arsène Katsuva entrain de monter une autre usine de fabrication de vin, liqueur et jus à Kampala en Ouganda.
Des machines neuves y sont déjà montées à Kawempe Bwaise.
Dans les jours qui suivent les premiers produits TAKENGO seront sur les marchés ougandais.

Cet entrepreneur s’est confié à nous : je suis entrain de transplanter petit à petit mon usine de Beni. Les conditions de travail sont rudes à Beni : difficulté d’accès à l’eau, manque de l’énergie électrique et surtout tracasseries administratives et douanières. L’Etat Congolais ne protège pas les Petites et Moyennes entreprises. Nos produits, bien que protégés, sont piratés sans que l’Etat ne bronche.
Des facilités ne sont pas accordées aux investisseurs congolais en RDC, a-t-il poursuivi. Ce n’est pas facile d’avoir accès à un financement dans ce pays contrairement à ce qui est vécu en Ouganda où des partenaires sont prêts à vous prêter mains fortes.
Faisant une petite comparaison monsieur Arsène a fait remarquer par exemple que son entreprise vient d’importer deux machines pour l’usine de Kampala. Pour toutes taxes, elle n’a déboursé que près de 2.000 dollars au titre de TVA qui lui seront d’ailleurs remboursés. Au Congo s’aurait été une pluie de taxateurs qui allaient se déverser sur TAKENGO sprl.
S’agissant de l’énergie, il vient de payer aussi plus ou moins 2.000 dollars pour trois mois alors qu’ à Beni son entreprise consomme en moyenne un fut de carburant par jour, soit 2.000 dollars chaque 10 jours.
En Ouganda, les nomenclatures des taxes sont connues et les services taxateurs moins nombreux contrairement au Congo où pratiquement chaque jour vous recevez un agent taxateur dans votre bureau.
La douane décourage les investisseurs avec des taxations excessives et même fantaisistes en lieu et place de les encourager.
Monsieur Arsène Katsuva se rappelle avoir fait des correspondances avec plusieurs instances congolaises en vue de demander des facilités. Mais ces correspondances sont restées sans suite.
Il reconnaît, néanmoins avoir eu l’honneur de recevoir la visite de l’Ambassadeur du Congo à Kampala dans ses installations de Kawempe Bwaise dans cette capitale ougandaise.  De se propres dires, Jean Charles Okoto a été un peu choqué de constater cette transplantation, en Ouganda, d’une entreprise pourtant déjà en activité à Beni en RDC.
Arsène Katsuva est pourtant prêts à plier bagages est rentrer dans son pays la RDC, si l’Etat Congolais donne des signes de protections des petites et moyennes entreprises.
Cela passe aussi par le bon paiement des agents taxateurs et par la sanction des fautifs.
Il espère que le chef de l’Etat Joseph Kabila ne manquera pas de comprendre la nécessité d’encourager l’installation, au Congo, des petites et moyennes entreprises puisque c’est l’une des voies pour résorber le chômage, l’un des chantiers qu’il s’est fixé.
Le départ de TAKENGO sprl de Beni va renvoyer plusieurs personnes au chômage et son installation à Kampala va procurer de l’emploi plutôt aux ougandais.

Joska