Depuis les attaques du Centre d’Instruction Militaire de NYALEKE la nuit de samedi à dimanche 25avril2010, les paysans agriculteurs habitant les périphéries de NYALEKE/BENI vivent une forme de persécution qui risque d’endeuiller nombreuses familles de Beni.
En effet, les agriculteurs de Beni ayant leurs champs autour du camp de NYALEKE sont en ces jours assimilés aux May-May accusés par les FARDC d’avoir perpétré ces attaques au Centre de Brassage de NYALEKE. Des attaques qui avaient mises à feu et à sang ledit Centre d’Instruction Militaire.
De toutes les façons tout le monde a déploré ces attaques terroristes dirigées contre l’armée régulière. Seulement, personne ne comprend que l’armée, censée sécurisée la population contre ces terroriste, soit celle qui prend pour ennemi les paysans sous sa protection.
C’est le paradoxe qui se vit malheureusement ce moment à Beni où les hommes ne savent plus accéder à leurs champs.
Et, comment cela se passe-t-il ?
Juste après les attaques, les militaires de NYALEKE avaient exigé à chaque agriculteur de payer un JETON d’accession à son champ, sous prétexte que celui-ci différencierait le paysan de l’ennemi en errance dans les périphéries.
Curieusement, ledit JETON n’avait qu’un caractère lucratif et avait généré des milliers de dollars aux hommes de troupe qui avait fixé son prix entre 3 et 5$.
Les militaires en avaient trouvé leurs compte et ne pouvaient un seul instant attendre de bonne oreille toute tentative d’interdire la pratique.
Mais comme l’affaire venait de faire trop de bruit au niveau local, l’Autorité Urbaine, sous pression, avait pris le courage de mettre fin à la pratique à l’occasion d’une réunion de sécurité élargie à la Société Civile.
Visiblement, la Décision visant à interdire toute vente du JETON aux paysans n’avait pas enchanté les militaires qui ont vu, du coup, des sous se volatiliser.
Et pour se venger, les militaires de NYALEKE ont interdit depuis peu les paysans à accéder à leurs champs. Ceux qui prennent le risque d’y aller se voient ravir tous leurs vivres ou tabasser sans pitié et ils ne sortent du géol militaire que moyennant payement de fortes amandes.
En dépit des cris d’alarme des victimes, les autorités militaires de Beni se déclarent ne pas être au courant de tout ce qui se passe et promette sans rien faire qu’elles s’impliqueront. En réalité, elles connaissent ce qui se passe mais elles font semblant d’ignorer. C’est la nouvelle stratégie qui a été mise en place pour administrer autrement la vengeance. Le défi c’est de voir pareil acte se produire et s’enraciner la veille du Cinquantenaire de l’indépendance.
Alfred Lwamba