Dungu, territoire oublié par les autorités congolaises ?

Un petit tour dans le territoire de Dungu suffit pour vous convaincre de peu d’intérêt que le gouvernement accorde à  cette partie de la RDC. Les bâtiments administratifs en état de délabrement très prononcé,  l’absence de société de distribution d’eau et d’électricité, la carence sur les marches des produits de consommations des premières nécessité, l' enclavement,… bref, la présence de tout ce qui ne permet pas le mieux être de l’homme.
Dans ce territoire sanctuaire des rebelles ougandais de la LRA, l’accès aux soins de qualités, à  la bière, au transport par véhicule ou par moto est l’apanage de seuls agents de la Monusco et les fonctionnaires des agences des Nations Unies ou des ONG y installées.
Les véhicules des particuliers et autres hommes d’affaires locaux se comptent aux bouts des doigts.  Le prix de la bière, 3500 FC par bouteille, pousse le commun de mortel à se replier sur les boissons locales.  La détention d’un vélo est un indice de mieux être à Dungu.
Plongée dans l’insécurité totale, faute d’électricité, la population ne sait même pas s’adonner à  l’agriculture, tellement c’est risquant de s’aventurer à plus de 5 kms dans la forêt pour cultiver. Conséquence, les produits vivriers et maraichers coutent cher.
Le seul hôtel construit en durable, l’hôtel La Colombe, ne dispose que de cinq chambres en plus que c’est encore un chantier. Les restes sont des huttes en pailles.
Pour palier  à cette carence, les agents de la Monusco, des agences de l’ONU et des ONG ont aménagé des lieux spécifiques pour accueillir leurs visiteurs.
De nuit, dans l’obscurité totale, le seul lieu de retrouvaille c’est devant une alimentation de fortune dénommée Maliamungu. C’est là que les VIP de Dungu se retrouvent pour partager un pot de vin. Les autres se rencontrent  chez madame Perpétue, dans une paillotte en paille.  
Les maisons de transfert d’argent ? Il n’en existe aucune.  Ce qui complique la prise en charge des agents électoraux de la CENI sensés toucher leurs salaires à travers les agences de SOFICOM. Pour surfer sur Internet, il faut se rendre à la mission catholique, chez des Prêtres. A défaut, c’est à  la Monusco, dans les Agences de Nations Unies ou chez des humanitaires. 

Ce n’est pas facile d’effectuer une communication téléphonique à  Dungu Centre. Le réseau téléphonique est tout le temps perturbé au point que vous pouvez passer toute une journée sans communication.  
Dans cette sorte de jungle, ça fait des lunes que les autorités administratives n’ont jamais visité certaines contrées. C’est le cas de la localité de Sambia où les habitants auraient décrété un embargo contre toutes les autorités administrative quelque soit leur rang. Contraints par le manque des frais de fonctionnement et l’Insécurité, les autorités administratives peines à faire l’itinérance dans le territoire de Dungu.
Les habitants de Dungu n’ont pas une bonne connaissance de l’Office de route et très peu ont une idée sur le FONER (Fond National pour l’Entretien des routes). Comme pour dire que les routes de ce territoire ont toujours été oubliés s’agissant de leur entretien. Dans ce coin de la RDC, la télévision est une affaire des hommes nantis qui, seuls, peuvent se procurer une antenne parabolique.
Les partis politiques sont quasi inexistants à  Dungu. La population est sous l’emprise de la société civile, la seule structure qui essaie de l’organiser et de l’encadrer.
Même alors que la population de Dungu a subit les affres des rebelles ougandais de la LRA, l’assistance du gouvernement congolais à  son égard ne semble pas avoir contenté les habitants de Dungu.  Certains d'entre eux vont jusqu'à croire que ces rebelles ougandais seraient venus en RDC sous l'nvitation de certaines autorités congolaises.
Quelles sont les chances de l’actuel Chef de l’Etat de se faire réélire à Dungu aux prochaines élections ? A cette question, un notable de Dungu répond de manière prudente : les réalisations ne sont pas très visibles.

Matembele