Est de la RDC : quand l'armée nationale se transforme en agresseuse

Le mois de juillet 2010 aura été d’une tension rare dans l’espace Beni-Lubero en province du Nord Kivu. Les habitants de cette partie de la RDC ont fait face à des assassinats des commerçants dans la ville de Butembo et des affrontements entre les FARDC et les éléments ADF-NALU dans la région de Beni.
Les conséquences y ont été très néfastes en terme de déplacés de guerre , des tueries, viols des femmes et jeunes filles, pillages de biens de la population…
Des nombreux témoignages recueillis auprès des populations locales, les FARDC ont participé, dans une large mesure, aux malheurs des populations de cette région.
Plusieurs langues affirment que les assassins de Butembo étaient, pour la plus part, porteurs des uniformes FARDC. Les attaques sur le tronçon Beni-Kasindi sont attribuées aux soldats loyalistes de la RDC. Il en est de même des pillages du petit bétail et des biens des populations.
Pour la société civile de Beni, cela est du au mauvais encadrement des militaires qui opérent dans cette partie du Congo.  Ces hommes en uniformes éprouveraient des difficultés pour être aprovisionner en ration alimentaire. Leurs soldes déjà insuffisants leur parviennent avec peine. La logistique militaire n’était pas à sa hauteur lors de ces opérations au point que les militaires arrivaient à manquer même le moyen de transport. Conséquence : les fusils ont été retournés contre les populations civiles en guise de réprésaille contre leur hypothétique accointance avec l’ennemi. Plusieurs vies humaines ont été ainsi sacrifiées, des greniers des paisibles populations dépuillés de leurs contenus, poules et chèvres emportées par des militaires affamés.
Le transport des effets militaires était assuré par des villgeois qu’ils prennaient en otage à cet effet.
De quoi surprendre une population sensée pourtant être sécurisée par la même armée.
Pour mettre la population à l’abri des tracasseries militaires des initiatives  locales ont été prises pour répondre aux bsesoins des soldats. Les membres de la FEC et de la société civile de Beni ont entrepris d’organiser des collectes afin de nourrir les militaires et pourvoir à leur moyen de déplacement.
A ce sujet, l’honorable Jean Louis Kyaviro n’avait pas tardé à  s’exclamer. Cet élu de Beni ne comprend pas comment l’Etat Congolais pouvait organiser des opérations militaires dans le territoire de Beni en oubliant la nécessité de prendre en charge les troupes engagées dans les différents fronts. Que les populations prennent en charge des soldats aux fronts, Kyaviro trouve cela paradoxal. Ainsi, avait-il, dans une déclaration de presse, invité les décideurs  à améliorer la prise en charge des militaires engagés dans les différents fronts et ceux en poste dans la région de Beni-Lubero tout en demandant à la population de se désolidariser des rebelles ougandais ADF-NALU.
Pour ceux qui connaissent l’armée congolaise, les épaules galonnées de cette armée profitent souvent des moments des conflits pour faire fortune sur les dos des soldats. Ils détournent des fonds, rations militaires et autres biens sans crainte. Ce qui laisse penser à une chaine de complicité.

L’ANR empêche aux commerçants nande de pleurer les leurs

Pour avoir invité les commerçant nande de Goma a observé une journée «  boutiques fermées » en mémoire de deux opérateurs économiques assassinés dans la même ville, Maitre Fataki a été écroué au cachot de l’ANR dans ce chef lieu de la province du Nord. C’était au milieu du mois de juillet dernier. Il était reproché à ce président de la communauté Yira de Goma une attitude subversive.
Il a fallu l’intervention des députés du Nord Kivu avec en tête l’honorable Jean Louis Kyaviro pour que Maitre Fataki soit élargi.
En effet, les élus de Beni s’était déportés au bureau du Vice- Premier Ministre Lumanu pour faire pression. C’est à cette même occasion que les élus de Beni avaient demandé et obtenu la venue à Beni du Ministre de la Défense accompagné du chef d’Etat Major Général des FARDC et du Chef d’Etat Major des Forces terrestres pour s’enquerrir de la situation sur terrain.
Malheureusement, cette délégation n’a pas rencontrer la société civile du territoire de Beni qui, pourtant, pouvait l’aider à mieux cerner les réalités du terrain.
Devant l’ampleur de la situation prévalant sur le tarrain, l’honorable Kyaviro a invité les politiciens du Nord à plus d’harmonie car, selon lui, leurs divergeances de vues risquent d’influer négativement sur l’évolution de la situation sur terrain.
Qu’une armée nationale s’attaque aux paisibles citoyens et que les services spéciaux empêchent aux populations de pleurer leurs morts, il y a quelque chose qui ne va pas dans ce pays. Pendant le mois de juillet dernier les populations de cette partie du Congo ont eu l’impression d’être en face d’une armée d’occupation, des troupes d’agression.
Au regard de ce qui précède, l’élite du Nord Kivu et spécialement celui de l’espace Beni-Lubero devrait tirer la leçon qui s’impose. L’heure est à l’éclosion des jeunes talents politiques à même d’assurer un leadership politique capable de défendre les intérêts du milieu.

Matembele