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l'Etat de siège: entre confiance et méfiance.

5 abdallah pene mbakaDans la province de l'Ituri comme dans celle du Nord Kivu, certaines voix se lèvent pour exiger l'arrêt de l'Etat de siège. Des déclarations sont faites dans des médias et  des manifestations, dites  « pacifiques », sont organisées notamment dans le Nord Kivu contre cette mesure exceptionnelle prise par le chef de l'Etat. Les autorités militaires établies et cerains députés nationaux sont pris en partie par ceux qui veulent en découdre avec l'état de siège.
pour eux,  les députés nationaux ne doivent plus renouveler l'état de siège. Les raisons ne manquent pas pour justifier cette attitude. 
La persistance des tueries,  les violations des droits de l’homme, les tracasseries militaro-policieres et lexistence du banditisme urbain sont, entre autres, là les reprochent faites aux administrations militaires de ces deux provinces. 
Certains vont jusqu'à faire allusion au détournement, par les animateurs de l'état de siège, des fonds alloués à la mise en oeuvre de cette mesure exceptionnelle. Pendant l'état de siège est pire qu'avant l'état de siège, clame-t-on dans certains cercles de réflexion. Le langage de certaines autorités militaires est jugé peu courtois et humiliant  envers certains acteurs politiques.  Les autorités militaires sont accusés de passivité et de faible collaboration avec les notables du milieu. L'infiltration de l’armée nationale est aussi évoquée dans certains milieux. 
Adulé et soutenu jadis, l'état de siège est maintenant diaboliser au risque de créer une rupture entre ses animateurs et la population. 
Des prises de position contradictoires, les unes des autres, évoluent selon les humeurs du moment. 
Les gens se comportent comme si ils étaient devant  une armée d’occupation. 
Les mêmes qui réclamaient, à cor et à cris, l'état de siège exigent maintenant la proclamation de l'état d'urgence. 
Pourquoi ce rétropédalage? 
Pour permettre aux civils de reprendre la gestion de ces deux entités soutient certaines personnes. Du ôtés toi de là que je m'y mette? L'opinion publique est simplement énervée sans raisons. 
Qu'est-ce qui va changer dans l'état d'urgence si l'armée devra rester là et avec ses mêmes tares?
 L'autodéfense n'a jamais produit des bons résultats, sinon les mayi mayi qui écument le Nord Kivu auraient terminé l'insécurité qui y prévaut.   
L'Ituri a déjà expérimenté les méfaits d'affrontements entre  différentes milices tribales. 
Aucune milice n'a jamais su prendre la suprématie sur une autre pour imposer la paix. 
Il y a-t-il une autre armée de suplétion à même de reprendre la flamme des FARDC ?  
Faire croire à l'opinion que l'était de siège devrait correspondre à la situation de tuerie et ramener la  violence à zéro est une illusion. 
Il faut oeuvrer pour contenir les excès des hommes en uniformes s'agissant des tracasseries de la population,  motiver d'avantage les hommes de troupes sur les lignes des fronts, équiper l'armée en matériel et en hommes, extirpés des ses rangs d'êventuels complices, detourneurs des fonds alloués à la mise en oeuvre de l'état, et le réajuster le tir de cette mesure exceptionnelle pour vaincre, et dans un délai court, l'ennemi.
L'échec de l'état de siège ressemblera à un saut dans le vide pour la RDC. Il pourra même réarmer moralement les milices et radicaliser leurs positions.
Les décideurs de Kinshasa doivent comprendre que sans la paix dans sa partie orientale, la RDC est fragilisée. 
Ainsi se développe-t-il un autre courant qui milite pour le maintien de l'Etat de siège jusqu'au retour effectif de la paix en Ituri. Les défenseurs de ce courant soutiennent qu'à défaut de retourner la paix à l'Est, Kinshasa doit ignorer cette partie du pays dans tout ce qui concerne notamment le processus électoral ou d'identification des congolais. 
Joska Kaninda Nkole

Date de dernière mise à jour : 21/09/2021

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