Prise de Goma par le M23, à Kisangani des étudiants révoltés brulent le bureau du PPRD

Plus question de polémiquer. Après trois jours des combats intenses, les éléments de M23 ont fini par prendre la ville de Goma. Les militaires FARDC ont quitté ce chef lieu de la province du Nord Kivu vers la mi-journée de ce mardi 20 novembre. Tous les dispositifs mis en place par l’armée nationale n’ont pu empêcher aux insurgés de prendre le contrôle de cette ville. Nos sources affirment que les contingents de la Monusco ont toujours le contrôle de l’aéroport de Goma. Les rebelles leurs auraient laissé la gestion de cet aéroport à condition qu’aucun avion jugé suspect par eux n’y atterrissent. Avant de quitter la ville de Goma quelques militaires des FARDC se seraient livrés aux actes de pillage porte à porte notamment dans le quartier Katindo. Pour sécuriser la population de ses biens, les chars de la Monusco se seraient mis à la poursuite de ces militaires pillards pour les éloigner d’avantage du centre ville de Goma. Les habitants de Goma, pour leur part, commence à sortir de leurs maisons pour se rendre compte de la réalité sur terrain.
Les rebelles auraient déjà commencé leur campagne de sensibilisation auprès de gomatraciens.
Cette prise de Goma par les rebelles porte un coup dur au pouvoir de Kinshasa qui n’envisageait aucunement la possibilité de négociation. C’est donc devant un fait accompli qu’il se trouve actuellement. Négociera-t-il ou pas avec ces rebelles ? La question demeure. Pour nombre d’observateurs, Kinshasa n’a pas d’autres choix après que l’option militaire ait montré ses limites. C’est à croire que nos dirigeants n’ont pas une vision nette de la situation prévalant à l’Est du Congo. Au lieu de s’époumoner à crier sur tous les toits accusant le Rwanda de soutenir cette rébellion, ils auraient pu se concentrer vite, et à temps, à trouver une solution négocié. Ceci aurait épargnée au pays de dépenses inutiles et des pertes en vies humaines. Ceci d’autant plus qu’ils n’ignorent pas les problèmes organisationnels qu’éprouve notre armée.

Kisangani, révolte des étudiants et saccage du bureau PPRD
En réaction à cette défaite de l’armée congolaise à Goma, les étudiants de Kisangani dans la province orientale ont organisé une marche de révolte. Ils auraient pris pour cible certains patrimoines de la Monusco notamment un char brulé. Irrités, ces jeunes congolais ont aussi saccagé et brulé le bureau de PPRD (principal parti politique de la Majorité Présidentiel) et scandé des slogans hostiles au pouvoir en place à Kinshasa. Nous sources affirment qu’il y a du vacarme dans la ville de Kisangani où les étudiants réclament le départ des hommes actuellement au pouvoir à Kinshasa puisqu’ils les jugent incapables de restaurer la paix à l’Est de la RDC.
La chute de Goma risque de se retourner contre le pouvoir de Kinshasa si la population congolaise se rend effectivement compte de l’incapacité de nos dirigeants à lui assurer la paix.
Joska Kaninda