Enfin, le lundi 02 mai 2011, tard dans la soirée, les responsables militaires de Bunia ont accepté de rendre le corps du général Kisembo à sa famille. Cette dépouille mortelle a été exposée dans la parcelle familiale au quartier Salongo dans la ville de Bunia. Ce général assassiné par ses pairs des FARDC pourrait ainsi avoir les derniers hommages de ses parents, amis et connaissance de cette ville chef lieu du district de l’Ituri.
Cette remise de corps a été précédée d’un déploiement remarquable des éléments FARDC et de la Police dans les lieux stratégiques de Bunia. Signe que les autorités redoutaient un éventuel soulèvement de la population. La famille de la victime avait pris soin, quelques heures auparavant, de faire une déclaration sur les ondes d’une radio locale demandant aux habitants de Bunia de ne pas faire circuler des rumeurs et des informations de nature à soulever la masse. Monsieur Bugasaki qui parlait ainsi au nom de la famille Kisembo n’à pas hésité de faire savoir que sa famille ne connait pas les circonstances du décès du général Kisembo, le lieu où il a été tué en plus qu’elle ignorait même sa présence dans le district de l’Ituri. Ce dont la famille est sûre est qu’il est mort parce que son corps a été reconnu.
En dépit de cette remise du corps tardive, l’opinion de Bunia, dans sa large majorité est loin de croire à la version officielle rendue publique par les responsables des FARDC en Ituri sur les circonstances du décès de Floribert Kisembo. Les commentaires vont dans tous les sens.
Une exécution sommaire ?
Interrogé par la radio Okapi à ce sujet, le président intérimaire de l’Union des Patriotes Congolais (UPC) parti politique ayant pignon sur rue en Ituri, a plutôt fait allusion à une exécution sommaire du feu général Kisembo.
John Tinanzabo ne veut pas comprendre la thèse de désertion avancée par les autorités militaires de Bunia. Pour lui, il n’est pas normal qu’un colonel établisse l’infraction de désertion à un général. Même si cela était le cas, ce n’est pas l’exécution sommaire qui doit être une réponse. Kisembo a, selon les mêmes autorités militaires, abandonné son poste à Lubutu depuis deux semaines en brandissant le prétexte d’aller se faire soigner. De Lubutu, il aurait transité par Goma avant de prendre un véhicule pour son Ituri natal. Si tout ceci est vrai, ce n’est pas deux semaines d’absence au poste qui peuvent couter à un général d’armé la sanction de désertion avait poursuivit John Tinanzabo qui n’a pas manqué de demander l’ouverture d’une enquête indépendante pour établir toute la vérité sur les circonstances de la mort de ce général.
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