Aru: le PPRD s'érige en parti-Etat

 Le démon de monopartisme hante encore bien des congolais. Des politiciens nostalgiques de l’époque du Parti-Etat cher au Marechal Mobutu ont difficile à  se conformer aux normes actuelles qu’exige la démocratie.
A Aru, chef lieu du territoire portant le même nom, le pluralisme politique est loin d’être à l’ordre du jour. Dans ce fief électoral de Médard Autsai Asenga, les partis politiques de l’opposition n’ont pas droit de cité. Ce tout puissant gouverneur de la province Orientale s’est organisé pour imposer le monopole du PPRD dans son terroir.  La tolérance politique n’est donc pas de mise dans cette partie de la RDC.
Nos limiers, de passage à Aru, ont pu se rendre compte que les partis politiques autres que le PPRD ont difficile à  s’exprimer. Tout le monde est contraint de s’aligner derrière le PPRD. Un mot d’ordre informel aurait été donné par le « Boss » pour traquer toutes personnes ayant une obédience politique autre que le PPRD. Vous voulez vous maintenir à votre poste de travail dans l’administration publique et dans les entreprises paraétatiques de la place ? La magie est simple : il faut démontrer votre allégeance au parti politique du chef de l’Etat Kabila.
Pourtant, il ne manque pas à Aru, des hommes qui se réclament militants d’autres partis politiques. Les partis politiques comme le MLC, le RCD /K-ML, et l’UDPS par exemple y sont représentés. Mais leurs membres ne savent pas hisser leurs drapeaux, ouvrir des bureaux ou organiser des manifestations, craignant l’intolérance. Ce qui est une manière d’enfreindre les dispositions constitutionnelles qui consacrent la liberté d’expression et d’association en RDC.
En verrouillant sont terroir à  tout installation d’un autre parti politique, l’honorable Autsai Asenga Médard voudrait ainsi démontrer son indéfectible fidélité à  Joseph Kabila et à  son parti politique, le PPRD. En dehors du PPRD, seul le drapeau du MSR peut être visible à ARU. L’on explique cela par le fait qu’un bon nombre d’intellectuels ressortissants du territoire d’Aru sont membres du MSR. Les services du gouverneur de la province ne peuvent pas brimer le MSR sans s’attirer le courroux des autres ressortissants d’Aru, surtout que MSR fait aussi partie de l’AMP.  De là penser que la donne tribale est prise en compte, il n’y a qu’un petit pas à franchir.
En cette année dite électorale, il est essentiel que l’on garantisse la liberté d’expression à  tous les partis politiques et dans tous les territoires. C’est l’une des conditions pour avoir des élections apaisées dans ce pays post conflit.

Matembele

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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