Consommer du chanvre est devenu une pratique normale dans la cité de Bunia. Dans les douze quartiers qui composent cette cité, il existe des points de vente et de consommation de cette drogue. Ces «n ganda » particuliers, lieux de rencontre des fumeurs du chanvre, sont tenus par des hommes et de femmes et même par des policiers ou militaires. Les consommateurs aussi se recrutent dans toutes les couches sociales : hommes, femmes, jeunes, vieux, militaires comme civils. Comme les buveurs, ces consommateurs du chanvre se familiarisent à souhait créant ainsi à l’occasion une véritable confrérie autour des mégots qu’ils se passent à tour de rôle. Ces lieux sont tellement fréquentés en longueur des journées qu’on se demande si ses fumeurs du chanvre, en majorité des jeunes, n’ont vraiment rien d’autre à faire pour assurer leur survie. Ces fumeurs passent souvent leurs temps à taquiner les passants et à débiter des insanités au gré de leurs caprices. La présence des agents de l’ordre, censés corriger et arrêter cette catégorie de la population, dans ces lieux suscitent des interrogations quant au rôle qu’ils jouent dans l’application de la loi congolaise en cette matière. Puisque aussi fumeurs de chanvre, ces agents de l’ordre protègent leurs collègues consommateurs de ce stupéfiant. Ces choses se passent comme si la consommation du chanvre n’est plus prohibée. Comment peut-il en être autrement quand les agents de l’ordre nouent des amitiés avec les fumeurs du chanvre et s’appellent affectueusement « masta ».
Cet état de chose devrait interpeller les autorités et les amener à combattre, avec la dernière énergie, ce fléau qui cause des nombreux effets néfastes sur l’individu. La consommation du chanvre pousse à commettre les actes irréfléchis et animalise l’homme.
La majorité des personnes auteurs des violences faites aux femmes et autres crimes de droit commun se comptent parmi les fumeurs du chanvre. La délinquance juvénile est à éradiquer dans tous les domaines car il nous faut une jeunesse responsable, saine et forte pour reconstruire la RDC.
La Fontaine
