L'armée loyaliste à beau s'epoumoner pour imposer la paix et restaurer l'autorité de l'Etat en Ituri, il y a toujours des pesanteurs qui empêchent l'aboutissement heureux de cette mission.
Des intelligences secrètes s'organisent pour innoculer le venin du scepticisme dans l'opinion générale et monter des stratagèmes pour faire échec à l'Etat de siège.
Dans la première loge se trouvent des acteurs politiques qui nourrissent des ambitions pour briguer la magistrature suprême aux prochaines élections. Eux et leurs acolytes craignent le succès d'un état de siège susceptible de refaire la santé politique à l'actuel président en fonction, dans les provinces concernées et même sur l'échiquier national.
Leurs lieutenants éparpillés dans les différentes structures du pays ont tout intérêt à alourdir la machine de l'Etat de siège.
L'affairisme supposé dans les rangs des FARDC complique la tâche aux admistrations militaires des provinces concernées par l'Etat en n'affectant pas, comme il se doit et à temps voulu, les fonds et les moyens alloués aux opérations sur terrain.
Impayés depuis des mois, les députés provinciaux en veuilleuse ne peuvent que hâter la fin de l'Etat de siège.
Ils sont plongés dans l'incertitude quant à leur survie politique au cas où l'Etat de siège tirerait en longueur et tiennent à revenir aux affaires pour avoir un bilan à présenter à leurs électeurs lors de la prochaine campagne électorale.
Aussi, la fin de l'Etat de siège va ouvrir la voie à l'organisation de l'élection du successeur du gouverneur Jean Bamanisa. Les potentiels candidats veulent vivre, vite, ce moment.
Les suspicions entre certaines tribus de l'Ituri endurcissent les coeurs des miliciens quant à leur desamément volontaire, chacun ne voulant pas être le premier à déposer l'arme en laissant l'autre avec le sien.
La frustration consécutive au non aboutissement des différents processus d'intégration pousse certaines milices à prouver, par des actes de barbaries, leur capacité de nuisance.
Les arrestations des présumés detourneurs des deniers publics( militaires et civils) ont érigé une barrière entre les autorités militaires de l'état de siège et certains agents publics qui ne s'empechent pas de raconter, à qui veut les entendre, que les militaires sont venus avec l'objectif de s'enrichir.
L'erections des barrières par les FARDC sur les différents tronçons routiers et la multiplication des tracasseries militaires et policières creusent un fossé entre l'armée et la population.
La criminalité urbaine et les morts dues au banditisme sont mis ainsi sur le dos de l'Etat de siège dans le seul objectif de le décrédibiliser.
Comme toute œuvre humaine, l'état de siège accuse des faiblesses en Ituri. Mais, il n'en reste pas moins vrai que les menaces qui pesaient sur la ville de Bunia, jadis prise en étau par les miliciens, ont été écartées. Les tronçons routiers Bunia-Monbwalu, Bunia-Mahagi et Bunia-Komanda sont réouvert au trafic. Les ADF ont été défaits dans la région de Boga-Tchabi en territoire d'irumu. Les CODECO ont subi des revers dans les régions de Kobu et de Itendeyi en territoire de Djugu.
Toutes les attaques des ADF sur l'axe Komanda-Luna ont été contenues par les FARDC, même si, par moment, ces inciviques tuent, pillent et incident des véhicules. L'armée arrive toujours à les repousser.
Toutes ces prouesses des forces loyalistes sont expressément ignorées juste pour présenter l'armée sous son mauvais jour.
Le defficite communicationel est criant du côté de l'administration militaire qui n'arrive pas à bien communiquer sur ses actions.
La seule bonne manière de mettre fin à l'état de siège consiste à oeuvrer pour le retour rapide de la paix en Ituri.
Ceci nécessite une mutualisation des efforts et une synergie dans les actions à mener. La détermination et l'apport des partenaires techniques et financiers aux côtés du gouvernement congolais,pour la restauration de l'autorité de l'Etat et le rétablissement de la paix dans les provinces de l'Est de la RDC, sont aussi à mettre à contribution.
Plus tôt viendra la paix, mieux cela vaudra.
Joska Kaninda Nkole.