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État de siège en Ituri: sur quel pied danser?

Img 0083 1024x683L'Etat de siège est entré en vigueur depuis le 06 mai 2021. Depuis lors, l'armée a posé quelques actes visibles. Beaucoup reste encore à faire. La population croit en cette mesure exceptionnelle porteuse d'espoir du retour rapide de la paix. Le succès de l'État de siège est attendu impatiemment. L'on veille au grain sur tout ce qui se passe. Les moindres dérapages des FARDC sont dénoncés et des recommandations formulées pour garantir le succès. L'erreur n'est pas permise. Chacun pousse, en sa manière, les FARC à aller vers la victoire. Politiciens, acteurs sociaux, leaders communautaires et d'opinions rivalisent dans des prises de positions allant dans tous les sens.
Pour leur part, les milices n'ont pas encore dit leur dernier mot. A Boga, Tchabi et Fataki, ils ont fait parler la poudre pendant cette période spécifique. Des morts sont comptés, des pillages perpétrés et des déplacements massifs enregistrés.
Les arguments ne manquent pas pour justifier cette " *contre-performance* " de l'Etat de siège en Ituri.  Sabotage? Frustration ? Insuffisance des moyens?
Le sabotage n'est pas à exclure, pense-t-on dans certains milieux de l'Ituri. Certaines épaules galonnées des FARDC n'y  seraient pas étrangères à ce qui se passe à l'Est de la République. Habitués à tirer des dividendes de la guerre, ils ne sont pas disposés à voir la paix revenir, de si tôt. Ils peuvent donc manipuler les miliciens pour faire échec à l'État de siège. Tous les vaillants  officiers FARDC qui s'engageaient résolument sur la voie de la recherche de la paix à l'Est du Congo ont été sacrifiés par le passé, nous a confié un officier FARDC qui a recquiit l'anonymat. Ils ont été soit assassinés, soit rappelés à d'autres fonctions, a-t-il poursuivi. Pour lui, la mort du colonel Guy Kolongo dans le territoire de Djugu, le 12 juin 2021, est à classée sur la liste de ces assassinats. Des doigts accusateurs sont pointés sur quelques officiers d'expression rwandophone  Difficile de vérifier des telles thèses.
Les frustrations, il y en a aussi dans les rangs de certaines milices.
La FRPI attend, depuis environ 20 ans, le début du processus de démobilisation de ces éléments. En février 2020 un accord a été signé dans ce sens. Au cours de cette même année 2020, plusieurs factions de groupes armés ont été sensibilisées dans le territoire de Djugu et ont signé des actes d'engagement unilatéraux à la paix. Ils n'attendaient plus que le processus de leur cantonnement pour démobilisation. Ces groupes sont frustrés de constater qu'ils sont, présentement la cible des attaques des FARDC, contrairement à ce que " *les* *sensibilisateurs* " leur avaient promis. Plusieurs sources attestent que ces milices  souhaitent rendre leurs armes sans affrontements avec l'armée loyaliste.
L'insuffisance des moyens est considérée aussi comme cause de cette lenteur observée dans la pacification de l'Ituri par les FARDC. Les renforts en troupes et logistiques feraient défaut.
Une prise en charge correcte des hommes des troupes sur les différents fronts, une révision à la hausse des effectifs des militaires, la mise en place d'un mécanisme de désarmement des milices désireuses ainsi que l'éloignement des officiers soupçonnés d'être de mèche avec les milices, telles sont les pistes de solution  proposées pour la résolution de cette crise par bien d'observateurs.
Joska Kaninda Nkole.

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