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Évaluation de l'Etat de siège : ce qu'ils ont dit au premier ministre ?

Img 20220413 wa0075Du 21 au 22 septembre 2022, les représentants des différentes couches sociales de l'Ituri ont défilé devant le Premier, Ministre en mission à Bunia, pour donner leurs avis sur l’Etat de siège.  Jean Michel Sama Lukonde était venu à ce Chef lieu de la province de l’Ituri,  à la tête d'une forte délégation, pour recueillir les opinions des uns et des autres sur les points positifs et négatifs de cette mesure exceptionnelle prise par le Chef de l’Etat, quinze mois après sa mise en œuvre.
Des nombreux interlocuteurs du premier ministre ont saisi ce moment pour se défouler et relayer les points de vue de leurs «bases » respectives.
Retirer l'Etat de siège, redéfinir la politique sécuritaire de la RDC, appuyer les actions du chef de l'Etat, organiser les élections du gouverneur de l'Ituri, payer les subsides des élus provinciaux…, et requalifier l'Etat de siège, tels sont, en substance, les choses qui ont été dites au Premier Ministre. 
Nos reporters dépêchés sur le lieu ont pu sélectionner quelques déclarations des personnalités qui ont eu le privilège de prendre parole lors de ces consultations.
L'honorable John Tibasima Mbongemu a invité au soutien des différentes mesures prises par le Chef de l'Etat pour sécuriser l'Est de la RDC et à la prise de conscience de tous les habitants de l'Ituri. Pour cet Honorable Sénateur, les groupes armés de l’Ituri doivent opter pour l'abandon de la voie de la violence pour donner la chance au retour de la paix étant donné que le conflit communautaire n’existe pas dans cette province. 
Ministre provincial en veilleuse, l'honorable Pascal Kakoraki a fait savoir que, devant les limites montrées par l'Etat de siège, le gouvernement central devra redéfinir sa politique sécuritaire.
Au nom de la société civile de l’Ituri, l'Ir Dieudonné Losa s'est appesanti sur les tueries qui se multiplient pendant l'Etat de siège, le transfert des troupes de l'Ituri vers le Nord Kivu et la présence des miliciens armés aux abords de la ville de Bunia avant de demander à l'Etat congolais de penser à une mesure plus efficace pouvant  ramener vite la paix en Ituri.
Président de l'Assemblée provinciale en veilleuse, l'honorable Siméon Banga a plaidé pour le paiement de subsides des élus provinciaux et l'organisation des élections pour avoir un gouverneur à même de s'occuper valablement de ses frères insécuriser, l’état de siège n’ayant pas résolu la question sécuritaire de l’Ituri.
L’Etat de siège doit partir, a dit le président de l’UNADI, monsieur Janvier Bin Ekwale qui n’a relevé que des points négatifs de cette mesure exceptionnelle.
Pour le Gouverneur Militaire, le général Luboya Nkashama, plusieurs avancées significatives sont à mettre à l’actif de l’Etat de siège même s’il y a encore des choses à faire.
Réagissant aux différentes réactions consécutives à cette consultation, le député honoraire, l’honorable Docteur Adirodu Mawazo a noté que les différents intervenants n’ont pas relayé la vraie pensée  de l’Iturien lambda qui, lui, s’intéresse plus au retour de la paix qu’aux querelles sur la levée ou non de l’Etat de siège.  Pour lui, il faut soutenir le processus de paix déjà amorcé par l’administration provinciale militaire avec le concours de la Monusco en encourageant les milices signataires des actes des paix à les respecter et en invitant les réfractaires à rejoindre ce processus.
Comme l’on peut le constater, les uns ont exigé la levée de l’Etat de siège sans proposer une alternative et les autres ont laissé au gouvernement le soin de redéfinir sa politique sécuritaire ou de prendre des mesures plus efficaces pour sécuriser l’Est de la RDC, à défaut de maintenir l’Etat de siège.  
Visiblement, il appartient aux seuls décideurs de Kinshasa d’aller dans un sens ou dans un autre.
La fin de l’Etat de siège n’étant pas synonyme du retour de la paix, une analyse froide, sans émotion ni passion, des différentes déclarations,  s’impose avant toute décision, pensent plusieurs observateurs qui estiment que cette divergence d’opinions traduit  les désaccords sur leurs motivations.
En attendant la décision qui sera prise par les hautes instances nationales, il importe de calmer les esprits, de tempérer les ardeurs des uns et des autres en vue de permettre à l’Etat de siège  de jouer pleinement son rôle de pacification. 
Joska Kaninda Nkole

 

Date de dernière mise à jour : 24/09/2022

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