Le premier mars 2022, la société civile de l’Ituri a réalisé un coup de maitre. Cette structure citoyenne a réussi à mettre, sur une même table, les représentants de la communauté hema en face de ceux de la communauté lendu. Ces deux groupes sont même parvenus à publier un communiqué conjoint où ils invitent leurs membres respectifs à privilégier la paix. C’est une première depuis le début des tueries qui endeuillent l’Ituri. Une prouesse que certaines autorités de la place n’avaient pas pu réaliser dans un passé récent.
L’on croit savoir que ceci est un grand pas dans la direction de la pacification de l’Ituri.
Cependant, pour nombre d’observateurs, il faudrait pousser ces communautés à aller au de-là de la simple signature de ce communiqué conjoint, pour consolider la paix qui manque à cette province. Les attitudes et comportements doivent changer dans les deux camps pour favoriser le vivre-ensemble.
Le changement des paradigmes sur les causes de la crise de l’Ituri s’impose, pour donner plus des chances à la réconciliation sincère entre ces communautés.
Des discours stéréotypés qui établissent des clivages du genre riches-pauvres, laborieux-paresseux, agneaux-loups, hypocrites-francs, intelligents-bougres…, doivent céder place à la recherche des raisons objectives en mesure de justifier la discorde entre ces deux communautés.
L’hérédité sociale chargée négativement ne permet pas aux uns et aux autres d’apprécier, à leurs justes valeurs, les faits à la base de l’incompréhension entre ces deux groupes ethniques. Il constitue aussi un blocage à la promotion du vivre-ensemble.
La mauvaise distribution de la justice, les disparités sociales, les problèmes des terres et certaines frustrations seraient sources des conflits dans cette province, estiment plusieurs observateurs.
Il faut encourager les communautés ituriennes à plus d’acceptations mutuelles et à briser la chaine et des préjugés.
C’était ici que le projet de l’organisation d’une conférence sur la paix en Ituri, prôné par l’honorable Samy Adubango, trouve toute sa justification, pense-t-on.
Le Millénaire