Quatre ateliers de forage d’eau destinés à l’Ituri ont pris une destination inconnue. C’est ce qui ressort des investigations menées par nos limiers auprès du service de l’hydraulique rural de l’Ituri, à la fin du mois de juin 2022.
Des individus ont utilisé ces matériels pour leur propre compte en lieu et place de ce service, révèlent nos sources.
En effet, le problème d’approvisionnement en eau potable se pose avec acuité en Ituri. Les habitants de plusieurs grandes agglomérations de cette province éprouvent d’énormes difficultés pour s’approvisionner en eau potable.
Pour résoudre cette épineuse question, le gouvernement congolais a doté le service de l’hydraulique rural de l’Ituri de quatre ateliers de forages d’eau. Réceptionnés à Bunia en 2011, ces matériels n’ont jamais servi la population de l’Ituri comme il se doit, apprend-on de bonnes sources.
Les gestionnaires du service d’hydraulique rural en Ituri ont utilisé ces quatre ateliers comme leurs biens privés, à l’insu même des autorités provinciales. Ils ont conclu des marchés avec des particuliers, procédé aux forages d'eau et empoché de l’argent, affirment nos sources. Ceci, dans l’ignorance totale des normes en matière de forage d’eau.
Avec un bureau ambulatoire confondu avec les véhicules et téléphones de ses animateurs, le service de l’hydraulique rural de Bunia a fonctionné comme un fantôme.
Un flou persiste jusqu’à ce jour sur la gestion de ces ateliers de forage.
A en croire des spécialistes en hydraulique rural, un atelier de forage d’eau peut couter environ 400.000 dollars américains. Ceci revient à dire que l’Etat congolais doit avoir déboursé plus ou moins un million de dollars pour doter l’Ituri de ces matériels.
Il a fallu attendre le changement des responsables de l’office national de l’hydraulique rural en Ituri, au mois d’avril dernier, pour que ce pot aux roses soit découvert, renseignent nos sources.
Mis au parfum de cette affaire, les autorités de l’Etat de siège se seraient déjà impliquées pour retrouver les traces de ces matériels de grande importance pour la population.
A l’heure qu’il est, certaines sources indiquent que des épaves de ces matériels seraient visibles à Aru, à Mambasa et à Bunia, dans des enclos des personnes non attitrées à en faire le gardiennage.
Les enquêtes sont en cours pour remonter la filière et retrouver les détourneurs.
Nous y reviendrons.
Joska Kaninda