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Incivisme fiscal en Ituri; la bourde d'une société civile essoufflée?

Img 20190315 wa0016 1La société civile de l'Ituri(SOCIT) a décrété l'incivisme fiscal sur toute l'étendue de cette province, jusqu'au rétablissement total de la paix. Cette structure citoyenne a invité les opérateurs économiques et les autres assujettis à l'observance stricte de  ce mot d'ordre, à partir du   premier juin 2022.
Cette initiative de la SOCIT a suscité un tollé général dans l'opinion publique de cette province troublée.  Nombreux sont ceux qui ne comprennent pas pourquoi la SOCIT peut se comporter de la sorte, en ce moment où la mobilisation devrait être totale pour en découdre avec les milices qui endeuillent l'Ituri.
 A qui profite cette mesure? 
Les commentaires vont dans tous les sens.
Dans les milieux proches de la société civile, l'on laisse croire que c'est une manière de " punir" l'Etat congolais  en vue de le pousser à jouer son rôle régalien de sécuriser la population. 
Au regard des atrocités vécues par la population, l'Etat devrait déclarer l'Ituri comme une zone sinistrée et y suspendre toute taxation, pense-t-on dans cette structure.
La société civile devrait plutôt soutenir l'Etat et ses partenaires dans leur lutte contre les milices,  soutiennent les hommes proches des gestionnaires de l'Etat de siège. 
Priver l'Etat des moyens de sa politique, en ce temps de guerre, c'est faire le jeu de l'ennemi, a dit le lieutenant Jules Ngongo, porte parole des FARDC en Ituri. 
Le moment est plutôt à la constitution d'un bloc compact,  pour contrer les ennemis que sont les groupes armés. 
Plusieurs observateurs estiment que la société de l'Ituri a fait une très mauvaise évaluation de la situation. 
L'incivisme fiscal va priver des milliers des agents de la province et des collectivités des salaires qui leur permettent de prendre en charge leurs dépendants. Des nombreux agents de l'Etat non payés, qui oeuvrent dans les différents services d'assiette et qui ne vivent que des miettes leurs rétrocédés sur les recettes réalisées, seront asphyxiés. Tous les projets de développement de l'Ituri seront aux arrêts. Ceci ne va qu'aggraver la souffrance de la population, pense-t-on.
 Les auteurs des atrocités sont des milices bien connues et bien identifiées. C'est sur elles que la colère de tout le monde devrait être dirigée. Hélas!
 L'Etat congolais et son armée font de leur mieux pour stopper l'escalade de la violence.
Dans son rôle de groupe de pression, la SOCIT devrait, en ce moment précis, plaider pour l'amélioration des conditions des militaires aux fronts et le renforcement de leurs logistiques en vue de renforcer la capacité d'intervention des FARDC, allegue-t-on dans certains cercles de réflexion de Bunia.
Visiblement, la société civile fait montre d'un certain essoufflement. Cette structure citoyenne semble être à court des stratégies pour mettre la pression sur l'Etat congolais, estiment des observateurs qui invitent cette structure citoyennes à bien mûrir des mesures qu'elle prend avant de les rendre publiques..
Tout porte à croire qu'une bonne frange de la population de l'Ituri n'accordera pas du crédit à cette initiative considérée comme une bourde, par plusieurs personnes.
Merveille M.

Date de dernière mise à jour : 02/06/2022

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