Au delà des affrontements armés entre miliciens, tueries des civils innocents et des dégâts matériels, la province de l’Ituri fait face à un autre fléau pendant ce moment trouble. Il s’agit de la communication pernicieuse développée par les membres de l’élite intellectuelle, les politiques et certains gouvernants. Les chaines des radios, médias en ligne et réseaux sociaux sont utilisés pour des communications qui, visiblement, compliquent la donne sécuritaire de l’Ituri.
Contre-vérités, mensonges, dénigrements des autorités, amplification et déformation des faits sont continuellement diffusés. Une sorte de guerre psychologique. Pour quel objectif ? Se refaire une certaine santé politique ?
Tout le monde s’est transformé en expert en matière de guerre pour évaluer l’Etat de siège et même apprécier les actions que l’armée mène sur terrain.
Des discours divisionnistes, haineux et incitant à la révolte contre l’armée et les autorités établies font partie de ces communications de tous les dangers. Pire, ces propos vont jusqu’à plonger la population dans une psychose en prédisant l’entrée imminente des assaillants dans la ville de Bunia donnant l’impression de faire le lit à l’éventuelle attaque de ce chef lieu de la province de l’Ituri.
Poussées à l’énervement par ces différents propos, les autorités de l’Etat de siège tentent de se défendre en communicant à leur tour. Des dénonciations, indexations et même explications sont fournies par voie de presse, non sans vexer certaines personnalités et susceptibilités.
Tout ceci a pour objectif de creuser un écart et d’installer une distance psychologique entre la population et les institutions de la République chargées de lui procurer la paix. Cette démarche ne peut que profiter à l’ennemi.
Quelques intellectuels et politiciens tentent de se lancer dans un bras de fer communicationnel avec les autorités de l’Etat de siège pendant que la population à plus besoin de sa sécurité et du retour de la paix.
Les faiblesses ou dérapages ne manqueront jamais dans l’action de l’armée sur terrain. Ceci nécessite un recadrage. Vouloir opposer l’armée à sa population c’est jouer le jeu de l’ennemi. En période de guerre, l’adoption d’une communication de nature à favoriser les forces loyalistes devrait être de mise, patriotisme oblige.
Les tueries, déplacements massifs des populations et autres destructions des infrastructures de base connus par cette province depuis cinq ont plongé ses habitants dans l’impatience de recouvrer la paix. Ce sort devrait plutôt les unir derrière les institutions de la République pour rechercher une solution rapide à cette crise. Hélas !
Joska Kaninda Nkole