Ituri : Bras de fer entre operateurs économiques et FONER

Après la grève des commerçants de Bunia, ceux du territoire d’Aru leur ont emboité les pas. Robert Amasi, le président de la FEC en territoire d’Aru a annoncé, le jeudi 26 août 2010, la décision prise par les hommes d’affaires d’Aru de ne plus payer des redevances à FONER et au service d’hygiène. Comme ce fut le cas pour les commerçants de Bunia, ceux d’Aru déplorent   le manque d’entretien des tronçons routiers Ngote-Aru et Ariwara-Kengezi base par FONER alors même que des fonds sont perçus à différentes barrières pour ce faire. Robert Amasi a aussi annoncé l’éventualité d’une grève de commerçants au cas où un véhicule arrivait à être bloqué sur une barrière par FONER ou le service d’hygiène. Robert Amasi à  aussi déploré le fait que les commerçants sont obligés de faire le cabotage par l’Ouganda pour se rendre à  Bunia, chef lieu du district occasionnant des dépenses supplémentaires fautes des bonnes routes du coté congolais.
Déjà, le vendredi 27 août 2011, un arrêt d’activité a été observé à Aru, les commerçants exigeant la libération d’un vehicule bloqué à une barrière de Foner. Cette grève a pris des allures inquiétantes au point de paralyser toutes les activités à  Aru centre, à  Ariwara et Imbokolo. Les biens de premières nécessités se font de plus en plus rares, de même que le carburant. Le commissaire de district Assistant de l’Ituri, Avo Eka, a fait le déplacement d’Aru pour tenter de calmer cette situation.
C’est clair que la grève des commerçants de Bunia doit avoir faits des émules. Les jours de grève observée par des commerçants de Bunia leur ont valu une attention particulière des dirigeants politiques congolais. Le mardi 23 août 2011,  le président de la FEC Ituri, monsieur Constant Bubu Lenga est rentré de Kinshasa avec le Ministre provincial en charge des travaux publics, Raymond Tchedya. Dans leur gibecière, ils ont ramené une somme de 500.000 dollars  remis au gouvernorat de la province Orientale par FONER pour financer les travaux d’entretien de la route Bunia-Mahagi par l’Office de Route. Les gèles des  nouvelles tarifications de la DGDA et du service de l’hygiène ont été annoncés aux commerçants à  cette occasion. Ce qui avait poussé les commerçants de Bunia à mettre fin à leur grève.
Le même 23 août, le président de la société civile de l’Ituri, Jean Bosco Lalo a enjoint Foner à financer, sans délai, les travaux de réhabilitation des routes de l’Ituri.  Selon lui cette structure étatique a perçu, auprès des usagers des routes de l’Ituri, plus de 9 millions de dollars pour la seule période allant de janvier à juin 2011. De quoi financer l’Office de Route pour l’entretien des routes de l’Ituri.


FONER s’y prend mal.
Bien qu’applaudi par une frange de la population, l’annonce de 500.000 dollars décaissés par Foner pour l’entretien du tronçon Bunia-Mahagi suscite plusieurs interrogations dans les milieux des intellectuels de l’Ituri.
Cet argent suffit-il pour l’entretien de cette route en cette période pluvieuse ? Est-il décaissé en fonction d’un état de besoins chiffré établi par l’Office de Route de l’ITURI ? Pourquoi cette somme a  transité entre les mains des politiques en lieu et place d’être versée directement à l’Office de route ?  Faudra-il attendre une autre grève de commerçants pour que FONER libère une autre somme d’argent en faveur de l’entretien des routes de l’Ituri ?
Toutes ses questions sans réponses sont une preuve que FONER s’y prend mal.
Les 500.000 dollars décaissés semblent être une solution ponctuelle au problème des routes de l’Ituri. Certes, cette somme va permettre le bouchage de quelques bourbiers pour rendre la circulation facile pendant un laps de temps. Mais, dans cette période pluvieuse, l’état de route ne tardera pas à se dégrader aussi vite.  Faudra-t-il attendre la prochaine grève pour penser au prochain décaissement ? Non, Foner doit travailler de connivence avec l’Office de Route de l’Ituri. Recevoir de lui des états de besoins et planifier les financements des travaux d’entretien selon les priorités.
Beaucoup pensent qu’il serait aisé de décentraliser la tâche de FONER. Des fonds perçus dans les entités administratives devraient en principe, d’abord être affectés aux financements des travaux d’entretien des routes de ces entités et seuls les surplus pouvaient être acheminés à Kinshasa.  La machine devient très lourde quand tout l’argent doit avant tout être envoyé à Kinshasa et que tout soit décidé à  partir de cette capitale de la RDC.
Cette révolte de commerçants de l’Ituri  témoigne un certain degré de maturité politique atteint par le peuple congolais. Ce peuple comprend, petit à  petit, qu’il doit s’approprier la gestion de la chose publique. Le temps de subi r le diktat des dirigeants politiques est révolu. Au contraire, ces derniers doivent être redevables au peuple.
Seulement, bafouer une loi déjà promulguée par les institutions de la RDC n’est pas très loin d’une rébellion.
Lors de son passage à Bunia le lundi 29 août 2011, le vice-ministre des finances de la RDC a réuni les commerçants pour leur faire voir la nécessité de respecter les lois de la République et de se mettre en ordre avec l’Etat s’agissant notamment des licences d’exportations pour les importateurs. Pour lui, la nouvelle tarification douanière est applicable sur l’ensemble du territoire congolais, l’Ituri ne doit pas faire exception.
Par la bouche de leur président Constant Bubu lenga, les commerçants de l’Ituri attendent plutôt une révision à  la baisse des tarifs douanière en vue de faciliter la tâche aux consommateurs. La nouvelle tarification douanière a pour effet l’augmentation des prix sur les marchés. Avec des maigres salaires que l’Etat Congolais alloue aux travailleurs, les commerçants éprouvent d’énormes difficultés pour écouler leurs marchandises. Les commerçants de Bunia ont demandé plutôt au Vice-Ministre de ramener leurs doléances au gouvernement central. Dialogue des sourds ?
Joska

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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