Le 16 février 2022, les membres de la Task Force ont été pris en otage par la milice CODECO, dans la région de Bambu en territoire de Djugu. Juste après, un audio attribué à leurs ravisseurs a circulé dans les réseaux sociaux pour justifier cet acte
La raison avancée était le bombardement du fief de la milice CODECO pendant que les membres de la Task Force y étaient en pourparlers avec les responsables de ce groupe armé. Nous étions dans l'obligation de les protéger contre ces bombardements des FARDC, a affirmé, dans cet audio, le porte-parole de CODECO qui estimait que l'atteinte de l'un d'entre eux allait être mis sur le dos de CODECO. Ce speaker des insurgés a insisté sur le fait qu'il n'était pas compréhensible que l'armée vienne bombarder leurs positions alors que rien n'a été fait, dans ce sens, quand Task Force s'était rendue dans d'autres contrées de l'Ituri, pour la même mission.
Selon cette version de fait, les FARDC étaient tenues pour responsables de cette prise d'otage par plusieurs habitants de l'Ituri.
Jusqu'au retour du gouverneur militaire de l'Ituri, le mardi 01 mars 2022, c'est ce qui était largement rependu dans l'opinion Iturienne.
De retour de Kinshasa où il a passé 10 jours, appelé en consultation par le Chef de l'Etat, Jonhy Luboya Nkashama a, devant un parterre des journalistes, donné sa version des faits. Pour cet officier supérieur des FARDC, ces émissaires du chef de l'Etat sont tombés victimes de leur bonne foi. Leur souci pour le retour rapide de la paix les a amené à faire confiance aux miliciens de CODECO au point d'aller à leur rencontre sans gardes du corps ni mesures de précaution. Le programme de Task Force de ce jour ne prévoyait qu' un voyage aller-retour Bunia-Bambu-Bunia, a martelé le gouverneur militaire .D'autres étapes n'étaient pas prévues et encore moins la rencontre avec les responsables de CODECO, a-t-il poursuivi.
Confiant aux miliciens, pour aller leur rencontre, les membres de la Task Force s'étaient volontairement débarrassé des militaires commis à leur garde, a soutenu ce général qui a même dit avoir eu le Coordonateur Thomas Lubanga au téléphone pour lui demander de ne pas s'engager dans cette zone sans des assurances sécuritaires. Une manière pour lui de se tirer d'affaire et de rendre responsables les miliciens de CODECO qui ont abusé de la bonne foi de ces sensibilsateurs membres de la Task Force. Le Gouverneur militaire pense que les membres de Task Force ont été seulement surpris, il ne l'ont pas fait de leur propre gré.
Il est impensable que l'armée puisse diriger ses attaques contre les envoyés du commandant suprême. Les bombardements étaient planifiés et ciblaient des miliciens qui avaient endeuillé la région de Mongbwalu en occasionnant plus de 18 morts, rois plus tôt, a-t-il conclu.
Pour leur part, les habitués des négociations s'étonnent que les membres de Task Force aient décidé d'aller négocier dans le fief de CODECO, sans garantie. En pareille circonstance, il mieux indiqué de choisir un terrain neutre ou une zone tampon, soutiennent-ils en disant que c'était imprudent de se rendre dans une zone sous contrôle des milices sans protection.
Ils n'avaient pas besoin de s'encombrer des gardes du corps étant entendu qu'ils allaient à la rencontre de leurs frères ituriens, estiment certains observateurs qui pensent que c'est CODECO qui a abusé de leur bonne foi.
Quoi que l'on dise, loin d'alimenter des querelles sur la responsabilité des uns et des autres, quelque chose doit être faite pour obtenir la libération de ces compatriotes qui se sont sacrifiés pour aller à la recherche de la paix qui manque cruellement à cette province.
Joska Kaninda Nkole