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Ituri : Seigneurs de guerre pour stopper la guerre ?

IribiUne équipe de négociateurs (sensibilisateurs) envoyée par la présidence de la République est arrivée à Bunia le vendredi 03 juillet 2020. Sa mission est de sensibiliser et conscientiser pour la paix en Ituri. Pitchou Iribi Mbodina, Floribert Ndjabu, Germais Katanga et général Godas font partie de cette délégation dans laquelle Thomas Lubanga manque à l’appel.

Ces envoyés du Chef de l’Etat devront prendre langue avec les différentes parties en conflit en Ituri pour faire des propositions concrètes dans le sens de la restauration, rapide, de la paix dans cette province troublée.

Par quel bout vont-ils prendre la tâche leur confiée ? Cette question revient sur plusieurs lèvres dans cette province où le groupe armée COECO est considéré comme une nébuleuse en plus que certaines communautés se considèrent comme victimes. Gagneront-ils ce pari ?  En dépit des divergences de vues sur la composition de cette équipe, le vœu de tous les ituriens est de voir la paix revenir de si tôt.

Depuis décembre 2017 les habitants de l’Ituri ne vivent que misères, galères, douleurs et malheurs occasionnés par les tueries de Djugu. Les forces loyalistes peinent à en découdre avec les distributeurs de la mort. Les dialogues communautaires tardent à donner des résultats escomptés. Les délégations de Kinshasa se sont succédées les unes après les autres sans changer la donne sur terrain. Le Chef de l’Etat est venu en personne en Ituri, les tuerries ne se sont toujours pas arrêtés. Certains leaders communautaires de la place n’ont pas été écoutés par les miliciens. Ces fils du terroir redonneront-ils l’espoir aux ituriens ?

Les affres de l’Ituri ont franchi la limite de l’inacceptable. Plus d’un million 600 mille déplacés de guerre, plus de 1700 morts, des infrastructures des bases détruites, des pillages et incendie des maisons, le bilan est macabre.

Les négociateurs venus de Kinshasa devront transcender les clivages ethniques caractéristiques de l’Ituri pour abattre un travail sans parti pris, pense-t-on dans certains milieux.

Ces affres détruisent le tissu économique de la province  et accentuent la misère de la population. Il y a donc des bonnes raisons de souhaiter que cette mission réussisse. Tout le monde doit s’impliquer dans cette démarche qui n’est pas la première du genre.

Conscient de la difficulté qui est la leur, Pichou Iribi, porte-parole de cette délégation, rassure. Il demande aux uns et aux autres de leur faciliter la tâche en collaborant dans la sincérité avec leur commission. Nous ne sommes pas des anges,  nous ne réussirons qu’avec le concours de tous, mais il ne faut pas que des peaux de bananes soient sur notre chemin, a-t-il déclaré.

Le Millénaire

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