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Ituri/Task Force: Trois verrous à faire sauter.

TaskPour une seconde fois, les groupes armés de l'Ituri auront droit à une sensibilisation pour leur adhésion au processus de paix. Une mission venant de la présidence de la République est arrivée à Bunia, le mardi 28 décembre, pour ce faire.
Les opinions divergent quant à l'opportunité d'une telle mission en cette période où la mutualisation des forces (FARDC et  l'UPDF) passe, aux yeux de plusieurs personnes, pour un moyen efficace pour la neutralisation de tous les groupes armés qui endeuillent l'Ituri. 
En 2020, une mission similaire avait réussi à faire signer, aux différentes factions de CODECO, des actes d'engagement unilatéraux au processus de paix. Hélas, le cantonnement de miliciens et le processus de leur démobilisation n'ont jamais connu un début d'exécution, sans que l'on ne sache trop pourquoi. 
Que peut-on attendre de cette Task Force en Ituri? 
Tout et rien à la fois, selon les opinions. Les optimistes estiment que c'est une voie à exploiter pour ramener la paix en Ituri sans les armes, l'usage de la force ayant montré ses limites quatre ans durant. Cette Task Force devra convaincre les miliciens à déposer leurs armes et à se rendre en vue de donner la chance à la paix, croit-on savoir. Une tâche pas du tout aisée. 
Les pessimistes considérent, par contre, la Task Force comme une mission de trop et inutilement budgetivore dans une contrée où plusieurs délégations venant de Kinshasa sont déjà passées sans changer la donne  sécuritaire sur terrain.

Trois verrous à faire sauter.

Trois obstacles majeurs méritent d'être surmontés pour la réussite de cette mission, estiment certains observateurs.
Il s'agit en premier de la composition de l'équipe. Les membres de cette Task Force ont-ils, tous, une asendance réelle sur les différents porteurs illégaux d'armes en Ituri?  Maîtrisent-ils le contexte actuel de cette insécurité ? Ont-ils des arguments à même de convaincre les miliciens à abandonner leurs entreprises criminelles?

A défaut de répondre par l'affirmatif à ces questions, la recomposition de l'équipe, en tenant compte des réalités du terrain, s'avère nécessaire.
Le second problème est celui de se convenir sur l'existence ou non de la nébuleuse milice Zaïre. C'est un préalable à remplir pour éviter  des achoppements entre membres de cette délégation.  Les milices CODECO et FPIC croient, dur comme fer, à l'existence de la milice Zaïre au point que la non clarification de cette situation peut être source de blocage.
Enfin, le problème des moyens doit être résolu du côté gouvernemental pour garantir la réussite de cette mission. Il ne sert à rien de sensibiliser les miliciens, si les moyens financiers pour leur cantonnement et leur démobilisation ne pourront pas suivre à temps voulu. Sans moyens conséquents, il y a risque de refaire du surplace comme ce fut le cas avec la première mission.
La Task Force n'est pas une structure concurente aux autres mécanismes mis en oeuvre dans la recherche de la paix en Ituri. Elle s'inscrit plutôt dans une logique complémentaire.
Composée des fils du terroir, cette mission devra entretenir une collaboration franche et sincère avec les autres services et faire tout ce qui est en son pouvoir pour relever les défis. Elle n'a donc pad droit à l'échec, soutient-on.
Joska Kaninda.

Date de dernière mise à jour : 30/12/2021

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