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La logique de la gloire et celle des intérêts plombent le processus de paix en Ituri.

Img 20210323 wa0180Pourquoi la paix tarde-t-elle à revenir en Ituri? Cette question revient sur plusieurs lèvres à Bunia. Depuis fin 2017, cette province fait face à l'activisme des groupes armés que l'armée nationale peine encore à défaire. Tout ce qui a été fait, jusque là, pour mettre fin à cette insécurité n'a pas encore donné des résultats escomptés.
Les commentaires vont dans tous les sens pour tenter d'expliquer cet état de chose. 
Pour bien d'observateurs, en dehors de la faible volonté politique des dirigeants congolais, deux logiques sont à la base de cette malheureuse situation : la logique de la gloire est celle des intérêts.
L'insécurité, ou mieux la guerre profite, à plusieurs personnes, nous a lancé un officier de l'armée. 
De l'Etat major général de l'armée, à Kinshasa, jusque dans les zones de combat, des gens se sont organisés en réseaux pour capter les différents fonds destinés aux opérations militaires. Plus la guerre traine, mieux cela vaut pour eux, a-t-il soutenu. 
La gestion des fonds alloués à la guerre préoccupe plus que le résultat attendu. 
Les gens désignés pour animer les différentes structures chargées de ramener la paix en Ituri mettent leurs intérêts en avant scène. 
Ceux qui sont en dehors de ce circuit  les envient et cherchent comment les remplacer. D'où cette sorte de "Ôtes-toi delà que je m'y mette". 
Au delà de cette quête permanente des intérêts, il y a aussi ce refus des uns et des autres de laisser à une personne ou à un groupe d'individus le mérite d'être l'artisan de la paix en Ituri.
Un chevronné en matière de pacification nous a laissé entendre que l'Ituri est victime de cette logique de gloire.
Alors qu'il n'y avait même encore des hostilités, le gouverneur Abdallah Pene Mbaka avait, en son temps, voulu jouer à la prévention en demandant au gouvernement national de financer quelques projets d'encadrement des jeunes dans les territoires de Djugu et d'Irumu. Son initiative a été combattue pour éviter que la gloire ne lui revienne. 
A son époque, le gouverneur Jean Bamanisa avait compris que la sensibilisation pouvait résoudre la question sécuritaire de l'Ituri. Les Dialogues intracommunautaire institués par lui ont été critiqués pour l'empêcher d'être considéré comme artisan de la paix dans cette province. 
Les anciens seigneurs des guerre sont venus aussi sensibiliser non sans se buter à la résistance de ce qui ne concevaient pas que la paix emprunte leur chemin pour venir en Ituri. 
L'on se bouscule à la porte du PDDRCS/Ituri pour defenestrer certains en se frayant un chemin en vue de mériter cette gloire du retour de la paix en Ituri.
La venue de la Task Force  ne met pas tout le monde d'accord, toujours dans cette même logique. Qui acceptera que la gloire revienne aux membres de cette structure ?
Ces deux logiques poussent des gens à se jetter mutuellement des peaux des bananes sur leurs chemins respectifs avec des conséquences que l'on peut s'imaginer néfastes pour la restauration de la paix. Sur le plan politique le retour de la paix en Ituri est considéré comme un enjeu électoral. Du retour ou non de cette paix dépendra la victoire ou l'échec des prétendants aux prochaines élections.
L'intérêt général doit primer sur les intérêts égoïstes puisque le retour de la paix sera au profit du peuple et de la RDC.
Le Millénaire.

Date de dernière mise à jour : 24/01/2022

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