C'est depuis le samedi 06 novembre 2021 que le Coordonnateur de l'Unité de Surveillance sur le lac Albert a été privé de sa liberté.
Depuis le lundi 08 novembre, il séjourne à la prison centrale de Bunia.
La justice lui reproche l'utilisation de l'argent à la source.
Selon des sources concordantes, cette structure a été créée par la province sans être dotée de la logistique nécessaire ni des frais de fonctionnement. Ses animateurs étaient obligés de "se débrouiller" pour la faire fonctionner en utilisant l'argent généré à la source.
Il en a été ainsi tout le temps, jusqu'à la mise en place de l'état de siège.
Les autorités provinciales auraient, d'une manière tacite, cautionné cette pratique.
C'est seulement au mois de mai 2021, avec l'avènement de l'état de siège, qu'un règlement financier a était élaboré et soumis aux gestionnaires de cette Unité de Surveillance. Sans tergiverser, le Coordonnateur de l'Unité de Surveillance s'y était conformé en versant toutes les recettes produites dans les caisses de la province pour attendre une rotrocession qui n'était jamais venue.
Nombreux sont ceux qui pensent que ce Coordonnateur est victime de l'irresponsabilité du gouvernement provincial qui avait créé cette structure sans lui doter des moyens de son fonctionnement. La province n'a rien investi et donc ne devrait pas s'attendre aux recettes, pense-t-on.
Pour fonctionner, recours était fait aux recettes réalisées grâces aux amendes transactionnelles infligées aux pêcheurs récalcitrants.
Une patrouille de 14 jours coûte, selon certaines indiscrétions venant du projet Leaf2, plus ou moins 18 000 dollars.
La période prise en compte pour incriminer ce Coordonnateur va du 15 janvier jusqu'à fin juillet 2021. Une période pendant laquelle l'Unité de surveillance a organisé plusieurs patrouilles pour sécuriser la pêche sur le lac, sans la moindre intervention du gouvernement provincial.63 mille dollars sont ainsi mis à sur son dos alors que les patrouilles et la prise en charge du personnel ont coûté de l'argent.
Les proches du coordinateur s'indignent du fait que son nom est sali pour rien.
L'unité de surveillance sur le lac Albert n'est pas un service générateur des recettes de la province. C'est plutôt un service de régulation de la pêche sur ce lac jadis le plus poissonneux d'Afrique.
Si le gouvernement arrête le gestionnaire de cette structure dont l'unique mission est la gestion durable, pour l'utilisation de recettes à la source alors qu'il ne lui a rien donné au départ pour son fonctionnement, l'on peut bien s'interroger sur comment une telle structure pouvait continuer à fonctionner?
Avec cette sorte de paralysie de l'Unité de Surveillance sur ce lac, il y a risque que toutes les mauvaises pratiques de pêche jadis décriées reprennent avec force( monnayage de la réglementation, trafic d'influence, conflits entre les services etc...)
Arrêter le Coordonnateur pour avoir tout fait en vue d'atteindre ses objectifs de gestion durable, ne serait ce qu'en un pourcentage, n'est ni plus ni moins qu'une manière de dire que la mission de la l'unité de surveillance doit être changée.
Car, la gestion durable implique la survivance, le suivi et le contrôle, des actions qui exigent des moyens conséquents.
En attendant l'issu que la justice va donner à ce dossier, le mieux serait d'accorder une liberté provisoire à ce Coordonnateur dont la fuite n'est pas à craindre, soutient-on.
Joska Kaninda Nkole