Le Colonel Richard Beiza B.

 

Le Colonel Richard Beiza Bamuhiga de la Police nationale congolaise confirme l'implication du président Joseph Kabila dans les massacres de Bogor et Nyankunde (Ituri) en 2002.

 

C’est depuis 48 heures que notre Website lemillenaireinfoplus.com a été victime des attaques suite probablement à l’article concernant l’interview nous accordé par le commandant Sharif Manda au sujet des commanditaires des massacres de Bogoro et Nyankunde en Ituri. Nous demandons à nos nombreux lecteurs un peu de patience car notre hébergeur travaille ardemment afin de remettre le site en ligne.

L’interview du Commandant Sharif Manda a suscité un débat houleux au point que des enquêteurs du bureau du Procureur près la CPI (Cour pénale internationale) nous ont harcelé de questions afin de confirmer la véracité de certains faits qu’ils avaient déjà dans leurs dossiers et pour lesquels la CPI cherchait des détails probants. Les avocats des détenus impliqués dans le même dossier nous ont également téléphonés pour avoir les mêmes détails.

Dans le souci d’éclairer l’opinion publique et de dissiper tout malentendu, nous avons approché le Colonel Richard Beiza Bamuhiga de la Police nationale congolaise en exil en Ouganda qui nous a confirmé être un témoin privilégié dans ce dossier car au moment des faits, il était le responsable de l’ANR/District de l’Ituri sous contrôle de l’armée ougandaise. Ce qui est intéressant, c’est que le Colonel Richard B.B. était au même moment un agent sous traitant des services de renseignements du président Kabila. Il était directement rattaché au service du feu Pr Samba Kaputo, Dircaba du président Kabila à cette époque. Vous conviendrez avec nous que ce monsieur est un élément important dans ce dossier et que son témoignage est capital pour éclairer l’opinion tant nationale qu’internationale afin que la vérité soit connue et que la vie des innocents soit épargnée. L’expérience en renseignements dont trimbale ce colonel depuis l’époque AFDL lui a même valu d’être nommé, entre 2003 et 2005, Officier de renseignements auprès du service du Conseiller spécial en matière de sécurité du président Kabila dirigé par le feu Pr Samba Kaputo.

Compte tenu du débat qu’a suscité l’interview du Commandant Sharif Manda, notre rédaction a sollicité et obtenu du Colonel Richard B.B. un entretien dont nous vous donnons ci-après l’intégralité de ses déclarations.

 Bonjour mon Colonel, pouvez-vous vous présenter pour nos lecteurs ?

Je m’appelle Richard Beiza Bamuhiga, Inspecteur principal de la Police nationale congolaise, matricule 38029/F.

 Depuis quand êtes-vous à Kampala et pour y faire quoi ?

Je suis à Kampala comme exilé depuis février 2009 après avoir été menacé de mort par le pouvoir en place à Kinshasa dans un dossier où j’ai pu dénicher un réseau terroriste couvert par certaines autorités du pays.

 Pouvez-vous nous confirmer l’implication du président Kabila dans les massacres de Bogoro et Nyankunde en 2002

J’ai lu avec intérêt les déclarations du Commandant Sharif Manda dans l’article que votre site à récemment publié. Je regrette profondément que le Bureau du Procureur Ocampo puisse vouloir incriminer des chefs miliciens de l’Ituri sans trop chercher à savoir les vrais commanditaires de ces massacres. Il est facile de vouloir simplifier le dossier en le traitant comme une conséquence du conflit Hema-Lendu. J’estime que les massacres de Bogoro et Nyankunde ont constitué une tragédie en Ituri et qu’il faille bien mener des enquêtes pour savoir les commanditaires et les exécutants de cette affreuse et sale besogne. D’abord il faudrait se demander pourquoi le pouvoir de Kinshasa expédie facilement les ex-chefs miliciens de l’Ituri à la Haye et non les responsables des massacres des autres régions de la RD Congo. Ce reflexe du pouvoir de Kinshasa devrait plutôt attirer la curiosité du Procureur Ocampo lequel semble s’acharner sur le cas précis de l’Ituri.

En ce qui concerne les massacres de Bogoro et Nyankunde, je confirme que l’ordre d’attaquer ces deux localités est venu du président Joseph Kabila qui a envoyé plusieurs officiers militaires dont l’ancien Chef EMG le Général Kisempia, le Colonel Aguru et le Major Duku pour superviser les opérations qui devraient se faire sous la couverture de l’armée du RDC/KML de Mbusa Nyamwisi (APC) qui traitait avec Vital Kamhere comme envoyé spécial de Joseph Kabila. En tant que collaborateur dormant, à cette époque là, du feu Pr Samba Kaputo (Dircaba de Kabila), j’étais informé en temps réel de tous les mouvements de troupes, des armes et munitions en provenance de Kinshasa pour Beni . Ce qui était tout à fait normal car étant responsable de l’ANR en Ituri, je devais être informé afin que je puisse désinformer et manipuler les rapports de renseignements que je remettais aux occupants ougandais qui géraient le district en ce moment là.

 Et comment vous communiquiez avec Kinshasa alors que vous étiez sous occupation ?

Puis-je vous rappeler qu’à cette époque, il n’y avait aucune société de téléphonie cellulaire en Ituri et que les communications se faisaient par les appareils phonies. Il était donc très risquant d’utiliser ces appareils dont les fréquences pouvaient être à tout moment interceptés et les communications suivies par les occupants. C’est ainsi que, sur instruction du président Kabila, le feu Pr Samba Kaputo va me doter d’une valise satellitaire et d’un appareil mobile Thuraya dont les unités étaient chargées directement par la présidence congolaise. Ces appareils m’ont été livrés par un agent de la présidence (dont je n’aimerais pas citer son nom) venu de Kinshasa via Beni. Je garde jalousement tous ces appareils comme preuve.

 D’après les informations en votre possession, pouvez-vous nous dire l’objectif de Kabila en armant les miliciens?

Avant de répondre à cette question, je pense qu’il est utile de restituer la vérité des faits durant cette période. En effet, le district de l’Ituri était sous occupation des ougandais qui ont surfé sur le conflit ethnique afin de s’incruster dans la région. Pour Kinshasa, il fallait à tout prix récupérer le district mais ce n’était pas chose facile. Les stratégies de Kabila vont consister en la récupération des deux ethnies en conflit à travers des émissaires envoyés auprès des notabilités de ces ethnies. Au même moment que Kabila armait les Lendu via APC contre les Hema, il enverra une grosse somme d’argent au Chef Kawa des Hema pour créer une nouvelle milice PUSIC. L’objectif de cette manœuvre était d’armer les deux ethnies au même moment afin de créer une tragédie en Ituri qui devrait obliger la communauté internationale à intervenir pour prendre la gestion du district et ainsi obliger les occupants ougandais à rentrer chez eux. Et de là, il allait récupérer la situation sans trop d’effort de sa part mais avec des conséquences collatéraux tragiques : des milliers de morts. Ce que vous devait savoir c’est que le président Kabila est un sanguinaire et je suis en mesure de le confirmer et de le prouver car j’ai travaillé durant 5 ans dans les services secrets de la présidence. Il gère le pays sous un principe connu : tous les moyens sont bons pour maintenir son pouvoir en place. Et il n’hésite pas à sacrifier des vies humaines pour cela. Le cas de l’Ituri est bien un exemple pour illustrer sa façon de concevoir la gestion du pays. C’est assez triste que la Communauté internationale ne puisse pas comprendre que la RD Congo est dirigé par un Machiavel sanguinaire.

 Dans toute cette situation, quel a été le rôle de la Mission des NU au Congo (Monuc) en Ituri ?

Contrairement à ce que pensent beaucoup de congolais, je tiens à remercier le représentant du SG/UN en RD Congo de l’époque Mr. William Swing qui a su gérer la situation dès sa prise de fonctions, après les massacres, afin que pareilles tragédies ne puissent se répéter en Ituri. La paix et la cohabitation pacifique entre les deux ethnies sont l’œuvre des efforts fournis par les casques bleus et tout le personnel des NU en RD Congo malgré la perte des casques bleus en Ituri. Malheureusement le pouvoir de Kabila ne s’est jamais satisfait de la paix retrouvée en Ituri et essaye par tous les moyens de recréer des tensions en ne payant pas les militaires et policiers congolais.

 Votre mot de la fin mon Colonel

J’ai été en contact plusieurs fois avec des enquêteurs du bureau du Procureur Ocampo et je leur ai dit la vérité des faits tels qu’ils se sont déroulés en Ituri en ma présence. Je souhaite vivement que la CPI retrouve la voie de la vérité au lieu de tirer en longueur des procès et pourtant les vrais commanditaires de ces massacres sont bien connus. Je vous remercie de m’avoir donné cette occasion afin de livrer à l’opinion publique ma vérité sur ce dossier douloureux pour les populations de l’Ituri.

 www.lemillenaireinfoplus.com
Mise en ligne le 21 avril 2011

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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Commentaires

  • joka

    1 joka Le 13/06/2011

    Selon la RFI ,en ligne (11 Juin 2011)
    Trois témoins congolais de la CPI, menacés en RDC, obtiennent de rester aux Pays-Bas
    La Cour pénale internationale de La Haye, a suspendu le retour en République démocratique du Congo de 3 témoins dans le procès de chefs de milice congolais. Après avoir mis en cause le président Joseph Kabila dans leurs auditions, ils craignent pour leur vie et ont demandé l'asile aux Pays-Bas.
    Pierre Célestin Mbodina, un ancien agent des services de renseignements congolais, Floribert Ndjabu, qui s'est présenté aux juges comme « s'occupant des affaires politiques d'une milice de l'Ituri », et Manda Charif, « coordonnateur du mouvement politique qui combat l'injustice en Ituri » avaient demandé l'asile politique aux Pays-Bas le 23 mai dernier. Ils avaient été cités comme témoins dans le procès de deux chefs de milice congolais : Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo Chui, accusés de l'attaque d'un village d'Ituri
  • Dada Mupulu

    2 Dada Mupulu Le 01/05/2011

    Mon Chère frere Colonel , Svp quitte ce pays et allez dans un autre pays car nous auros bésoin de brave congolais comme vous dans notre nouveaus armée republicaine. Kabila tu ta mukamata vouloir ou pas. Je doutes fort que vous 100% la sécurité en Uganda. allez meme en Afrique du sud. Que Dieu te garde mon colonel car notre victoire est trés proche et certaine. Que Dieu te benisse et que notre cher Congo soit egalement bénis.
  • bila wuku

    3 bila wuku Le 30/04/2011

    je voudrais savoir toutes les crimes que kanambe a comandite et aussi essayer de comprendre pourquoi un congolais peut garder silence pendant que ces etrangers continuent de tuer nos compatriotes.ou est votre patriotisme.vive le drcongo.
  • Makela

    4 Makela Le 30/04/2011

    Cher colonel, pourquoi ce réfugier en Ouganda?je me demande déjà si vous n'êtes pas déja mort.Faites des vidéos de votre témoignage et rendez-les publique si vous connaissez quelque choses et puis vous assurez qu'elles se vendront bien et que vous pourrez vous faire un peu de fric.
  • christian

    5 christian Le 30/04/2011

    Je crains que ce colonel ne soit enlevé en plein jour à Kampala comme le fut le policier Amissi, témoin de l'assassinat de Chebeya. Tous ces gens croient que l'Ouganda est un paradis mais ils oublient que les tutsi ne s'abandonnent jamais et Museveni ne va jamais abandonner Kabila au profit de quelqu'un qui veut le noyer. Ce colonel devrait quitter Kampala pour se réfugier quelque part en Afrique de l'ouest. Ou alors se rendre en Europe.
  • Joseph

    6 Joseph Le 30/04/2011

    Mon frère et compatriote, comment osez-vous faire confiance au pouvoir ougandais pour ta sécurité personnelle. Vu l'ampleur et la sensibilité du dossier sous vos mains, pensez à quitter l'Ouganda si possible ou remettez vos preuves entre les mains des autres personnes de sorte que si, éventuellement, un malheur vous arrivez comme ce fut le cas avec le fameux Amisi, que ce sanguinaire ne s'en sorte pas. Merci
  • rb

    7 rb Le 29/04/2011

    se déplorable pour notre beau pays la rdcongo avec se type de dirigent qui n'arriver pas à métré la paix dans notre pays est se collabos congolais bientôt tout va changer par la grâce de DIEU "merci mon général richard beiza bumihuga"

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