Le mercredi 13 avril 2022, Bunia a accueilli, pour la deuxième fois, le Premier Ministre du Gouvernement de warriors. A la tête d'une délégation de 8 membres de son gouvernement, Sama Lukonde est venu pour évaluer l'état de siège.
Qu'est-ce que ce chef du gouvernement congolais vient apporter de neuf à la recherche de la paix en Ituri ? C'est la question qui revient sur plusieurs bouches.
En Ituri, les gens en ont assez de recevoir les autorités du niveau national qui, souvent, viennent tambour battant et après leur départ rien ne change sur terrain.
La prise en charge insuffisante des hommes des troupes, l'affairisme au sein de l'armée, la complicité de certains fils du milieu dans l'entretien des groupes armés, la surchauffe entretenue dans les réseaux sociaux par les ennemis de la paix, la mauvaise distribution de la justice par les militaires, la soustraction frauduleuse de l'assistance des sinistrés,..., tout ça ne doit pas lui être étranger. Qu'est-ce qu'on lui dira de neuf?
L'insécurité en Ituri et au Nord Kivu date d'il y a plus de cinq ans. Le gouvernement central est sensé être très bien informé sur cette question.
Il se dégage comme impression, dans l'opinion générale de l'Ituri, que le gouvernement congolais est plongé dans une sorte de nonchalance s'agissant du traitement de la question sécuritaire de l'Est. C'est à croire que les populations de cette partie de la RDC sont abandonnées à leur triste sort.
Les gens iront voir le Premier Ministre pour lui répéter des choses déjà dites. Certains chercheront à le rencontrer pour accuser les autres. Les chercheurs des marchés et autres avantages profiteront de sa présence pour introduire leurs requêtes.
Dieu seul sait si l'intérêt général sera au centre des différents entretiens.
Il n'y a pas du neuf en Ituri. La nouveauté permanante et persistante, depuis cinq ans, c'est l'insécurité qui occasionne des tueries, des déplacements massifs des populations et des destructions des infrastructures de base.
La population attend les actes palpables, les discours mieleux n'ayant rien produit, jusque là.
Compatir aux malheurs de la population meurtrie de l'Ituri, c'est l'aider à retourner dans son milieu de vie.
Joska