La paix n’est pas seulement le silence des armes. C’est aussi la réconciliation des cœurs. Le gouvernement provincial de l’Ituri l’a si bien compris. Pendant que les forces loyalistes s’emploient à traquer les milices, le gouvernement provincial s’est lancé sur la voie de la recherche d’une solution durable avec les communautés vivant en Ituri, s’agissant de la paix.
Un plan stratégique pour la paix est entrain d’être mise en place grâce à l’appui technique du STAREC.
Le samedi 06 juin 2020, Jean Marc Mazio a dévoilé, à l’hôtel la Casa Saint Henri de Bunia, l’ébauche de ce plan qui devrait être compléter par les contributions des invités, en présence du gouverneur de la province de l’Ituri, monsieur Jean Saidi Bamanisa.
Devant plus de 150 participants, le point focal de STAREC en Ituri a fait la présentation du rapport de l’atelier de consultation communautaire organisé, par le Gouverneur de la province, du 12 au 16 mai dans la ville de Bunia auquel avaient pris part les représentants des différentes communautés et couches sociales de l’Ituri.
Des lectures, évaluations et recommandations faites par les communautés Iturienne sur l’insécurité et les violences qui sévissent dans, cette province devrait découler le plan stratégique pour la paix.
A court, moyen et long terme ce plan cible les types de problèmes et les actions à mener. Il s’agit des problèmes d’ordre politique, sécuritaire, humanitaire, judicaire, socio-économique et environnemental.
Ce plan dégage sept axes prioritaires et les principaux risques auxquelles la province s’expose si l’insécurité n’est pas, vite, éradiquée.
La mise en place d’une administration spéciale pour les territoire de Mahagi, Djugu et Irumu, le déploiement des forces spéciales FARDC et PNC avec le soutien de la Monusco, le renforcement des actions humanitaires holistiques, l’accélération du processus DDR de la FRPI, la mise en place d’un programme adapté de récupération des armes, l’ occupation des ex-combattants de CODECO et FPIC et le renforcement des positions militaires et policiers dans les territoires en proie aux incursions et atrocités des ADF et Mayi mayi, l’organisation des dialogues intracommunautaires non tenus et de la conférence pour la paix, la sécurité et le développement de l’Ituri ainsi que le lancement d’une campagne inclusive de sensibilisation, tels sont les axes prioritaires définis par ce plan.
Les principaux risques que la province encoure sont, entre autres, la communautarisation des conflits et l’intensification des hostilités, les risque de la désobéissance civile, la rupture de confiance et de collaboration de la FRPI avec l’Etat, la création des nouvelles milices tribales et la régionalisation des conflits, l’afflux des déplacés et refugiés, le déclanchement de la famine et de la malnutrition, l’apparition des maladies endémiques et l’augmentation de la mortalité, la perte de l’année scolaire et le décrochage scolaire, la perturbation des activités commerciales et l’effritement des recettes publiques, la destruction des habitations et infrastructures socioéconomiques de base, la pénurie des denrées alimentaires et produits agricoles locaux, la dépendance de l’importation et des aides humanitaires, la fuite ou départ des investisseurs étrangers ainsi que la résurgence de la justice populaire et de l’impunité.
Ce document prévoit aussi le plaidoyer pour la mise en place d’un tribunal spécial pour l’Ituri et des mécanismes de lutte contre le chômage de la jeunesse.
Pour le gouverneur Bamanisa, la province va multiplier les rencontres de recherche de la paix et s’investir dans le soutien des recherches scientifiques s’inscrivant dans le domaine de la recherche de la paix durable dans cette province caractérisée par des conflits plus ou moins cycliques.
Joska Kaninda